Présidentielle : le pouvoir encourage-t-il le boycott en Kabylie ?

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Bouira après l'émeute du 27 novembre 2019
Bouira après l'émeute du 27 novembre 2019

KABYLIE (TAMURT) – Le pouvoir algérien encourage-t-il le boycott des élections présidentielles dans toute la Kabylie. Le boycott de la présidentielle du 12 décembre arrangerait-elle le pouvoir algérien ? Plusieurs indices plaident en faveur de cette thèse.

A commencer par le fait qu’aucune décision n’est prise, pour l’instant, par le pouvoir algérien pour détendre l’atmosphère qui règne en Kabylie. Bien au contraire. Le dernier acte en date est la provocation inutile à Bouira à l’occasion du meeting d’Ali Benflis. La majorité des observateurs savaient que dans un tel contexte prévalant en Kabylie, un meeting électoral est une chose quasiment impossible quand bien même un dispositif sécuritaire draconien serait mis en place pour le sécuriser, comme ce fut d’ailleurs le cas du meeting avorté d’Ali Benflis dans la ville de Bouira. Pourquoi donc, en dépit de ce constat, Benflis a-t-il maintenu sa sortie électorale à Bouira si le but n’était pas de mettre de l’huile sur le feu pour enflammer encore le pays kabyle à quelques jours de la date prévue pour la tenue de la présidentielle.

Le deuxième élément qui plaide en faveur de la thèse que nous essayons d’étayer, c’est le fait que la campagne d’arrestations des porteurs amazighs s’est encore poursuivie ces derniers jours au lieu que ce soit le contraire qui soit fait ? C’est-à-dire, au lieu que soient libérés tous les détenus arrêtés pour avoir brandi le drapeau amazigh ou encore pour avoir juste été « attrapé » en possession de cet emblème. La libération de tous les détenus porteurs du drapeau amazigh aurait pu constituer une mesure de détente indéniable, laquelle sans vraiment pouvoir faire adhérer les kabyles à la démarche de la présidentielle, aurait au moins pu constituer un acte qui aurait permis de baisser énormément la tension dans toute la région.

Le troisième point, c’est le fait qu’à Tichy et à Bouira-ville, le pouvoir n’a pas hésité à réprimer des manifestants qui avaient l’air déterminés au lieu tout simplement d’ordonner l’annulation du meeting d’Ali Benflis surtout en sachant que ce dernier n’a pas réussi à regrouper dans la salle ne serait-ce qu’une poignée de personnes, alors que 4 militants de l’URK ont été arrêtés à Boghni par plus de 35 policiers. Le choix de faire usage des bombes lacrymogènes au lieu d’annuler le meeting de Benflis aurait été pris comme une réaction plus sage et moins coûteuse si le pouvoir y avait eu recours.

Beaucoup de zones d’ombre entourent les événements qui se déroulent actuellement en Algérie. C’est le cas de la détermination du pouvoir à maintenir la présidentielle tout en sachant pertinemment que dans pratiquement toute la Kabylie, l’organisation de ce scrutin n’aura pas lieu.

Tarik Haddouche

8 Commentaires

  1. Que les kabyles votent ou qu’ils ne votent ces kif-kif, le pouvoir illégitime a déjà gagné, étant donné que les cinq candidats choisis par Gaid Salah sont tous issus du système.

  2. De toutes façons que les kabyles votent ou qu’ils ne votent pas ça ne changera rien à la donne. Car les cinq candidats politiquement corrects et choisis par les soins de Gaid Salah sont tous issus du seul et même système, pour ne pas dire de la même mafia d’état. Voilà, un bon candidat doit être avant tout un arabo-islamiste convaincu et surtout anti kabyle. Le dit régime sera donc reconduit quoi qu’il arrive. Ils ont gagné d’avance, et les grands perdants seront comme toujours les kabyles qui n’ont à leurs yeux que vocation à devenir des arabes. Fuyez malheureux, cette terre est maudite.

  3. Avec le drapeau Amazigh le régime sent la perte définitive de la suprématie prétendue de la symbolique islamique. L’ hymne algérien que tout le monde sait qu’il est écrit par un égyptien n’ a aucune place dans les coeurs kabyles. Avec la langue reliée à la propre symbolique il ne peut y avoir de solution médiane. Ou c’ est la Numidie culture et vision ou bien la kabylie ne sera plus comptable dans le récit arabislamique d’ algeristan.

  4. Azul à Mas Tarik Haddouche – Le pouvoir sait pertinemment bien que la Kabylie a définitivement cessé tout lien avec cette dictature arabo-intégriste du pouvoir d’Alger, cependant, ces provocations sont savamment programmées pour « allumer le peuple kabyle » ce qui permettra au général dictateur de décréter l’état d’urgence et lui laisser le temps libre pour annuler tout simplement ces élections dont personne ne veut et revenir à la case départ. La Kabylie ne tombera pas dans ce piège grossier, Gaïd Salah en rendra compte à ses sponsors émiratis qui l’inviteront à finir ses jours au soleil d’Orient où il profitera de sa fortune volée au même titre que ses amis du clan Bouteflika. La Kabylie triomphera et sera bientôt indépendante. Courage à toutes et à tous.

  5. Le pouvoir est aux abois. Avec la derniere position de l’Europe comdamnant les arrestations , la fermeture des eglises… il est sur la porte de sortie.

  6. je prie la volonté de de tout ceux qui sont dignes de ce chers pays ( l »Algérie )
    . Pour que l »ont arrivent a ce débarrasser , de toutes ces (( MOUFETTES )) .Qui nous ont empestées l »existence , depuis des siècles ….L’Épine-Soigneuse ….

  7. Fln et sa soeur rnd qui voulait toujour resté á tout prix á la tete du pays, gaid saleh est aussi du fln ,le régime se condamne lui meme afin de se racheter á nouveau mais les vrais victime de ce jeu politique se sont les gens délibérément arreté á cause du drapeau amazigh et plus particuliérment tamurt l-qvayel.

  8. Le pouvoir use de toutes formes de diversions pour gagner du temps ,(pseudos prisonniers politiques,drapeau amazigh,drapeau palestoch,soutient à l’islam et l’arabité, etc).Cela on s’opposant farouchement contre tout ce qui rappelle l’amazighité de se pays ainsi que sur les revendications légitimes de la Kabylie.Tout ce brouhaha pour séduire et dans l’espoir de gagner tant bien que mal le cœur des arabophones hirakus,dont la majorité sont arabo-muz,comme lui,mais hostiles à son maintient.En un mot la Kabylie est souvent considérée au mieux un rempart contre les islamistes qui veulent le pouvoir,à default un bouc-émissaire,au pire un laboratoire d’experience politico-stratégique.

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