Marches du hirak : La junte au pouvoir siffle la fin de la recréation à l’approche des législatives

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TAMAZGHA (TAMURT) – Jusque-là tolérées, les marches hebdomadaires du hirak, un mouvement que le président Abdelmadjid Tebboune lui-même qualifiait du hirak « El moubarak » (béni, en français), seront désormais empêchées. La junte au pouvoir en Algérie a décidé de « reprendre les choses en main ». En effet, à un mois des élections législatives anticipées, prévues le 12 juin prochain, le régime algérien, qui prépare un énième coup de force, s’est résolu à réprimer les manifestations qui se tiennent les vendredis et mardis. Cette résolution a été exécutée, hier, à l’occasion de la 117eme marche du hirak.

Les manifestations ont été empêchées et réprimées par les forces policières algériennes et plusieurs arrestations ont été opérées dans les rangs des manifestants. Un signal indiquant la fin de la récréation, même si cela fait longtemps, faut-il le souligner, que le hirak, dépourvu d’un véritable leadership, est entré dans l’impasse faute de perspective claire et d’un projet concret.

Pour rappel, le 09 mai dernier, le ministère algérien de l’Intérieur avait annoncé dans un communiqué rendu public que les organisateurs des marches hebdomadaires du hirak doivent désormais obtenir une autorisation préalable auprès de l’administration. Faute de quoi, ces manifestations seront empêchées. Avant cette date, les marches étaient tolérées. Ainsi, en subordonnant leur organisation à l’obligation d’obtenir une autorisation préalable de l’administration, le pouvoir algérien a sifflé la fin de la partie et envisage tout simplement les interdire. Il faut dire que ces marches, depuis plusieurs mois déjà, ne mobilisent du monde que dans certaines grandes villes d’Algérie, notamment à Alger, et en Kabylie (Vgayet et Tizi Ouzou). L’annonce du rejet catégorique des élections législatives par le peuple kabyle, toutes tendances et sensibilités politiques, placé sous le slogan « zéro vote en Kabylie », pose problème au pouvoir algérien. L’histoire et l’expérience nous ont appris à plusieurs reprises que seule la Kabylie est capable de se lever comme un seul homme pour faire échouer le déroulement, en Kabylie, des mascarades électorales organisées par le pouvoir algérien. C’était le cas lors des scrutins de révision de la constitution (1er novembre 2020) et de l’élection présidentielle de décembre 2019.

L’avenir du hirak est incertain, d’autant plus que plusieurs individus se réclamant de ce mouvement ont annoncé leur participation à ces élections législatives algériennes pour, soutiennent-ils, « changer le système de l’intérieur». La campagne électorale de ce scrutin, qui s’apparente à un énième « coup de force électoral », doit débuter ce 17 mai.

Arezki Massi

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