Connu pour sa haine anti-kabyle : Le journal algérien Ennahar qualifie Boghni de « région de prostitution »

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Article d'Ennahar
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TIZI WEZZU (TAMURT) – C’est l’indignation totale en Kabylie suite au grave dérapage commis par le journal arabophone algérien Ennahar, qui a publié, le 10 juillet dernier, un article ordurier qualifiant la valeureuse région de Boghni, dans le département de Tizi Wezzu, de « région de prostitution ». Pourtant, l’article est censé rapporter un fait divers de trafic de drogue dont est impliqué, de surcroit, un officier de police algérienne. Ce n’est pas la première fois que ce journal, dont l’ex patron Anis Rahmani, tombé en disgrâce, a été condamné à dix ans de prison pour des faits de corruption, verse son venin sur la Kabylie.

Réputé pour son racisme envers la Kabylie, le quotidien algérien Ennahar, d’expression arabe, a publié, dernièrement, dans sa version papier et online un article signé par une pseudo journaliste arabe dénommée Katia B., qualifiant la commune de Boghni de « région de prostitution ». L’article en question traite une affaire de drogue et de chantage impliquant un officier de police algérienne à Boghni, une région kabyle «connue par son passé révolutionnaire et par l’hospitalité et le sens de l’honneur de ses gens», a réagi le P/APC dans une mise au point adressé à ce journal. Dans son article, la journaliste d’Ennahar décrit Boghni comme « (…) une région connue pour ses mœurs déviantes où pullulent les interdits dont les armes, mais également la consommation de drogues et toutes formes de prostitutions. Sans oublier les lieux de débauches et de consommation d’alcool (…) ». Ces insultes ont provoqué un tollé en Kabylie. De nombreux internautes et élus locaux (APC et APW) ont exprimé leur indignation. Tout en dénonçant un «grave antécédent», le maire de Boghni s’interroge dans une mise au point « sur cette généralisation de faits répréhensibles par la justice sur une population qui vit d’une manière paisible et en harmonie et qui n’est concernée ni de près ni de loin (par ces) qualificatifs».

Pour sa part, tout en s’indignant, le groupe des élus Assirem à l’APW de Tizi Wezzu rappelle la haine anti-kabyle qui anime les responsables de ce quotidien. «Ledit article aurait été des plus normaux si la journaleuse, fidèle à la ligne haineuse et anti kabyle de son journal, n’avait pas sournoisement rajouté en arabe ‘’une région connue pour la prolifération des licites et des interdits’’», ont écrit les élus du groupe Assirem dans une déclaration-dénonciation. Ce groupe d’élus précise qu’il s’agit-là d’un énième dérapage. « Une fois de plus, une fois de trop, un quotidien censé relater un fait divers, ne s’est pas empêché de glisser une phrase tendancieuse, mensongère, fallacieuse visant à jeter le discrédit, l’anathème, l’opprobre et à salir une région des plus valeureuses ». Des internautes ont également réagi à cet article outrancier et aux pratiques perfides de ce journal. Défendant l’honneur de la Kabylie, ils citent les scandales récents qui se sont produits dans des régions d’Algérie et, de surcroit, où des imams ont été impliqués. En effet, il n’y a pas si longtemps, à Khemis Meliana, c’est le muezzin de la mosquée de la ville qui a été pris en flagrant délit « d’abuser sexuellement d’un jeune fidèle, à l’intérieur de la mosquée », a rappelé un internaute.

Il y a quelques mois en arrière, souligne un autre internaute, deux affaires de viol contre des enfants, qui se sont déroulées à Sidi Belabes et Chlef, deux régions d’Algérie, ont été rapportées par la presse. En effet, à Chlef, c’était une petite fille qui a été violée dans une école coranique de la ville, alors qu’à Sidi Belabes, un petit garçon de 8 ans a été violé dans une mosquée, en plein mois de Ramadan. Les auteurs de ces viols étaient un enseignant de ladite école coranique et l’imam de la mosquée. Cependant, la presse algérienne n’a pas traité ces deux régions arabophones de « pédophilie ». Pour le moment, l’Autorité de régulation de la presse écrite (ARPE), en Algérie, n’a pas réagi à ce grave dérapage.

Lyes B.

Article d'Ennahar
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