 - Le procureur de la République près le tribunal d’Aqvu a décidé de faire appel du jugement de première instance prononcé dans l’affaire des dix détenus kabyles, arrêtés fin mai dernier dans le sillage de la commémoration du 25eme anniversaire de la disparition du militant amazigh Masin U Harun, et jugés notamment pour « outrage à corps constitué », « atteinte à l'unité nationale » et « attroupement armé ». Le procès en appel est programmé pour le 05 décembre.){kind=link}
VGAYET (TAMURT) – Le procureur de la République près le tribunal d’Aqvu a décidé de faire appel du jugement de première instance prononcé dans l’affaire des dix détenus kabyles, arrêtés fin mai dernier dans le sillage de la commémoration du 25eme anniversaire de la disparition du militant amazigh Masin U Harun, et jugés notamment pour « outrage à corps constitué », « atteinte à l’unité nationale » et « attroupement armé ». Le procès en appel est programmé pour le 05 décembre.
Le parquet du tribunal d’Aqvu s’acharne contre les dix militants kabyles, interpelés au mois de mai dernier, dans les rues d’Aqvu, alors qu’ils s’apprêtaient à prendre part à une marche pacifique en hommage au militant berbériste Masin U Harun. En effet, selon Allaoua Benabdeslam, l’un des avocats de la défense, le procureur de la République a fait appel du jugement prononcé le 26 octobre dernier.
Pour rappel, si l’ensemble de ces dix détenus ont été relaxés concernant le chef d’inculpation « attroupement armé », ils ont été diversement condamnés pour les accusations portant sur « outrage à corps constitué » (article 146 du code pénal), « utilisation de la violence sur les agents de l’ordre public » (article 148 du code pénal) et « atteinte à l’unité nationale » (article 79 du code pénal). Les militants Maouche Menad, Ait Mansour Zahir et Kaced Younes ont été condamnés à 1 an de prison ferme assorti d’une amende de 100 000 DA, alors que leurs camarades de combat Fatah Karim, Boussalem Boudjemaa, Laoubi Merzouk, Abache Massinissa, Chokri Fawzi et Djoudi Djamel ont écopé chacun un an de prison dont six mois ferme et six autres avec sursis, ainsi qu’une amende de 50 000 DA pour chacun d’eux. Ils devraient quitter la prison, ce 24 novembre.
Pour sa part, la militante Wissem Nasri a été condamnée à six mois de prison avec sursis assorti d’une amende de 50 000 DA. Elle avait quitté la prison, le 26 octobre. A noter que le parquet avait requis au terme de son réquisitoire une peine d’un an de prison ferme assortie d’une amende de 100 000 DA à l’encontre des 10 détenus. Le procès en appel se déroulera, dimanche 05 décembre, au niveau de la chambre pénale relevant de la Cour de Vgayet. Ces dix militants kabyles ont été interpellés, le 22 mai dernier, à Aqvu, où ils se sont déplacés pour participer à une marche pacifique en hommage à Masin U Harun, disparu en 1996, à l’âge de 47 ans. Né le 13 avril 1949 à Tifrit, sur les hauteurs de la commune d’Aqvu, Mohamed Haroun (son vrai nom), est l’un des premiers militants de la cause berbère en Afrique du Nord.
Chaque année, les militants indépendantistes kabyles et autres associations locales lui rendent hommage pour tous les sacrifices qu’il a consentis pour défendre l’identité amazighe et la culture berbère.
Arezki Massi