Marche à Kherrata : Entre réalité et manipulation

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Marche du Hirak à Kheratta le 16 2 2021
Marche du Hirak à Kheratta le 16 2 2021

KHERRATA (TAMURT) – L’organisation tolérée par les autorités algériennes d’une marche pacifique, aujourd’hui mardi, dans la ville de Kherrata, en Kabylie, pour « commémorer le 2e anniversaire du Hirak », et ce en pleine crise sanitaire liée à la pandémie du Covid-19, doit intriguer tout observateur objectif et susciter moult interrogations.

Comment se fait-il que le pouvoir algérien, tout en insistant sur le strict respect des mesures de restrictions sanitaires pour endiguer la pandémie jusqu’à fermer les frontières de son pays sur ses propres citoyens presque une année durant, tolère « soudainement » un rassemblement d’une foule compacte ? A cela s’ajoute l’origine obscure des appels anonymes, via les réseaux sociaux, appelant à l’organisation d’une telle manifestation. Qui sont les initiateurs de ce mouvement et quelles sont leurs intentions ?

En somme, des questions légitimes qui doivent interpeller tout un chacun, d’autant plus que personne n’ignore la réalité de la guerre des clans qui fait rage actuellement au sommet de l’Etat algérien. Le choix de la ville de Kherrata par les initiateurs de cette marche, qui s’est déroulée d’ailleurs sans aucun dispositif sécuritaire ni débordement, n’est pas fortuit.

En effet, la Kabylie a été de tous les temps le terrain favori de la junte militaire algérienne et de ses clans opposés pour opérer toute sorte de manipulation. Il est utile de souligner que beaucoup de manifestants, qui ont déferlé ce matin sur la ville de Kherrata, sont venus de plusieurs régions en dehors de la Kabylie. D’ailleurs, l’on a constaté la prédominance du drapeau algérien et peu d’emblèmes amazigh. Une certaine presse algérienne parle même de « manifestants issus de 48 wilayas ». Cette marche semble à l’évidence encouragée par le pouvoir en place. D’ailleurs, les médias inféodés à la police politique algérienne se sont empressés à poster des commentaires et des photos de cette marche. Celle-ci s’est déroulée dans une ambiance festive et folklorique. Tolérer une telle marche prouve qu’il y a une volonté à l’œuvre pour encadrer et mobiliser ce mouvement, comme si faire durer le Hirak dans le temps est devenu une fin en soi. Un instrument servant à la manipulation.

Les indices ne manquent pas pour discerner de la manipulation dans ce mouvement. Certaines pages Facebook dirigées par des agents de la police politique, véritable détenteur des rênes du pouvoir en Algérie, ce qui n’est un secret pour personne, ont publié et partagé un post affirmant, à tort bien sûr, que cette marche constitue « un coup dur » pour les indépendantistes kabyles. Au contraire, soutiennent les militants pour l’Indépendance de la Kabylie du MAK et de l’URK, cela prouve une chose : le pouvoir algérien sait pertinemment que les mouvements indépendantistes gagnent plus que jamais du terrain en Kabylie. Cela le déstabilise et explique justement sa répression aveugle contre les militants indépendantistes.

Arezki Massi

6 Commentaires

  1. RACHAD cherche à utiliser la Kabylie pour avoir le pouvoir !!
    Méfiance des islamistes, ils utilisent la TAQIYA qui sont capables de tout !!!!!

    Réveillez-vous ya din reb !!!
    Combattez l’islam, combattez Mohamed !!!!!
    Combattez les mosquées, les écoles et la langue Arabe !!!

  2. Grandiose marche, avec bien entendu ici et là des drapeaux de la nation Amazigh bien évidemment, mêlé à des drapeaux de l’emblème national algérien, ça bien-sûr comme vous le savez parfaitement…

  3. La question fondamentale est: y a t il un projet algérien en dehors de l’islamisme, ce qui porte à la seconde question peut on etre islamiste sans subir le rouleau compresseur de l’uniformisation??
    Les deux questions civilisationnelles portent bien entendu sur des société aux antipodes. L’islamisme est visible en Eygte, pays model de l’arabisme du régime algérien. Ce pays est condamné. Rien que sa démographie galopante rend toute modernité impossible, meme les cimetières sont habités, comme la limitation des naissances est haram le pays est à prèsque 90 millions d’habitants. Une masse ingouvernable où l’individualité est morte par pression de la masse. De meme le Pakistan qui meme avec une tradition anglophone, en perdition, tend vers la pauperisation . En Algéristan c’est une caste de militaires qui veulent jouer l’islamisme comme cheval de bataille pour rester au pouvoir. La Kabylie donc n’est pas otage du MAK mais veut sortir de l’appendice mortifère de l’irrésponsabilité où le manque de gouvernance est compensé par la mosquée et sa fatalité. Avec ou sans le MAK la Kabylie aurait refusé l’arabisme et l’islamisme, modéré ou intégristes soient ils.

  4. C’est du tapage sans objectif ni perspective.
    Un mouvement sans projet clair et consensuel et l’absence de leaders crédibles et d’envergures ne peut aboutir.
    A mon avis le changement n’est pour maintenant.
    Le peuple devrait attendre car une bonne partie du peuple trouve son compte avec ce système archaïque.

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