Afrique : le casse-tête français (1ere part)

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La France va-t-elle perdre l’Afrique
La France va-t-elle perdre l’Afrique ? de Ferhat M’henni

Chères lectrices, chers lecteurs,Retour ligne automatique
La France va-t-elle perdre l’Afrique ? est livre écrit par Ferhat M’henni. Ce livre, qui est à considérer comme un hymne pour l’esprit, n’est malheureusement pas disponible dans les librairies algériennes. De toute évidence, ce sont bien les autorités algériennes qui en sont directement responsables. Aussi, pour parer à cet obstacle, nous avons décidé, avec l’aimable autorisation de son auteur (Ferhat M’henni), de le faire publier dans nos propres canaux de communication, principalement Tamurt,info et ce chapitre par chapitre, car, nous signalons, encore une fois, que ce livre est d’un intérêt certain pour toute curiosité intellectuelle. Retour ligne automatique
Chères lectrices, chers lecteurs, Saïd Tissegouine, votre journaliste dévoué, vous souhaite bonne lecture.

Préface d’Ivan Rioufol :

« Il faut écouter Ferhat Mehenni.Retour ligne automatique
Je ne parle pas ici du chanteur, mais de l’homme politique qu’il est aussi devenu. Ses analyses éclairent les fractures identitaires qui parcourent les anciens pays colonisés, taillés à la serpe par les puissances occidentales d’alors, indifférentes à l’âme des peuples et à leur histoire.

Mehenni défend son idéal, qui est celui d’une Kabylie libre et indépendante de l’Algérie oppressante, perméable à l’idéologie islamiste. Le fondateur du Mouvement pour l’autonomie de la Kabylie, président du Gouvernement provisoire de Kabylie, a fait de son combat une question de principe, avec ce que cela comporte d’intransigeance. Mais comment lui donner tort cet ami de la France, exilé politique à Paris, en appelle aux Lumières, à la raison, à la laïcité ?

J’ai eu souvent l’occasion de discuter avec Mehenni, dont j’apprécie la finesse et la droiture. Je l’ai lu avec attention. J’avais aimé son précédent livre, Le Siècle identitaire (Michalon), dans lequel il pourfendait déjà les fausses nations. Je partage ses analyses, quand il met en garde contre la faiblesse des Etats artificiels ayant renoncé à consolider leur homogénéité. Devenues indépendantes, ces créations s’épuisent dans des luttes intestines, des guerres civiles, voire des racismes. Le vivre ensemble, le credo européen des belles âmes, est souvent devenu invivable dans l’Afrique postcoloniale. Des séparatismes se préparent un peu partout, du Soudan au Mali en passant par la Côte-d’Ivoire et la Libye. Le Proche-Orient n’est pas épargné, en Syrie notamment. Ce sont là des faits, rien que des faits, qui devraient ébranler bien des certitudes.

Je sais Ferhat Mehenni meurtri de voir la patrie des droits de l’homme et des libertés abandonner l’Afrique, et singulièrement l’Afrique francophone, à des pouvoirs qui ne tiennent encore debout, dans un jacobinisme mal compris, qu’en réprimant les aspirations des peuples à renouer avec leur souveraineté. Pour lui, cette conception de l’Etat « est la plus grande catastrophe de l’Afrique depuis la traite des esclaves ». Mehenni est un homme blessé, un homme révolté. Sa colère le pousse même à soupçonner la France d’être intervenue au Mali, moins pour traquer les islamistes que pour rétablir l’intégrité du territoire et contrer les Touaregs qui avaient, au nord du pays, proclamé l’indépendance de l’Azawad. L’histoire tranchera ce point.

Pour le reste, Mehenni fait mouche quand il écrit : « En prenant en Afrique la défense des Etats contre les peuples, la France a fait le choix de la dictature contre la démocratie, de la prison contre la liberté. » Le vent de l’histoire souffle à rebours des idéologies du multiculturalisme qui, après l’Afrique coloniale, veulent faire de l’Union européenne le terrain de leur expérimentation. Un peu partout dans le monde, les peuples en viennent à réclamer leur autonomie et leur liberté. Je cite encore Mehenni :« Les élites politiques françaises n’arrivent pas encore à admettre que els Etats mono-ethniques sont plus viables, plus stables et surtout beaucoup plus démocratiques que ne peuvent l’être les Etats composés de plusieurs nations se battant chacune pour imposer son hégémonie sur les autres. »

Afrique : le casse-tête français ou la France va-t-elle perdre l’Afrique ? n’est pas fait pour plaire au discours officiel, qui veut entraîner les peuples, malgré eux, dans le grand brassage indifférencié de la mondialisation. Ce livre important, publié par les courageuses Editions de Passy, s’inscrit en réaction aux erreurs postcoloniales poursuivies par Paris. Il est écrit par un homme sincère, francophone, amoureux de la démocratie. Il demande à la France d’accompagner les peuples vers la liberté. Retour ligne automatique
Serait-ce devenu pour elle si difficile à entendre ? »

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