Said Sadi et le RCD : le divorce est consommé

4
3453
Said Sadi et Mohcine B
Said Sadi et Mohcine B

KABYLIE (TAMURT) – Le divorce est désormais consommé entre Said Sadi, ex-président du Rassemblement pour la Culture et la Démocratie (RCD) et ce parti politique. Pis encore, toute trace de Said Sadi dans le RCD a été effacée, à commencer par les archives de cette formation politique.

La guerre secrète qui battait son plein et qui faisait rage entre Said Sadi et ses supporters, constitués essentiellement de dissidents d’une part, et le RCD ainsi que son actuel président Mohcène Bellabas d’autre part, a été définitivement remportée par ce dernier. Toutes les tentatives de faire pression pour que Said Sadi reprenne l’autorité qu’il avait sur le RCD, en dépit du fait qu’il ne soit plus président, ont abouti sur des échecs. Au RCD, on ne parle plus de Said Sadi. Nous avons confirmé l’information selon laquelle toute trace de Said Sadi dans les archives du parti (notamment sur le site officiel de la formation politique) a été tout simplement jetée à la corbeille en un clic. En outre, les journaux électroniques gérés par ce parti ne citent en aucun cas Said Sadi. D’ailleurs, aucun article, ne serait-ce qu’une brève, n’a été écrit sur le dernier livre de Said Sadi, paru le 20 août dernier aux éditions « Frantz Fanon ». Si dans le passé, les structures du parti étaient actionnées d’en haut afin d’assurer l’achat massif des livres de Said Sadi, cette « stratégie commerciale » d’un nouveau genre n’a pas été reconduite avec la parution de ce dernier livre qui se vend, pour rappel, au prix de 1 200 DA.

Comme d’habitude, le RCD d’une part et Said Sadi d’autre part ont réussi à « gérer » cette guerre féroce qui les a opposés, ainsi que le divorce qui s’en suivi, loin des feux de la rampe. Aucun média algérien n’a soufflé mot sur cet épisode qui constitue pourtant un tournant inédit dans les annales de la politique. Said Sadi, en imposant Mohcène Bellabas au lendemain de son départ de la présidence du RCD, avait gardé l’espoir de maintenir sa mainmise sur le parti. Ce qu’il fit pendant plusieurs années avant que le torchon ne commence à brûler entre lui et Mohcène Bellabas. Et ce dernier, sans doute soutenus par des forces de l’ombre, a réussi à remporter le bras de fer contre Said Sadi.

Après avoir réussi à éconduire et à humilier les plus brillants cadre du RCD, en leur inventant à chaque fois mille et un défauts qu’ils n’ont pas, Said Sadi s’est fait avoir par l’un de ses plus jeunes lieutenants qui a l’âge de son fils et qui ne possède aucun parcours ou profil exceptionnels pouvant faire de lui son successeur à la tête du RCD. Tel est pris qui croyait prendre.

Tarik Haddouche

4 Commentaires

  1. Le vrai conflit est en amont, dans les sphères du régime auquelles les acteurs-personnages font réference. Le RCD veut oter la représentastion de la Kabylie en lui substituant une représentativité synthètique. C’est dans la logique du régime qui fait une copie de la réalité pour éviter que le peuple ne soit penseur et acteur de sa gouvernance.

  2. La guerre larvée est entre laiques et islamistes et force est de constater que Said Sadi gène pas mal le courant islamiste et surtout les speudo démocrates qui n’ont aucun état d’âme à s’allier avec les islamistes pour espérer avoir uns strapontin au cas ou ces derniers prennent le pouvoir.
    Le FFS, tout comme le RCD version Bellabas sont ilslamo compatible, on voit comment ils n’hésite pas à s’encanailler avec la volaille islamiste et à faire des prières collectives en commençant tout leur intervention avec « bismillah »
    Said Sadi gène également le hirak car tout le monde veut a tout prix ne pas parler des problèmes qui fachent et notamment du projet de société de l’après junte militaire et on voit que que tous pseudo kabyles qui ont une influence ou n’en ont aucune n’hésite pas à faire du zèle pour montrer leur adhésion au projet au projet de société de la famille qui recule ayant totalement trahi la famille qui avance.. tous les soit disant kabyles ou progressiste se ruent à la chaine elmarbya pour faire des salamaleks aux journalistes de cette chaine et prendre la parole juste après ali belhadj celui qui s’il avait pris le pouvoir en 91 les auraient décapités en tant que kabyle, laic, ou démocratie. Mais l’appat du gain est plus fort que tout i suffit de voir le karim tabbou venir dans son village au mieux de femme et d’homme agés en leur tenant un discours en langue arabe, faisant fie d’une combat de plusieurs décennie pour la promotion de la langue amazighe.
    Le fait de rejet Said Sadi et de le montrer de façon ostentatoire n’est rien d’autres qu’une façon pour les dirigeants du RCD qui ont bondonné toutes les valeurs pour lesquels de nombreux militants se sont sacrifiés : laicité, amazighité, démocratie, droit de la femme, rejet d’un état islamique… et qui aujourd’hui sont jeté en pature par des gens sans envergure, sans projet et surtout sans dignité juste en espérer bénéficier d’un petit strapontin dans les prochaines restructuration qui auront lieu d’une façon ou d’une autre dans ce bled appelé « les îles »

  3. Le Rcd affiche clairement l’abandon de la laïcité. Et Saadi leurre les Kabyles en leur faisant croire qu’il est possible d’instaurer la laïcité en Algérie, or les seuls algériens qui revendiquent la laïcité hors de la Kabylie sont des Algerois kabyles.

    Saad et le Rdv divorcent mais ils s’entendent pour mettre des bâtons dans les roues du combat indépendantiste kabyle.

  4. L’impossible ‘ relookage ‘.

    Dans cette région si politisée et en permanence mobilisée comme la Kabylie, les Saâdi ont eu certainement tort de croire qu’ils peuvent dissimuler leur collusion avec l’aile dure du Régime militaire. Les militants oppositionnels et les vrais opposants (bien que rare rares) le savent depuis les années (mi) 80 étaient ‘ retournés ‘ par la Gestapo locale….

    A l’instar de nombreux ‘ agitateurs ‘ sponsorisés et propulsés au devant de la scène (pseudo) politique, plutôt ce ‘ théâtre d’ombre ‘, les Saâdi sont dans l’orbite de la sinistre SM (devenue DRS), la Police politique secrète (le Pouvoir réel)….

    En exil depuis l’arrestation de son ‘ maître ‘, le Général Médiène (ex DRS) , S. Saa^di tente depuis Paris de casser son ex parti désormais tenu par Belabbès, et saborder le Mouvement protestataire populaire, dit communément Hirak. Mais, en vain.

    S. Saa^di s’est fait éjecté par trois dans les manifestations populaires, à Tizi-Ouzou, à Béjaia et à Alger. Il avait participer aux marches parisiennes, mais il a fini par renoncer sachant qu’il n’est pas le bienvenu…..

    Il avait projeté de créer un nouveau parti, l’ALD – Algérie libre et démocratique, mais s’est tombé à l’eau. Il avait auparavant fait créer l’ADDA (en France) et le Groupuscule RPK destinés à le ‘ relooker, le réhabiliter et l’épauler ‘ pour lancer son ALD, mais en vain.

    S. Saâdi est victime de sa soumission aux Généraux faucons, les ultras du Régime militaro-mafieux, les Chefs criminels-mafieux-et-manipulateurs de la sinistre SM-DRS….

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici