Bgayet : Acharnement judiciaire contre le militant écologiste Karim Khima

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Karim Khima
Karim Khima

BGAYET (TAMURT) – Le militant écologiste kabyle Karim Khima, président de l’association « Ardh », (Akal, en kabyle), œuvrant pour la protection de la nature est victime d’un acharnement judiciaire pour ses prises de positions courageuses contre ceux qu’il qualifie de la maffia du foncier et les pseudos investisseurs, dont le seul souci est de se remplir les poches au détriment de l’environnement.

Karim Khima a été condamné, ce lundi 29 mars, à une peine de six mois de prison avec sursis assortie d’une amende de 50 000 DA. Il a été poursuivi pour diffamation suite à une plainte du concessionnaire du parc d’attraction Ali-Baba, installé l’intérieur du Lac Mezaïa, à qui le militant écologiste reproche des atteintes graves à ce site naturel, qui accueille des oiseaux migrateurs, comme le héron cendré. L’installation d’un parc de jeux et loisirs à proximité de ce lac constitue une menace pour les espèces animales et florales qui y vivent, selon le militant écologiste. Le bétonnage a déjà réduit les espaces verts au niveau de cet endroit, renfermant une zone humide et intégré au parc national de Gouraya, a-t-il dénoncé. Ce mardi 30 mars, Karim Khima comparaîtra de nouveau devant le juge du tribunal de Bgayet dans une autre affaire l’opposant au promoteur immobilier ERIDJ. Celui-ci, selon le président de l’association Ardh, envisage la construction d’une promotion immobilière sur un terrain abritant des vestiges historiques et archéologiques, ainsi que des arbres centenaires. Karim Khima, avec d’autres militants écologistes, amoureux de la nature et de la Kabylie, luttent depuis des années contre les promoteurs privés voraces et l’État algérien.

Karim Khima
Karim Khima

L’administration algérienne est souvent de connivence avec ces pseudos promoteurs. En effet, via l’Agence foncière, les autorités offrent sur un plateau les derniers poumons verts de la région à des pseudos investisseurs. A noter que cet acharnement judiciaire qui s’abat sur ce militant écologiste a suscité autour de lui un formidable élan de solidarité. Le Café littéraire Dihya-Louiz de Bejaïa avait déjà apporté son soutien à Karim Khima dans une déclaration rendue publique. « La défense de l’environnement pour le bien-être des humains sur terre dérange aussi la dictature militaro-policière. Le pouvoir veut que la ville de Bejaïa soit polluée, agressée, salie sans qu’aucune voix ne pût s’élever. Regarder votre ville en train de se faire dégrader et taisez-vous ! semblent nous sermonner ceux qui veillent, armes à la main, sur le bon déroulement de cette destruction », a-t-on dénoncé.

Les rédacteurs de cette déclaration s’élèvent également contre la complicité de l’administration. « Soyons solidaire avec Karim et impliquons-nous pour la défense de notre environnement qui se détériore gravement avec la complicité des autorités locales », a-t-on écrit. L’association Ardh est connue aussi pour son combat contre le bradage de la bande boisée du littoral Est de Bgayet (Aokas et Souk El Tenine), dissimulée sous la forme officielle de concession des terrains destinés à la réalisation de projets d’investissement.

Arezki Massi

3 Commentaires

  1. Je comprend comment creer une association en Kabylie et lui donner un nom en arabe ? Vous faites comme les hirakistes kabyles qui hureny chaque vnedredi en arabe, comme ce qu’ils disaient en akhrab ne pouvait etre dit en kabyle. Moi, j’irai à dire, rien que pour ce nom arabisé (ardh ou akal ) je ne les soutiendrait pas cet individu. S’il s’agit d’un type non kabyle, il doit comprendre qu’il est pas en arabe pour nous imposer son parlé arabe. Dans tout Vgayet, y a pas un Kabyle digne pour présider cette association ? Ou alors vous voulez reproduire l’histoire du ENA quand ils ont mis un arabe a la tête ? Vous êtes vous atteind du syndhrome de stokholme ?

  2. Azul fellawen,
    Premièrement, en terme d’image et de portée, Akal est plus indiqué que ardh.
    Deuxièmement, nous sommes en Kabylie, cette association se trouve en Kabylie et doit porter un nom Kabyle.
    Cet homme a commis une faute et un crime encore plus abjecte en vers la Kabylie, son histoire, sa culture et son identité que ceux qu’il prétend combattre. Son crime a une portée encore plus dangereux, plus toxique, plus destructeur et surtout irréversible.
    Le bétonnage et l’atteinte à l’environnement, ça se répare avec le temps, l’abnégation et le travail, pas la destruction d’une identité et sa disparition.
    On doit créer une fondation pour la protection de la Kabylie et de son environnement mais pas avec ces gens là.
    Pas d’ Abdelouahab Fersaoui, pas de Karim Khima, pas de Chafaa Bouaiche et tous leurs semblables mais d’authentiques Kabyles qui sauront défendre la Kabyle, son identité, sa culture, son histoire, son environnement et ses enfants.

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