Tout en exprimant son soutien au militant Djamel Ikni, l’association Asaki de Tichy : « La peur doit changer de camp ! »

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Djamel Ikni
Djamel Ikni

TICHY (TAMURT) – L’association culturelle Asaki (Eveil) de Tichy a exprimé son soutien « total » au militant kabyle Djamel Ikni, interpellé par les éléments de la Brigade de recherche et d’intervention (BRI) et placé sous mandat de dépôt à la prison de Koléa. L’association a qualifié l’arrestation de cet activiste d’une provocation « de trop ».

Dans une déclaration rendue publique, l’association culturelle Asaki de Tichy a apporté son « soutien total et inconditionnel » au militant « infatigable et ami » Djamel Ikni. Cet activiste kabyle a été arrêté le 30 août dernier, près de chez lui, à la cité des Palmiers d’Aokas, alors qu’il s’apprêtait à prendre part à un rassemblement de soutien à la coprésidente du Congrès Mondial Amazigh (CMA) et aux autres détenus d’opinion, qui croupissent dans les geôles algériennes. L’organisation de cet évènement coïncidait avec la célébration de la journée mondiale du drapeau amazigh. « L’arrestation de Djamel Ikni est l’arrestation de trop. Nous ne pouvons rester indifférents devant tant d’humiliation et d’injustice ! », dénonce l’association Asaka, qui « apporte son soutien total et inconditionnel à (son) ami, au militant infatigable Djamel Ikni ».

Pour les rédacteurs de cette déclaration, « la peur doit changer de camp ! ». C’est un appel à une large mobilisation pour exiger la libération des détenus d’opinion arbitrairement interpellés et incarcérés par la police algérienne, devenue, ainsi que l’appareil judiciaire, des instruments de répression aux mains de la junte militaire aux commandes de l’Algérie. « D’une hécatombe à une autre ! Incendies meurtriers, pandémie covid-19, et pour couronner le tout, une répression féroce et des arrestations tous azimuts de toutes les voix libres et de toute expression discordante avec le discours officiel », s’est indigné Asaki, qui rend un vibrant hommage au militantisme et à l’humanisme de Djamel Ikni. « Aujourd’hui, c’est un grand militant qu’on vient d’arrêter, en l’occurrence, Djamel Ikni, aimé par tous pour son humanisme, son engagement pour toutes les causes justes et un ami fidèle au café littéraire de Tichy », note cette association dans son document. Jugeant la situation qui prédomine « plus qu’alarmante », Asaki appelle à la vigilance : « les enjeux politiques sont à identifier afin de décerner les précautions à prendre et les actions à entreprendre », a-t-on soutenu.

A noter qu’une marche a été organisée, jeudi soir, à Aokas, par la population locale en guise de solidarité à Djamel Ikni et à sa famille, suite à l’annonce, le même jour, de sa mise sous mandat de dépôt par le tribunal de Sidi M’hammed (Alger), où son dossier a été transféré après trois jours de garde à vue au commissariat central de Vgayet. Ce militant natif d’Aokas est jugé pour ses publications sur les réseaux sociaux. Son dernier post sur sa page Facebook est un appel de soutien aux détenus d’opinion et à la célébration de la journée mondiale du drapeau amazigh : « Ramenez les photos des détenus et les drapeaux amazigh cet après-midi à Aokas », a-t-il écrit. Ce rassemblement prévu à la place Katia Bengana, au centre-ville d’Aokas, a été empêché par la police algérienne.

Arezki Massi

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