Turquie: Enquête ouverte après la diffusion de « Bella Ciao » par des mosquées

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IZMIR (TAMURT) – À Izmir, dans l’ouest de la Turquie, des inconnus ont piraté mercredi, 27e jour du ramadan, le système d’appel à la prière pour diffuser la chanson populaire Bella ciao. Chant de révolte italien qui célèbre l’engagement dans le combat mené par les partisans, résistants pendant la Seconde Guerre mondiale opposés aux troupes allemandes alliées de la République sociale italienne fasciste, dans le cadre de la guerre civile italienne.

Un incident qui a fait le tour des réseaux sociaux mais qui passe mal en Turquie. Les autorités turques ont annoncé avoir ouvert une enquête après que des inconnus ont piraté le système d’appel à la prière à Izmir (ouest) pour diffuser le chant de révolte italien Bella Ciao depuis les minarets de plusieurs mosquées de la ville.

L’hymne anti-fasciste a été diffusé par plusieurs mosquées mercredi après-midi, à l’heure de l’azzan, l’appel à la prière lancé cinq fois par jour. La séquence a été largement partagée sur les réseaux sociaux.

Plusieurs enquêtes ouvertes

La division locale de Diyanet, l’Autorité turque des Affaires religieuse, a confirmé l’incident dans un communiqué diffusé mercredi soir sur son compte Twitter et annoncé avoir ouvert une enquête interne et déposé plainte auprès de la police.

Le parquet d’Izmir a ouvert une enquête sur cet incident et aussi contre des usagers des réseaux sociaux soupçonnés de « dénigrement des valeurs religieuses » pour l’avoir applaudi, selon l’agence étatique Anadolu.

Izmir, troisième plus grande ville du pays, est un bastion laïque et fief du CHP, le principal parti d’opposition fondé par le père de la Turquie moderne Mustafa Kemal Atatürk.

Condamnation vigoureuse de l’AKP

Omer Celik, le porte-parole de l’AKP, le parti islamo-conservateur du président Recep Tayyip Erdogan, a « vigoureusement condamné » ce piratage, affirmant sur Twitter que « les auteurs de cet acte répugnant seront retrouvés ».

Les médias progouvernementaux ont également condamné ce piratage, le qualifiant de « scandale » et de « vile attaque contre les mosquées ».

L’incident s’est produit en plein ramadan, le mois de jeûne musulman, et alors que les mosquées sont fermées depuis deux mois pour lutter contre la propagation du coronavirus en Turquie.

20 Minutes/AFP du 21 mai 2020

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