Académie algérienne de langue tamazight : De nombreux chercheurs refusent d’y siéger

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Tamazight
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ALGÉRIE (Tamurt) – Nous avons appris que de nombreux universitaires-chercheurs, confirmés dans le domaine de la langue et culture amazighes (variante kabyle), refusent catégoriquement de siéger au sein de la future Académie algérienne de langue tamazight. Certains de ces professeurs et docteurs d’Etat en langue et culture amazighes, contactés à titre individuel par nos soins nous ont confirmés qu’il leur est impossible d’accepter de faire partie d’une Académie qui a d’ores et déjà tout l’air d’être un appendice du pouvoir politique algérien. Le fait aussi que certains noms de personnes complètement étrangères à la recherche dans le domaine amazigh circulent depuis quelque temps, comme quoi elles en feraient partie et que même la présidence de cette institution serait confiée à un ex-anti-kabyle, est un autre élément qui a poussé ces universitaires, dont la crédibilité ne souffre d’aucune équivoque, à décliner l’offre au cas où elle leur serait faite.

« Il est évident que cette académie algérienne de langue amazighe sera un HCA-bis (Haut Commissariat à l’Amazighité, rattaché à la Présidence de la République) », nous confie une éminent chercheur et auteur de plusieurs livres en langue amazighe (variante kabyle). Nos interlocuteurs nous ont également confié que ceux qui siégeraient dans cette académie n’auront jamais les coudées franches car le régime algérien, tel qu’il est actuellement, n’acceptera jamais que des penseurs libres puissent dire leur mot au sein d’une institution. Déjà que ceux qui s’exprime loin de tout cadre officiel sont combattus et persécutés, qu’en sera-t-il de celui qui osera élever le ton, pour dire non, dans les rangs d’une institution de la République, explique un autre universitaire qui travaillent sur la question amazighe depuis plus de vingt ans.

En revanche, nous avons constaté qu’il existe, en Kabylie même, des opportunistes, dont certains sont notoires, et qui ont mangé à tous les râteliers, qui s’apprêtent à courir en trombe si on leur esquissait une invitation. Certains, ayant pressenti que l’un des leurs devrait être désigné président de cette institution n’hésitent d’ailleurs pas, depuis quelques temps, à fabriquer à ce dernier des vertus et des compétences dans le domaine amazighe qu’il est loin de détenir. Mais le salaire mirobolant et les avantages qu’offrirait l’Académie de  langue amazighe à ses membres méritent bien que l’on courbe l’échine aux yeux de cette frange de personnes grâce auquel le pouvoir algérien survit depuis 1962.

Tahar Khellaf

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