Algérie de Tebboune : la fin de la presse ?

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La presse en Algérie
La presse en Algérie

ALGERIE (TAMURT) – La presse algérienne née des douloureux événements d’octobre 88 a déjà atteint sa phase finale. En trois décennies d’existence, la presse algérienne risque de ne pas survivre au règne de Tebboune. Moins de trois ans après sa prise de pouvoir, ou plutôt sa cooptation à la tête de l’Etat, la presse ne semble être qu’un vieux souvenir.

Aucun média plus au moins sérieux n’existe. « J’ai cessé de lire la presse ou plutôt ce qui en reste », se désole un retraité. Pour lui, ce qui reste de la presse n’est que la pâle copie d’El Moudjahid« . En effet, le pouvoir, dans son acharnement à tuer toute voix discordante, a commencé par bâillonner la presse. Après la mort « négociée » du journal Liberté et l’asphyxie d’El Watan, aucun journal digne de ce nom n’occupe les étals des libraires. Liberté, propriété des Rebrab ont dû fermer le quotidien pour voir leurs projets d’investissements débloqués. « La négociation a porté principalement sur la fermeture de Liberté et rien d’autre », a confié une source proche du dossier.

Concernant El Watan dont les journalistes sont en grève depuis plus d’un an, « il a été question de fermer les yeux sur les affaires parfois illégales des actionnaires à condition de changer de ligne éditoriale », affirme un journaliste du quotidien. Il a ajouté que cela s’est confirmé depuis l’arrivée de la publicité ANEP sur El Watan. Concernant la presse arabophone, hormis El Khabar qui a tenté une aventure d’opposition il y a quelques années, rien ne le différencie des autres titres comme Echourouk.

UNE PRESSE DE PROPAGANDE
les derniers titres qui jouissent de l’aide financière de l’Etat à travers la publicité étatique, monopole de l’ANEP, ne font que reproduire la propagande officielle. A voir le traitement fait de la fuite de Amira Bouraoui pour comprendre que le régime s’est résigné au final à tuer toute expression qu’il soupçonne libre.

C’est dans cette optique que Radio M a été fermée et son fondateur, El Kadi Ihsane, jeté en prison. « Ils ne veulent rien entendre sur la question des libertés », accuse un avocat des détenus d’opinion, affirmant que le pouvoir est pris d’une telle panique qu’il voit le complot contre lui partout. « Un pouvoir qui a peur des réseaux sociaux ne pourra pas accepter une presse libre », estime un journaliste aujourd’hui à la retraite.

Amnay I

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