Saïd Sadi à Paris : « C’est dans la diaspora qu’il y a la liberté « 

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PARIS (TAMURT) – Le Dr Sadi a tenu une conférence, ce samedi 18 fervirer, à Paris sur le nouveau tome de ses mémoires,  » Conflit des mémoires et transmission « . D’emblée, il a tenu à préciser l’importance d’écrire l’histoire.

 » Je ne terminerai pas mon intervention sans dire que le conflit mémoriel qui déchire l’Algérie et la France connaît la même acuité entre Algériens et produit des effets aussi délétères.  » En relisant les notes pour écrire mes mémoires, je découvre avec effroi que les falsifications et les manipulations de l’histoire ne sont pas du seul fait du pouvoir. Le travestissement de la vérité est une pratique encouragée par l’aliénation des sites académiques soumis à la censure ou l’autocensure ; il est amplifié par l’oralité, toujours prévalente dans le pays et la contamination de la culture du FLN qui a fait que les absences de témoignages écrits et documentés ont ouvert la voie aux narrations les plus fantaisistes, y compris chez les personnes ayant eu à dénoncer la confiscation de l’histoire par le parti unique. J’ai pu par exemple relever que des militants qui ont voulu livrer leur souvenir sur le printemps berbère d’avril 80 n’ont pas toujours résisté à la tentation de l’instrumentalisation ».

L’ancien président du RCD, installé à Marseille ces dernières années, a précisé que  » le tome III qui couvre le période 1987 à 1997 donne à voir les écarts qu’il y a entre la vérité des faits concernant une période déterminante quant à la façon dont se reconstruira l’Algérie si tant qu’elle y parvient un jour. Les béances qui distinguent le contenu de ce livre des propagandes négationnistes sont sidérant. Ces écarts devraient nous amener à réfléchir sur l’impérieux devoir de mobiliser notre diaspora pour entamer un débat sur le devoir de dire, tout dire, bien dire sans juger pour faire de la mémoire une fondation qui porte des destins féconds et non un foyer où on brûle et souille les vérités. Aujourd’hui, le combat de la transmission devient la pierre angulaire de l’entreprise qui doit fabriquer de la raison pour permettre aux citoyens de regarder au-delà du champ des ruines mémorielles ».

Saïd Sadia répondu à diverses questions concernant son parcours politique.

Idir Yatafen

5 Commentaires

  1. nous avons trop longtemps cru à vous , hélas perte de temps…
    le seul combat qui mérite d’être mené est ce lui pour la kabylie et son peuple …

  2. C’est un arabisme soft !
    Je rappelle à Mr Saadi ce que dit Mehri, l’ami de boumediene qui fut secrétaire général du FLN durant les années 80.
    Il dira clairement ceci : » c’est De Gaulle qui nous imposé l’arabisation ».

    Le tryptique maléfique- arabité/islamité /Amazighité- est une mystification linguistique qui ne trouve aucune correspondance anthropologique et culturelle. Cette conférence participe au discours du régime qui voudrait nous faire avaler la fatalité de l’arabislamisme. La source du régime, qui par fait accompli militaire imposera en 62 l’État arabe, personnes des combattants pour l’indépendance n’est mort pour l’arabisation, puis par opportunisme politique le même régime sautera du coq à l’âne en croyant profiter de la naissance de « la révolution » khameiniste, passer de l’arabisme à l’islamisme.

  3. Avec ton arabité islamité, tu n’auras jamais de laïcité. Mr Saadi, au nom de la « oumma » les oulèmas soutenaient boumediene dans le massacre les Kabyles du FFS/63. Rouler les rr et l’accent Kabyle n’est pas forcément dans la vision de l’authenticité, encore moins trouver les bases pour une nation pacifiée : nier un peu tout le monde c’est faire une compression de la diversité pour un semblant d’unité.

  4. De 89 à 2000, 30 ans de vie politique, pour un résultat en dessous de zéro. Il n’a ni fait progresser la démocratie en Algérie ni donné une place digne à notre langue. Il a en revanche rendu fréquentable l’arabisation en Kabylie.

    L’Algérie actuelle est une dictature pire que celle de chadli et Bouteflika. La langue arabe est arrivée dans les villages les plus reculés de la Kabylie. Voilà le résultat du louvoyement de son parti qui a servi de caution démocratique à un pouvoir roublard anti kabyle.

    Depuis l’existence de son parti, la langue arabe à franchi des sommets en Kabylie. Au collerette au lycée, on enseignait en Kabylie les maths, la physiques, la chimie, les sciences naturelles en langue française. Depuis, tout le cursus scolaire, toutes les matières, sont désormais enseignées en arabe… en plein coeur de Kabylie. Tout cela parce que il ne fallait pas de statut particulier pour la Kabylie d’après Sadi. Il fallait rester groupé avec les algériens qui étant majoritaires ont naturellement poussé à l’arabisation générale.

    Ce qui est dit sur l’arabisation de l’enseignement est valable sur l’administration et les medias… Le mal fait par le rcd sous Sadi à la Kabylie et à la langue kabyle est astronomique.

  5. Le vrai Nazisme est d’arabiser un peuple qui ne l’a jamais été. boumediene avait juré « de rendre impossible la communication entre parents et leurs enfants en Kabylie ».
    La nature nazie fasciste est toujours là.

    Renoncer à nos valeurs de fond, comme la continuité entre Numidie et la Patrie de nos jours, est une traitrise.
    On nous offre l’assimilation/arabisation, au nom de l’islam, un compromis qui rendrait possible l’Algérie des vainqueurs qui reposerait sur notre autocensure.
    Plus de valeurs motrices de notre culture dans la constitutionette, la laïcité qui nous distingue devrait se taire pour laisser place à l’islamité- votre identité contre la promesse du paradis potentiel-. Pour ne pas déplaire à la noblesse islamisante, on nous arabise dès l’enfance et c’est des Kabyles que boukharouba utilisera comme levier de cette politique conquérante.
    Le comble est que plutôt que de lire l’histoire et corriger le parcours, le régime nous offre une relecture de son déterminisme

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