Tribunal Sidi M’hamed : Le procès de Muh-Said Belkacemi (URK) et trois autres militants kabyles programmé pour le 09 mai

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Muh-Said Belkacemi et Hocine Azem, cadres de l'URK
Muh-Said Belkacemi et Hocine Azem, cadres de l'URK

ALGER (TAMURT) – Le procès du militant et cadre de l’Union pour la République Kabyle (URK) Mohamed Belkacemi, dit Muh-Said, ainsi que les trois militants kabyles Ahcène Graichi, Ahcene Cherifi et Hocine Moula est programmé pour le 09 mai prochain au niveau du tribunal Sidi M’hamed.

Remis en liberté provisoire le 31 mars dernier, après quatre mois de détention arbitraire à la prison de Koléa, le procès des militants kabyles Muh-Said Belkacemi, Ahcène Graichi, Ahcene Cherifi et Hocine Moula est enfin programmé. Il s’ouvrira lundi prochain au tribunal Sidi M’hamed, à Alger. Pour rappel, ces militants ont été arrêtés, en décembre 2021, à Tizi Wezzu, en Kabylie, dans le cadre d’une répression sans précédent décidée par la junte algérienne contre les militants kabyles, notamment les indépendantistes.

Après une garde à vue de quelques jours, ces citoyens kabyles ont été transférés à Alger et présentés le 16 décembre devant le juge d’instruction du tribunal Sidi M’hamed, lequel les a placés sous mandat de dépôt. L’arrestation de ces militants pacifiques était accompagnée par des perquisitions au domicile familial.

En effet, le 9 décembre 2021, la gendarmerie coloniale algérienne avait effectué une violente perquisition au domicile familial de Muh-Said, sis dans la région de Boghni. Une centaine de gendarmes munis d’armes de guerre avait alors encerclé et envahi la maison de ce responsable de l’Union pour la République Kabyle (URK), qui ne s’y trouvait pas au moment de la perquisition. Furieux, les gendarmes algériens avaient procédé au saccage de la chambre à coucher du militant recherché et ils sont repartis avec l’unité centrale de son ordinateur, des archives privées du printemps noir 2001 et des documents et photos personnels de Muh-Said. Celui-ci avait finalement décidé, quelques jours plus tard, de se rendre lui-même à la gendarmerie pour répondre aux multiples convocations qui lui ont été envoyées. Il sera alors arrêté et transféré à Alger.

Pour sa part, Ahcene Cherifi a été arrêté, le 4 décembre 2021, par la gendarmerie algérienne et placé en garde à vue. Agé de 70 ans et souffrant de diverses maladies chroniques, il s’est présenté lui-même à la gendarmerie pour répondre à une convocation. Il a été immédiatement interpellé. Dans la soirée, des gendarmes l’ont accompagné chez lui pour une perquisition à son domicile sis à Ouadhias.

Ahcène Cherifi était le compagnon de Mohamed Ouharoun et Smail Medjebeur, arrêtés à Oran et emprisonnés en 1976 à la prison de Berouaguia puis à Tazoult Lambèse, dans ce qu’on appelle l’affaire « des poseurs de bombes ».
Quant au militant Ahcene Graichi, enseignant de langue amazighe, il a été arrêté le 5 décembre dernier avec perquisition au domicile familial, sis à Ait Abdelmoumen, et ce, à 5h30 du matin. Les agents de la BRI avaient saisi au terme de cette perquisition plusieurs objets personnels dans sa chambre.
Le même jour, Hocine Moula, également enseignant de tamazight à la retraite, et ancien journaliste à La Dépêche de Kabylie, a été arrêté par des éléments de la gendarmerie algérienne, suite à une perquisition à son domicile, situé à Tala Atmane.

Le tort de ces militants kabyles est d’aimer la Kabylie, de refuser le dictat du système algérien et de militer pour la démocratie et les droits de l’homme. Ils sont poursuivis, entre autres, pour « atteinte à l’unité et à la sécurité nationale ».

Lyes B.

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