Assassinat de Kasdi Merbah, un crime d’Etat selon ses sœurs

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Kasdi Merbah
Kasdi Merbah

TAMAZGHA (TAMURT) – Trois sœurs de l’ancien patron de la Sécurité militaire, Kasdi Merbah de son vrai nom Abdellah Khalef, ont signé une sortie médiatique pour dénoncer l’opacité qui entoure l’affaire de l’assassinat de leur frère, originaire d’Ath Yanni, à Tizi Ouzou.

Cette sortie médiatique coïncide avec le 28ème anniversaire de l’assassinat de Kasdi Merbah. Les trois sœurs de ce dernier, rappellent que 28 ans sont passés depuis que des « mains criminelles ont obéi à ceux qui ont planifié l’attentat abject du 21 août 1993 ». Ces mains criminelles, ajoutent-t-elles, ont ordonné de faire feu sur les deux véhicules « transportant nos frères Abdellah Khalef dit Kasdi MERBAH, ex-négociateur des Accords d’Évian et ex-chef du gouvernement, Abdelaziz Khalef médecin et notre neveu Hakim Khalef, universitaire, accompagnés de Aziz Nasri et L’Hachemi Ait-Mekideche, militants du MAJD, les cinq tués à Bordj-El-Bahri ». Les trois sœurs rappellent que cette opération commando a été menée par « des éléments aguerris, lourdement armés et bien renseignés par un félon lui-même liquidé une année après ». Et de préciser qu’à ce jour, aucune enquête véritable n’a été menée : pas de reconstitution de la scène de crime, pas d’étude balistique sur les victimes ni sur les véhicules, pas d’interrogatoire de témoins.

« Une parodie de procès permettra de clore le dossier. Nous n’avons cessé de demander sa réouverture, allant jusqu’à interpeller le procureur général de la Cour suprême, hélas en vain. Nous avons demandé le témoignage de l’ex-président de la république Liamine ZEROUAL, alors ministre de la Défense nationale dont nous savons qu’il était en contact permanent avec Kasdi MERBAH et qu’il suivait de près la progression de la mission informelle qui lui avait été confiée pour mettre fin à l’effusion de sang, au point d’avoir eu avec lui une communication téléphonique en Suisse à la veille de son retour au pays », ajoutent les trois sœurs de Kasdi Merbah.

Elles enchainent : « Son silence abyssal nous a confortées dans notre conviction, qui est aussi celle du peuple, qu’il s’agit d’un crime d’État, semblable à celui dont avait été victime, près de quatorze mois plus tôt, le Président Mohamed BOUDIAF. Nous ne cesserons de revendiquer la vérité car nous ne pouvons adhérer à la vision dévoyée que se fait de la justice Farouk Ksentini quand il ose affirmer que La raison d’état doit prendre le pas sur la justice due à tout un chacun. Des langues se sont déliées et des noms ont été avancés, mais rien n’y fait, rien ne bouge », soulignent les sœurs de l’ancien patron de la Sécurité militaire. Ces dernières concluent en précisant que dans le contexte actuel de la crise sanitaire et des incendies criminels ayant ravagé essentiellement la Kabylie et certaines régions du pays, nous ne nous faisons aucune illusion, d’autant que la crise politique profonde qui secoue l’Algérie ne laisse entrevoir pour le moment aucune lueur d’espoir.

Idir Tirourda

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