Littérature: Deux grandes œuvres de Saint-Augustin, « Les Confessions » et « La Cité de Dieu », bientôt traduites en kabyle

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Saint Augustin (354-430)
Saint Augustin (354-430)

TAMAZGHA (TAMURT) – Invité récemment par la chaine de télévision TQ 5, l’enseignant et chercheur kabyle Farid Bouchama a fait part de son projet en cours de traduction de deux grandes et célèbres œuvres littéraires de Saint Augustin (354-430), l’un des éminents Pères berbères de l’Eglise. Les livres en question, mondialement connus et traduits dans plusieurs langues, sont « Les Confessions » et « La Cité de Dieu ».

« Je travaille actuellement dans un projet de traduction à la langue kabyle de deux œuvres littéraires de Saint Augustin, à savoir ‘’Les Confessions’’ et ‘’La Cité de Dieu’’ », a annoncé Farid Bouchama, spécialiste de l’Histoire de l’Eglise des premiers siècles. Lui-même de confession chrétienne, l’enfant d’Agouni Gueghrane, avait également contribué à la traduction du Nouveau Testament en kabyle, que l’on a intitulé Awal n Tudert (Parole de vie). Certainement, sa formation en théologie chrétienne et sa connaissance des langues bibliques (l’hébreu et le grec) l’ont qualifié pour cette œuvre de traduction. Par ailleurs, Farid Bouchama a tenu à rendre un vibrant hommage au poète et dramaturge Mohia, qui l’a aidé, d’après son témoignage, à traduire certains textes bibliques de la littérature sapientiale (littérature de sagesse). « Je le dis pour l’histoire. Mohia a contribué à sa manière dans la traduction des livres de la littérature sapientiale, faisant partie de la Bible, comme celui des Proverbes et des Psaumes. Il est doué dans ce domaine. Je le consultais pour recevoir son avis et des conseils, qu’il me remettait par écrit. Il ne voulait pas que cela se sache. Il voulait que cela restait dans l’anonymat et sa seule motivation était que la langue kabyle prospère», a témoigné Farid, qui dit avoir rejoint à un moment donné ce travail de traduction de longue haleine. Celui-ci a également abordé le thème de la laïcité, qui, souligne-t-il, a un ancrage ancestral dans la société kabyle.

« Un chrétien kabyle ne peut être que laïc, c’est-dire un citoyen qui respecte les croyances des autres. Foncièrement, la culture kabyle est fondée sur les valeurs laïques. La laïcité kabyle est un vécu et une valeur ancestrale et non une idéologie. C’est différent de la laïcité à la française », a-t-il expliqué. Dans un autre chapitre, l’invité de TQ 5 est revenu sur sa réalisation du film documentaire Histoire des Berbères. Cette œuvre audiovisuelle retrace l’histoire des Berbères depuis l’antiquité jusqu’aux temps modernes. « Ce film est une œuvre de pédagogie pour nos jeunes afin qu’ils découvrent l’histoire de leurs ancêtres. En une heure, on ne peut pas tout dire. Mais, s’ils connaissent déjà que Massinissa et Jugurtha sont leurs ancêtres et que Juba était un grand roi savant, c’est déjà beaucoup. Cherchell, à l’époque de Juba, était un haut lieu de rencontre des savants et des artistes. C’était un pays prospère par la science, l’art et la poésie. Et, malheureusement, on entend aujourd’hui des gens dire que cette terre était dans ‘’la djahilia’’ (l’igorance) et que c’est l’Islam qui y a apporté la lumière.

Donc, ce sont des vérités historiques qu’il faut rétablir d’une manière réaliste. C’est aussi l’un des objectifs de ce film », a indiqué Farid. Toujours à propos de la réalisation de ce film, l’hôte de la chaine kabyle a déploré les blocages des autorités algériennes quant au tournage de ce film au niveau de certains sites, contrairement aux autres pays de Tamazgha, où des facilités ont été trouvées. « Nous étions bien reçus en Tunisie, au Maroc et à Siwa (Egypte).

Une université tunisienne a même pris en charge les frais des déplacements pour visiter les sites historiques pour le tournage. En Algérie, on ne nous a pas donnés l’autorisation pour filmer. Je l’ai fait clandestinement à Tigzirt et à Tipaza. Cela nous a attristés, mais c’est un combat et il faut le faire », a-t-il souligné. Pour ceux qui l’ignorent, Farid Bouchama croit aussi dans un Etat kabyle souverain. « D’une manière bénévole, je donne un coup de main à tous les amis militants kabyles. Moi-même, je crois à un Etat kabyle. Je veux que toute Tamazgha soit libre, mais je crois que si l’Etat kabyle est bâti, cela redonnera inévitablement la liberté à tous les pays de Tamazgha », a-t-il affirmé.

Arezki Massi

6 Commentaires

  1. Le coran est, en grande partie, une pâle copie de la bible et du Talmud. Même les mythes se rattachant à l’épopée d’Alexandre le grand ou celui du cheval ailé « pegase », sont repris et considérés comme des faits réels.

  2. La Kabylie et la langue kabyle ne peuvent compter que sur le peuple kabyle.
    Tout le reste c’est du bla bla et du verbiage creux
    Seul un état kabyle indépendant pourra permettre à notre langue de se développer et notre peuple de connaitre la prospérer.
    Croire que l’algérie ou le reste des algériens vont contribuer à notre bonheur est une perte de temps voir un suicide programmé

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