31 ans après le 5 octobre 1988 : où va la Kabylie ?

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5 octobre 1988
5 octobre 1988

KABYLIE (TAMURT) – Aujourd’hui coïncide avec le 31ème anniversaire de la révolte du 5 octobre 1988. La situation ne cesse d’empirer sur le plan politique en Algérie. Alors que sur le plan économique et social, tous les indicateurs sont au rouge. La majorité des Algériens et des Kabyles ne rêvent que d’une seule chose : partir.

La situation n’est guère meilleure en Kabylie où le marasme est généralisé au moment où la guerre des clans au sommet du pouvoir ne cesse de se corser et de trainer en longueur prenant ainsi en otage tout un pays et tout un peuple. Pourtant, après le 5 octobre 1988, l’espoir, il faut le reconnaitre, était né et d’aucuns avaient cru qu’un avenir radieux attendait les Algériens avec notamment l’entrée en lice de partis politiques qui avaient une façade « démocratique » qui incarnait plein de promesses. Mais c’était compter sans le vrai visage du pouvoir algérien.

Ce dernier avait offert un cadeau empoisonné au peuple algérien sous forme d’une démocratie factice et de partis politiques qui n’étaient en réalité que de pâles copies du Front de Libération Nationale, l’ex-parti unique. D’ailleurs, la vox-populi allait finir par comprendre que l’ensemble de ces formations politiques n’étaient que de « petits partis uniques » dont les pratiques allaient s’avérer aussi néfastes que celle mises en œuvre par le FLN dès 1962. A peine deux années après ce faux espoir engendré par la révolte du 5 octobre 1988, le pays allait entrer dans une phase de guerre civile des plus barbares et des plus sanglantes. Une page noire à laquelle a succédé le règne de Abdelaziz Bouteflika et de son frère Said dont le résultat désastreux est connu de tous aujourd’hui. Tout un gouvernement est en prison alors que les clans du pouvoir n’arrivent pas à s’entendre sur un « smig » politique pour permettre un retour à la « normale » dans les meilleurs délais. Dans tout ce capharnaüm, la Kabylie est prise en otage avec ses citoyens.

La Kabylie, ayant eu une grande longueur d’avance après les événements d’octobre 1988, en ayant adopté dès le départ, une vision moderniste, laïque et résolument ouverte sur l’Occident, est aujourd’hui bloquée et piégée par les choix conservateurs et arriérés qui ne cessent d’obstruer toute tentative d’aller vers des horizons meilleurs. Malheureusement, il y a lieu de déplorer que les leçons ne sont jamais tirées ni de la révolte d’octobre 1988, ni de l’année de la grève du cartable en 1994, ni du printemps noir de 2001. Le combat continue. Les déceptions aussi. Un jour, on parlera du 22 février 2019 comme on parle aujourd’hui du 5 octobre 1988. Ce jour-là, il sera trop tard… Encore une fois !

Tarik Haddouche

1 COMMENTAIRE

  1. Une analyse plus cohérente faut-il le rappeler de la situation socio- économique algérienne. Maintenant, il faut un changement politique , il faut actionné des leviers pour que cette société puisse enfin s’épanouir dans la vie de manière dignement et sereinement.

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