Sans salaires depuis près de cinq mois : Les journalistes et les employés d’El Watan entament une grève de deux jours

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Le journal El Watan
Le journal El Watan

ALGERIE (TAMURT) – N’ayant pas perçu leurs salaires depuis plus de quatre mois, les journalistes et les autres employés du quotidien algérien El Watan, d’expression française, ont décidé d’observer deux jours de grève. Le journal ne paraîtra pas aujourd’hui et demain jeudi.

« Les travailleurs de la SPA EI Watan, sous l’égide de leur syndicat UGTA, ont décidé d’opérer un mouvement de grève à partir de demain (mercredi, NDLR), et ce, pour deux jours afin de protester contre le non-paiement de leurs salaires durant quatre mois », a indiqué le Conseil d’administration (CA) de l’entreprise dans un écrit paru dans l’édition papier d’hier mardi. Faisant face à un redressement fiscal, les comptes financiers de l’entreprise ont été gelés par l’administration fiscale et le Crédit populaire d’Algérie (CPA), sa banque principale. Le CA du journal a par ailleurs rappelé qu’El Watan « ne bénéficie pas de la publicité de l’ANEP, le contrat avec celle-ci ayant été rompu unilatéralement ». De sa part, le syndicat des employés d’El Watan a déploré dans communiqué publié mardi 12 juillet le fait que la direction du journal n’a proposé aucun dialogue sérieux en vue de trouver des solutions à la crise financière qui asphyxie l’entreprise. « Les salariés de la SPA El Watan constatent avec regret qu’en plus de son incapacité à trouver une issue à la crise, la Direction ne propose aucun dialogue sérieux au partenaire social », a-t-on regretté.

Ce syndicat a souligné que la décision de recourir à une grève cyclique a été prise « après de longs débats », et « d’autant aucun plan de règlement de la crise n’a été soumis au partenaire social ». Pour rappel, le 14 avril dernier, le quotidien francophone algérien Liberté a cessé de paraître après que l’actionnaire majoritaire, Issad Rebreb, ait procédé à la liquidation de l’entreprise éditrice, arguant que le journal est en mauvaise santé financière. D’autres observateurs ont affirmé que l’homme d’affaires avait cédé à la pression du régime algérien.

En effet, ce quotidien se distinguait par son ouverture au débat contradictoire, alors que la presse algérienne est dans sa majorité inféodée à la junte militaire.

Lyes B.

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