Tizi Wezzu : Mandat de dépôt confirmé, les six militants kabyles restent en prison

0
1246
Hocine Azem, par Nasser Yanat
Hocine Azem, par Nasser Yanat

(TAMURT) – La Chambre d’accusation près la Cour de Tizi Wezzu a confirmé, ce lundi 12 juillet, le mandat de dépôt contre les militants kabyles Hocine Azem (URK), Bouaziz Ait Chebib (AKAL), Hemou Boumedine (RPK), Boussad Becha (AKAL), Belaïd Ammarkhodja (MAK) et Taleb El Hadi (MAK), a annoncé, en fin d’après-midi, le maître Kader Houali, membre du collectif des avocats de la défense. Au total, treize avocats, dont Mokrane Aït-Larbi, ont plaidé, ce matin, devant la Chambre d’accusation pour demander la libération des militants kabyles.

Les autorités judiciaires algériennes ont décidé de maintenir en prison les militants kabyles. « Confirmation de la décision de la mise sous mandat de dépôt par la Chambre d’accusation près la Cour de Tizi Ouzou pour tous les détenus (…) donc ils resteront en prison », a déploré Me Kader Houali, tout en dénonçant la répression dont a fait l’objet les dizaines de citoyens qui ont organisé un rassemblement pacifique, ce lundi matin, devant la cour de Tizi Wezzu en guise de soutien aux détenus. « Beaucoup de citoyens sont venus se solidariser avec eux (les six détenus), (ils) se sont fait arrêter, ce matin. On n’a pas encore le chiffre exact. On dénonce fermement ces agissements et appelons à leur libération immédiate », a écrit cet avocat dans un court communiqué posté sur sa page Facebook.

Pour sa part, le maître Athmane Bessalem estime que la décision de maintenir sous mandat de dépôt ces militants kabyles est purement politique. « Cette décision est une décision politique très grave et une instrumentalisation très claire de la justice à des fins politiques. La volonté de criminaliser l’activité politique en Kabylie est devenue une constante, et rien ne peut faire barrage à cette vague de répression sauf une grande mobilisation populaire », a-t-il soutenu. A noter que la police algérienne, qui a violemment réprimé le rassemblement de soutien à ces détenus kabyles, a opéré plusieurs arrestations dans les rangs des manifestants. Le journaliste Mourad Atmimou, Khaled Tazaghart, Abdenour Abdesselam, l’artiste Brahim Tayeb et des membres des familles des détenus comptent parmi les personnes interpellées et embarquées au commissariat central de Tizi Wezzu.

Pour l’avocat Athmane Bessalem, cette répression est « digne des méthodes de la GESTAPO (…) qui sont clairement provocatrices ». Pour cause, ajoute ce même avocat, « des vieux et des vieilles sont malmenés et verbalement agressés, des jeunes violemment arrêtés et insultés ». Bref, « (…) des méthodes indignes d’un corps constitué », s’est-il indigné.

Arezki Massi

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici