Algérie : de « système dégage » à « libérez les détenus »

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Système dégage
Système dégage

ALGERIE (TAMURT) – Alors qu’au départ, le 22 février 2019, les manifestants scandaient plutôt des slogans radicaux exigeant le départ de tout le système politique qui dirige, d’une main de fer, le pays depuis l’indépendance, ces derniers temps, les mots d’ordre et les slogans se réduisent plutôt à exiger la libération des détenus.

Ce qui se passe actuellement rappelle un peu les événements de 2001 en Kabylie. Au départ, les revendications étaient des plus radicales. Puis au fil du temps, « on » a commencé par revoir sa copie et exiger par exemple une deuxième session du baccalauréat au profit des candidats de la Kabylie. Désormais, l’histoire se répète en Algérie sans que, semble-t-il, des leçons ne soient tirées afin d’éviter d’être manipulés inutilement par les cercles tapis dans l’ombre comme ça a toujours été le cas. Cette fois-ci, les choses n’ont pas beaucoup changé. On assiste même à l’intronisation d’un député islamiste à la tête de l’APN (Assemblée populaire Nationale) comme si le message consistait à dire que si le pays devrait changer, ça serait toujours vers le pire. Même si, entre ceux qui ont dirigé le pays dans le passé et les islamistes, la différence n’existe guère. Les partis dits démocrates comme le FFS, le RCD ou encore le PT sont laminés et ne représentent plus qu’un sigle, quelques personnes (à défaut de personnalités) et beaucoup de problèmes internes. C’est le cas du FFS qui ne cesse de donner des leçons pour faire sortir l’Algérie de la crise sans jamais parvenir lui-même à trouver une issue à la tempête qui le secoue de façon permanente surtout depuis le décès de Hocine Ait Ahmed qui a dirigé, sans partage, le parti du FFS de sa création jusqu’à son décès soit pendant près d’un demi-siècle.

Un « très bel exemple » de démocratie que Said Sadi n’a pas hésité à copier même si ce dernier a fini par remettre le tablier pour des raisons qu’il est le seul à savoir mais non sans imposer son successeur. Démocratiquement aussi. Le RCD n’est pas dans une bonne posture. Tous les membres fondateurs ce parti l’ont quitté ou ont été obligés de le quitter. Les anciennes « figures de proue » de cette formation politique l’ont également déserté. Que reste-t-il du RCD et qui pourrait jouer un rôle dans cette « révolution » qui est en train de tourner au ridicule et à la déception à cause de l’absence de revendications claires et nettes.

Les mots d’ordre changent au gré des jours et chaque semaine. Et l’un des slogans phares qui a fait son apparition ces dernières semaines n’a rien d’encourageant pour les démocrates : « novembria et badissia ». Si, concernant « novembria », on peut s’en réjouir un peu car en 1956, après le congrès de la Soummam, la nécessité absolue de placer le civil au-dessus du militaire avait été recommandée, ce n’est pas le cas de « badissia » Si l’Algérie de demain sera inspirée des « idées » de Abdelhamid Ibn Badis, on n’a qu’à retourner en arrière et à applaudir Boumediène qui a instauré l’école fondamentale arabo-musulmane qui a transformé l’Algérie en ce qu’elle est aujourd’hui. Alors, révolution dites-vous !

Tarik Haddouche

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