Marches des étudiants de Bgayet et Tizi Ouzou aujourd’hui : pour quoi ?

8
5954
Le Hirak en Kabylie
Le Hirak en Kabylie

KABYLIE (TAMURT) – Aujourd’hui, les étudiants des universités « Abderrahmane-Mira » de Bgayet et « Mouloud-Mammeri » de Tizi Ouzou vont encore marcher dans les deux villes kabyles. Des marches qui se tiennent depuis presqu’une année, tous les mardis. Pour quoi ? That is the question.

Les mots d’ordre scandés lors des manifestations du mardi sont, à l’instar de ceux des marches du vendredi, très vagues et changent au gré des semaines et des dates-anniversaires. Mais à aucun moment, des slogans ayant trait à des revendications concrètes de projets de société par exemple, pouvant permettre à la Kabylie de sortir du marasme dont lequel elle se débat depuis l’indépendance, ne sont brandis. Dans les années quatre-vingt-dix et 2000, les manifestations qui se déroulaient en Kabylie avaient toutes des objectifs clairs dont le plus important étaient la reconnaissance de la langue berbère en tant que langue nationale et officielle et son enseignement ainsi que son introduction dans les médias, notamment à la télévision.

Puis, il y a eu au milieu des années quatre-vingt-dix, des manifestations ayant eu pour but de dénoncer le terrorisme islamiste ainsi que la politique du pouvoir algérien de l’époque. Dans les années 2000 aussi, les kabyles avaient manifesté, également pour l’amazighité mais aussi pour dénoncer le massacre de plus de 100 citoyens de Kabylie par les gendarmes. Mais, depuis février dernier, les manifestants qui battent le pavé, dans les rues de Kabylie, peinent à trouver des mots d’ordre précis qui pourraient refléter les points sur lesquels s’entendent tous les marcheurs. On a même constaté que, contrairement aux traditions de la région, des dizaines de slogans, scandés lors de ces marches, le sont en langue arabe ! Et personne ou presque ne trouve qu’il s’agit là d’une chose intrigante à plus d’un titre. Beaucoup d’observateurs locaux, avisés, commencent à parler de véritable manipulation lors de ces marches. Surtout quand on voit qu’au plus haut sommet de l’état, on n’accorde aucune importance à ces actions. Le président Tebboune a été imposé. Il a installé son gouvernement. Ce dernier a commencé à travailler comme si de rien n’était. Et tous les médias algériens (télévision, radios et journaux) nr médiatisent presque plus ces manifestations. Le grand mystère aussi réside dans le fait que « ceux qui décident » dans ces manifestations refusent qu’il y ait l’organisation d’autres actions plus musclées et radicales comme les grèves entre autres pour faire plus pression sur le pouvoir. Le résultat : ça tourne en rond. La question qui se pose aujourd’hui est : pourquoi les étudiants marcheront-t-ils encore aujourd’hui ?

Il faut que des réponses claires soient apportées à cette question. Aucun mouvement populaire ne peut aboutir sans des objectifs clairement définis. Pour l’instant, les slogans en vogue vont de « Allah ou akbar » à « mazalagh d imazighen » en passant par « la liberté », « Khawa khawa », « yetnahaw gaâ »… On n’a à aucun moment entendu des mots d’ordre revendiquant, par exemple, la laïcité, la liberté de culte, une école républicaine soustraite à l’endoctrinement arabo-islamique, etc.

Tarik Haddouche

8 Commentaires

  1. Défilé du régime. Ce sont des agent du régime qui embrigadent leurs soldats croyant drainer le vrai peuple derrière des slogans creux.
    L’unique revendication est :UN ETAT KABYLE SI LES ALGERIENS VEULENT L’UNTE’ ALORS QU’ILS REVENDIQUENT UN ETAT AMAZIGH FEDERAL

  2. Azul . Bonjour . le Hirak n’est qu’ une vaste manipulation orchestrée par des forces extérieures occultes au service du pouvoir afin d’achever la déculturation de la Kabylie avec des slogans supposés d’ unité nationale et de reconquête d’ identité nationale amazigh afin d’empêcher les idées du MAK et de L’URK et du RPK de se propager dans la région et de prendre corps dans l’esprit des kabyles . une vraie supercherie dont les auteurs mènent la belle vie à l’étranger – Ghani – Nekkaz , Bouchachi ne fait que tourner en rond et le vrai animateur qui aurait pu fédérer tout le peuple autour de cette Idée de l’ Amazigghité assumée et prise en charge par la majorité des Algériens , c’est Karim Tabbou , il croupit en prison et personne ne parle de lui .Dhi Thalouith ne Rebi .

  3. Ce Hirak à la sauce arabe est le serpent qui va mordre et tuer la langue kabyle. Quand j’entends ces kabyles naifs chanter presque exclusivement en arabe lors de ces marches sans lendemain je suis révolté. Vous voulez manifester soit mais au moins criez et chantez dans votre langue, le Kabyle. Je les vois ces manipulateurs avec des têtes d’arabistes qui avec des mégaphones incitent les pauvres kabyles et même nos vieilles femmes à chanter en arabe. Ahlil athaqvaylith. Arawim vghen akemnetlan.

  4. Il fallait se l’attendre, le « Hirak » dès son nom donnait l’avant-gout du déjà vu. Ainsi de faux étudiants Kabyles manifestaient avec de vrais slogans arabes, dans l’espoir de drainer le vrai peuple Kabyle. Tout va dans le sens de 1962 et les faussaires de profession qui posent la visière au peuple sans ame. Direction la périphérie du Caire, d’où arrive le faux hymne national….

  5. Le niveau de conscience, le niveau intellectuel des étudiants Kabyles, leur niveau tout cours, a dégringolé. S’ils ne revendiquent rien c’est parce qu’ils ont peur de froisser les manifestants arabophones des villes algériennes avec des revendications qui ne plairaient pas à ces derniers. Ces marcheurs Kabyles sont manifestement disposés à laisser les marcheurs arabophones algériens prendre l’initiative de proposer n’importe quel slogan qu’ils sont prêts à reprendre. Rien ne les arrête dans cette course à l’abîme, pas même l’usage de la langue arabe pourtant rejetées unanimement par toutes les générations de militants Kabyles, du printemps berbère, du printemps noir, du MCB, et par Matoub, etc.

  6. @aitberber
    Karim Tabbou , quoique tres capable, est devenu un islamiste. Il n ya qu’a voir comment sa femme s’habille ! les arabo-islamistes l’ont recuperes !

  7. Depuis 1949 à aujourd’hui les kabyles sont obligés de s’aligner à une minorité des leurs dont la voix est forte, sinon ils risquent leurs vies ou le mise en quarantaine ( athazyene)

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici