Algérie : Un détenu d’opinion meurt en prison

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Hakim Debazi
Hakim Debazi

ALGER (TAMURT) – Hakim Debazi, un détenu d’opinion algérien, est décédé dans la soirée du dimanche 24 avril, à la prison de Koléa, où il était en détention provisoire depuis février dernier, a confirmé, ce lundi, la ligue algérienne des droits de l’homme (LADDH). Pour le moment, le parquet n’a pas encore réagi, alors que l’enterrement du défunt est prévu aujourd’hui même dans sa ville natale, Hadjout.

La ligue algérienne des droits de l’homme a demandé l’ouverture d’une enquête judiciaire suite au décès, hier dimanche, d’un détenu algérien du hirak à la prison de Koléa. Agé de 52 ans et père de 3 enfants, le défunt Hakim Debazi a été arrêté le 22 février 2022. Il a été placé sous mandat de dépôt après sa présentation devant un juge d’instruction. D’une santé fragile et inquiétante, ses avocats ont affirmé avoir introduit une demande pour sa remise en liberté provisoire. Malheureusement, cette demande a été rejetée, ont déploré des avocats constitués pour sa défense. Ce n’est pas la première fois qu’un détenu d’opinion meurt dans geôles algériennes.

En décembre 2016, le journaliste et blogueur Mohamed Tamalt, incarcéré en juillet de la même année, est décédé en prison après avoir entamé une grève de la faim. Il avait été condamné pour une vidéo et un poème très critique pour le président Bouteflika. Le 28 mai 2019, Kamel Eddine Fekhar, homme politique mozabite et défenseur des droits de l’homme, est mort à l’hôpital de Blida où il a été transféré depuis sa cellule de prison, après une grève de la faim. Il a été arrêté le 31 mars 2019 pour avoir dénoncé dans la presse la répression contre des militants mozabites emprisonnés et arbitrairement accusés « d’atteinte aux institutions ».

Kamel Eddine Fekhar était poursuivi pour des accusations farfelues d’« atteinte à la sûreté de l’Etat » et « trouble à l’ordre public ». Son rêve, exprimé avant sa mort, était « de voir les Imazighen vivre libres et en dignité ». A noter que le blogueur kabyle, Merzouk Touati, qui se trouve actuellement dans la prison de Tuvirett, souffre également de problèmes de santé, suite à sa grève de la faim entamé à la prison de Laghouat (Algérie) pour dénoncer son incarcération injuste. Plusieurs ONG, dont Amnesty International, a appelé récemment à sa libération.

Au mois de février dernier, nous avons rapporté sur tamurt.info comment un détenu d’opinion, Walid Mezghiche, a perdu la vue dans une prison algérienne à cause d’une grève de la faim. Par ailleurs, des avocats ont révélé, début avril, qu’un autre détenu d’opinion (hirak), Ibrahim Khalil Ibrahimi, a sombré dans la dépression et a perdu ses capacités mentales dans une prison algérienne.

Arezki Massi

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