21ème anniversaire de l’assassinat du chef de l’état algérien à Annaba : « Les Enfants de Mohamed Boudiaf » réclament la vérité

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ANNABA (Tamurt) – L’anniversaire du meurtre du chef de l’état algérien, Mohamed Boudiaf, aujourd’hui, à Annaba est passé inaperçu comme d’habitude en Algérie. Première enseignement à déduire de cette attitude : ceux qui l’ont tué sont toujours au pouvoir. Une manière d’entrevoir que la vérité sur l’assassinat de ce personnage historique venu en catastrophe sauver l’Algérie n’est pas à l’ordre du jour.

Le Collectif « Les Enfants de Mohamed Boudiaf » n’est pas prêt à baisser les bras. Le combat pour la vérité sur ce crime politique continue, même si il s’agit d’un secret de polichinelle. La caste des généraux l’a ramené du Maroc et l’a ensuite exécuté.

Un long communiqué a été rendu aujourd’hui public par le collectif « Les enfants de Mohamed Boudiaf » afin d’exiger que la lumière soit faite sur cette affaire. « Il y a 21 ans jour pour jour, dans un tragique direct télévisé, Boudiaf était assassiné à Annaba par un des officiers chargés de sa propre sécurité. 21 ans plus tard, la vérité n’a toujours pas éclaté. Nous avons le droit de la connaître. Le peuple algérien l’exige. Il veut savoir comment et par qui « notre rêve » a été assassiné ; rêve d’une vie meilleure, rêve de voir l’Algérie entre les mains d’une nouvelle génération d’hommes et de femmes aux idéaux vertueux, rêve d’en finir avec la corruption, les passe-droits, la hogra », peut-on lire sur le communiqué.

Les démocrates restent toujours mobilisés. En Kabylie, Boudiaf était le seul chef de l’état estimé dans la région, malheureusement son règne n’a duré que six mois. Matoub Lounès a été le seul artiste algérien à oser lui rendre un vibrant hommage à travers la publication de tout un album. « C’est ce rêve, celui de tout un peuple, que portait en lui Mohamed Boudiaf ; qu’il agitait de ses longues mains aux doigts étonnamment fins dans les meetings devant des Algériens ravis de retrouver en lui, quelqu’un qui leur ressemble, qui les respecte. Un Père protecteur, proche d’eux, qui leur parle dans une langue qu’ils comprennent et qui se donne pour ardente obligation de leur apporter un apaisement, en atténuant leurs divergences et respectant leurs différences. Pour leur garantir une paix durable, leur dessiner un horizon propice et leur rendre enfin leur dignité », ajoute les rédacteurs de la déclaration.

Esseulés, plus que jamais déterminé à continuer le combat de Boudiaf, ses amis annoncent des rassemblements « à Alger, au cimetière d’El Allia, à partir de 9h et durant toute la journée d’une manière anonyme pour un hommage citoyen. Et à Paris, à 18 heures, sur le Parvis des Droits de l’Homme, place du Trocadéro. Nous vous y attendons, nombreux, recueillis, tendus vers l’avenir, un avenir que le peuple algérien dessinera lui-même, armé du message de Boudiaf ».

La vérité sur l’assassinat de toutes les personnalités politiques Kabyles ne sera pas connu de sitôt. La Kabylie est la région la plus touchée par les meurtres d’hommes politiques et de chefs historiques par la redoutable Sécurité Militaire, rebaptisé DRS.

Youva Ifrawen

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