Marches contre la présidentielle en Kabylie et pour la présidentielle ailleurs

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Le Hirak à Oran, vendredi 15 novembre 2019
Le Hirak à Oran, vendredi 15 novembre 2019

ALGERIE (KABYLIE) – Depuis quelques jours, un deuxième scénario se met doucement, mais sûrement, en place en Algérie pour la première fois depuis le début que d’aucuns appellent la révolte populaire contre le système. En effet, dans des dizaines de wilayas, des marches pour soutenir la tenue de l’élection présidentielle du 12 décembre prochain sont organisées.

Dans de nombreux chefs-lieux de wilayas d’Algérie, des milliers de personnes ont manifesté pour la tenue des élections présidentielles programmées par le pouvoir algérien pour la journée de jeudi 12 décembre 2019. Ceci se déroule au moment où, en Kabylie, et dans de nombreuses villes de Kabylie, des marches se tiennent aussi mais pour rejeter cette élection de manière catégorique. Dans de nombreuses villes algériennes, les citoyens ont marché hier samedi pour soutenir le pouvoir dans son option électorale.

A Oran, tout comme à Batna, Ain Temouchent, Mostaganem ainsi que dans de nombreux chefs-lieux de wilayas du sud, des marches ont eu lieu avec des slogans qui s’inscrivent en porte-à-faux avec ceux scandés lors des manifestations organisées en Kabylie et même à Alger, la capitale, où la majorité écrasante des manifestants sont des kabyles, faut-il le rappeler. Alors qu’en Kabylie, tous les slogans concordent vers le rejet des élections en question, ailleurs, les manifestants scandent des mots d’ordre favorables à ces dernières.

En Kabylie, les manifestants scandent « Oulach lvot oulach », ailleurs, les marcheurs clament en langue arabe : « kayen el intikhabat, kayen » (il y aura des élections, il y en aura). Les slogans choisis dans les marches organisées en dehors de la Kabylie sont exactement les opposés de ceux scandés en Kabylie. Ainsi, en Kabylie, les manifestants qualifient ceux qui plaident pour la tenue de la présidentielle de « traitres », ailleurs, ce sont les citoyens qui rejettent la présidentielle qui sont qualifiés à leur tour de « traitres ». Il semble que le fameux slogan « khawa khawa », en vogue depuis le 22 février dernier n’est déjà qu’un souvenir.

Tarik Haddouche

8 Commentaires

  1. Qu’est ce qu’ils ont gagné les kabyles khawa khawistes avec les Arabes algériens ? Sinon en s’arabisant un peu plus, en rejettant leurs « fréres » kabyles souverainiste, et autres kabylistes amazighistes. J’ai vu un avocat a Bejaia lors d’une marche des avocat comment il avait arraché le drapeau kabyle a un jeune souverainiste, j’ai vu ensuite Karim Tabbou lors de sa visite a la fac de Tizi où il avait tenu une conférence devant les étudiants, lui aussi comment il a rejeté le drapeau amazigh symbole d’unité et de reconquete de l’unité et de fierté des amazighs d Tamazgha. Et ensuite ce même Tabou se retrouve en prison malgrés qu’il avait fait allégeance de soumission au drapeau de madame Messali Hadj le grand traitres lors de la guerre de indépendance algérienne.

  2. De quel milliers de manifestants pour les elections parlez vous ? A Alger ils etaient une cinquantaine de vieillards ramenes de on ne sais d’ou ! Soyez serieux!

  3. Ça me fait mal au coeur quand je vois ces kabyles qui manifestent et encore banderolles en arabe et chantent en arabe et pourtant on a eu plusieurs leçons qu on a pris mais helas j espère qu ils vont se reveiller avec cette dernière leçon

  4. Ce n’étaient pas des marches spontanées en tout cas . Les cachiristes ,tubes digestifs et autres vendus sont prêts à tout pour quelques pièces et autres promesses d’avantages qui n’engagent le plus souvent que le naïf qui les croit . Inutile de faire la publicité à des opportunistes auxquels l’ENTV et autres parloirs du pouvoir donne déjà une tribune en amplifiant le moindre son pro présidentielle.

  5. Il était prévisible que ces deux mouvements bifurquent tôt ou tard car leurs revendications étaient au départ divergentes au moins en partie, dès le commencement du hirak. Je doute sincèrement que les villes arabophones et très islamisées aient elles aussi les mêmes revendications identitaires, culturelles et linguistiques que les kabyles.

  6. La soit disante armée jou le pouvoir paralléle et échappe á tout controle , sans aucune représentation politique légitime et tout ce jou se justifier au nom de l´etat au plus rédicule la république!

  7. Votre analyse n’est pas objective !
    A vous lire on croirait que toutes les régions sont pour la présidentielle sauf la Kabylie.
    Les manifestation pro élection sont organisées par la pouvoir ; certains sont venus contre leur volonté car il sont menacés de perdre leur travail (travailleurs d’El Hedjar à Annaba ramenés de forces dans des cars pour manifester et la majorité ont refusé) ; ces manifestations sont toujours perturbées par les anti élection beaucoup plus nombreux.
    Alors soyez objectifs si vous voulez avoir un peu de crédibilité ; sinon vous êtes au même niveau déontologique que les journalistes du système.

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