Réactions aux accusations fallacieuses contre le MAK : Entre courage, lâcheté et silence assourdissant

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Kader Sadji
Kader Sadji

KABYLIE (TAMURT) – Dire la vérité quel que soit le prix à payer. Malheureusement, peu de gens de nos jours, notamment ceux qu’on affuble de titre de personnalité politique ou d’intellectuel, sont imprégnés d’une telle vertu. Nous l’avons pu vérifier durant la tragédie qui vient de secouer la Kabylie et dont l’origine a été faussement imputée au MAK par la junte militaire d’Alger. Heureusement, il y a des hommes et des femmes de valeur, qui ont le courage de dire la vérité, même s’ils ne partagent pas forcément les convictions de ceux qu’on accuse sans fondement. Le militant Kader Sadji émerge du lot et se distingue par son courage et sa bravoure à défendre la vérité, malgré le risque qu’il encourt. D’autres, par calculs politiciens ou prudence astucieuse, se sont murés dans un silence assourdissant.

Avant même que le Haut Conseil de Sécurité (HCS) de l’Algérie accuse officiellement le MAK d’être à l’origine des incendies ayant ravagé la Kabylie et fait des dizaines de morts, et le meurtre du jeune de Miliana, Kader Sadji, qui est animateur culturel, journaliste et responsable du Café littéraire de Vgayet, a averti sur « la cabale qui se précise contre la Kabylie ». Fin observateur de la scène politique locale, ce militant a dénoncé sans langue de bois les pratiques machiavéliques et sournoises de la maffia aux commandes de l’Algérie, qui a planifié les crimes perpétrés en Kabylie pour les imputer ensuite au MAK. « La tournure politique que prend le simulacre d’enquête sur l’ignoble assassinat de Djamal Bensmaïl démontre encore une fois que l’exécution de ce dernier a été soigneusement préparée par ceux-là mêmes qui ont déclenché les incendies apocalyptiques de Kabylie. On cherche à impliquer le MAK dans cet assassinat pour faire accroire à l’opinion publique, en dehors de la Kabylie notamment, que ce mouvement pratique la violence, et mériterait donc le qualificatif de « terroriste » dont il a été accablé par le pouvoir il y a quelques mois de cela », a-t-il écrit dans un message publié sur sa page Facebook.

Pour Kader Sadji, ce complot ourdi cible, au-delà du MAK, qu’il qualifie de pacifique, toute la Kabylie. « Cette offensive médiatico-sécuritaire contre un mouvement politique pacifiste vise, non seulement à s’en prendre aux militants du MAK, mais aussi à toute la Kabylie que le pouvoir veut briser jusqu’à son anéantissement », a-t-il soutenu. Ce militant politique invite les « démocrates convaincus » à dénoncer ces dérives du régime d’Alger. « Libre à chacun d’avoir l’opinion qu’il veut sur le projet politique du MAK. Mais, la cabale menée contre lui mérite qu’elle soit publiquement dénoncée par tout démocrate convaincu », a-t-il appelé. En outre, Kader Sadji estime que cette cabale et campagne propagandiste mensongère doivent impérativement susciter une réaction forte de la part des démocrates qui se disent défenseurs de la Kabylie. « Défendre la Kabylie et les valeurs politiques qu’elle porte ne relève pas d’une attitude ethnocentriste. Une contre-offensive doit être en revanche réservée à cette propagande pernicieuse officielle pour démystifier les motivations politiques réelles qui l’a sous-tendent », a-t-il insisté. Or, les prises de positions de certains hommes politiques et élites kabyles restent en deçà des attentes des citoyens qui aspirent à la vérité.

Il est vrai que Said Sadi, dans une vidéo postée mercredi 18 août sur sa page Facebook, a cité le projet « zéro kabyle » conçu par un groupe de racistes qui se sont réunis, en été 2019, à Mostaganem sous la protection de la gendarmerie algérienne, a dénoncé « les discours haineux qui ne ratent aucune occasion pour jeter insultes et propos racistes sur la Kabylie», mais n’a pas jugé utile de dénoncer la cabale et le complot ourdi contre les indépendantistes, victimes d’une propagande mensongère. L’ex chef du RCD s’est contenté d’affirmer qu’il y avait «suffisamment de documents et de vidéos pour comprendre exactement ce qui s’est passé lors de ce crime dont a été victime le jeune Djamel». D’autres hommes politiques kabyles, notamment ceux qui sont activement impliqués dans le hirak, ont choisi le silence.

Arezki Massi

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