Ainsi parlait Khaliloustra

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Chakib Khelil dans une zaouïa

Algerie (Tamurt) – Si Zarathoustra, principal personnage de l’œuvre de Nietzsche, s’est retiré dans la montagne et revient parmi les hommes pour leur parler, l’ex-ministre algérien de l’Énergie, Chakib Khellil s’est apparemment inspiré de ce fameux personnage. Il revient parmi les « zaouïas » pour leur parler de tout et de rien. « Deviens celui que tu es », une vertu qui revient en leitmotiv dans le livre « Ainsi parlait Zarathoustra ».

Dans le cas de notre Khallisloustra, la donne est tout autre « Deviens ce que tu n’es pas ». Par la grâce des zaouïas, devenues des blanchisseries à grande échelle, l’ex-ministre revient par la grande porte, sourire narquois à la clé. On peut dire que Zarathoustra pense et vit les idées centrales de la pensée nietzschéenne. Contrairement audit personnage, notre Khalliloustra, sans œuvre philosophique magistrale, pense et vit les idées centrales de la pensée Bouteflikienne.

En substance, la pensée de Nietzsche est un défi permanent. Elle échappe à tout système politique. Le contraste est saisissant quand on sait que le « revenant » Chakib Khellil semble ne pas être en porte à faux avec la justice algérienne, complaisante et connivente. Khalliloustra se sent investi d’une mission pour son temps ; pour son pays assimilé à la vache laitière. Ce qui n’est plus nouveau, c’est la conviction de devoir et de pouvoir partir du détachement à l’égard de la morale et de la métaphysique algérienne pour provoquer un changement radical en proposant une sortie de crise pour l’Algérie. Cette nation qui a permis à Khalliloustra de gonfler ses comptes bancaires à ras bord et d’arroser la troupe de baladins l’ayant soutenu corps et âme. Sa philosophie veut devenir le principe d’une nouvelle Algérie, une terre dédiée à la rapine et au clientélisme.

Le philosophe des zaouïas est à partir de là un législateur, un créateur de valeurs, qui prétend fonder une nouvelle histoire, un « nouveau départ vers l’arrière ». Ce mélange kitsch et fade que nous propose Mister Khalliloustra se veut de berner les Algériens par une tournée à travers les zaouïas, longtemps usurpatrice de l’esprit des fidèles. Un pèlerinage « made in Algeria » où ces lieux de cultes s’érigent en pressing « lowcost ». À cet égard, on peut considérer que le Khalliloustra constitue l’aboutissement de la révolte collective du pouvoir algérien face au bloc dualiste de la démocratie et de l’islamisme. Le but philosophique, voire pragmatique de Khallil et compagnie est de « briser la représentation dualiste de ces deux univers, dont le premier, les démocrates, s’est vu effriter au fil des ans pour laisser place au deuxième bloc animé par la horde d’islamistes acquis à la faveur du régime en place.  La réalisation de ce but que s’est fixé Khalliloustra doit nécessairement passer par une réinvention de la forme même du discours, et non plus seulement par le fond. Faire du neuf avec du vieux s’avère être la nouvelle recette que nous propose le régime algérien à dessein de maintenir le statuquo.  Une fois de plus, les pérégrinations  de Khalliloustra consistent en partie en la destruction d’un espoir  réducteur et d’une pseudo-vérité unique. Une politique qui vise à méduser les esprits et phagocyter l’espoir.

Amnay  

1 COMMENTAIRE

  1. Une seule question: pourquoi Khalliloustra viendrait il en Algérie faire de la politique au risque de sa vie (s’opposer dites vous au bloc dualiste de la démocratie et de l’islamisme) au lieu de profiter de ses centaines de millions de dollars?

    J’ai plusieurs réponses, la plus plausible étant: c est un agent secret américain non autorisé à sortir en retraite tant qu’il n’a pas achevé sa mission en Algérie.

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