Tunisie. Affaire du réfugié Slimane Bouhafs : Des ONG tunisiennes des droits de l’homme dénoncent la remise arbitraire du militant kabyle à l’Algérie

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Slimane Bouhafs en Tunisie
Slimane Bouhafs en Tunisie

TAMAZGHA (TAMURT) – Pas moins de 40 ONG des droits de l’homme, activant en Tunisie, ont dénoncé via une déclaration commune, rendue publique lundi 30 août, la remise de l’activiste politique kabyle Slimane Bouhafs à l’Algérie. Ce dernier, de confession chrétienne, jouissait du statut de réfugié au pays du jasmin depuis septembre 2020. Considérant cet incident comme « un dangereux précédent », ces ONG s’indignent contre « la violation » par la Tunisie de ses engagements internationaux à protéger les réfugiés.

Vivant en tant que réfugié en Tunisie depuis septembre 2020, Slimane Bouhafs (54 ans) a fait l’objet le 25 août dernier d’un kidnapping dans des circonstances mystérieuses. Selon des témoins oculaires, des individus circulant avec des véhicules dont l’immatriculation est non identifiée se sont présentés à son domicile et l’ont conduit vers une destination inconnue. Sauf que, dimanche 29 août, des médias algériens, dont le site électronique « interlignes », ont rapporté que Slimane Bouhafs est placé en garde à vue dans un commissariat à Alger, en attendant sa présentation devant le parquet. Pour les ONG tunisiennes, signataires de cette déclaration de dénonciation, la Tunisie a commis « un dangereux précédent » en remettant « un réfugié jouissant d’une protection internationale » à l’Algérie, qui le poursuit pour ses positions politiques.

Ces ONG demandent à l’Etat Tunisien de fournir « des explications à l’opinion publique », tout en lui rappelant que bâtir des relations d’amitiés avec un pays ami ne doit pas être « au détriment du respect de ses engagements internationaux, qui protègent les réfugiés et les demandeurs d’asile ». Par ailleurs, certains observateurs pensent que la Tunisie a remis à l’Algérie Slimane Bouhafs contre la remise de l’homme politique tunisien Nabil Karoui, qui a élu domicile à Tébessa, à l’est algérien. D’ailleurs, cet ex-candidat à la présidentielle tunisienne a été interpellé, le 29 août dernier, par la police algérienne et il est sur le point d’être extradé vers la Tunisie.

Arezki Massi

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