Algérie : la violence gagne la révolution

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Siege de l'UGTA à Alger
Siege de l'UGTA à Alger

ALGERIE (TAMURT) – La violence tant redoutée vient de faire irruption dans la révolution populaire algérienne, qui a été jusque-là totalement pacifique. En effet, les choses commencent à s’envenimer et le pire n’est pas du tout à écarter dans les prochains jours.

Ainsi, les cadres syndicaux de l’UGTA (Union générale des Travailleurs algériens) ont aujourd’hui tenté de déloger de force Abdelmadjid Sidi Said du siège de l’UGTA en plein centre d’Alger. Les syndicalistes en question sont les contestataires montés au créneau depuis quelques jours. Dès la matinée de ce samedi, les concernés se sont dirigés au siège de l’UGTA à Alger pour passer à l’acte. Le siège de l’UGTA était sous haute protection policière et le portail d’entrée était fermé de même que tous les autres accès. Les protestataires ont alors eu recours à divers objets pour défoncer le portail. Des témoignages ont même fait état de la présence de personnes avec des couteaux et autres armes blanches. Mais le pire n’a failli être atteint qu’une fois les partisans de Sidi Said sont intervenus de l’intérieur du siège de l’UGTA pour faire face aux assaillants.

On déplore en tout cas des blessés à l’issue de cet affrontement, presque premier du genre, depuis le début de la révolte populaire le 22 février dernier. L’un des blessés a été atteint d’un coup de couteau. Il y a lieu de souligner en outre que des femmes ont été agressées physiquement lors de la marche d’Alger vendredi dernier. Il s’agit de militantes des droits de la femme ayant pris part à la marche hebdomadaire du vendredi pour exiger le départ du régime politique qui dirige l’Algérie. L’agression a été enregistrée vendredi dernier à la mi-journée près de la faculté centrale d’Alger. Les femmes en question brandissaient des banderoles avec des mots d’ordre plaidant en faveur de l’émancipation de la femme. Le pire a été évitée de justesse dans ce deuxième cas aussi. La situation n’augure rien de bon pour les prochains jours puisque les contestataires qui exigent la démission d’Ahmed Ouyahia du secrétariat général du RND annoncent qu’ils comptent hausser le ton et qu’ils occuperont de force le siège national de ce parti si leur appel n’est pas entendu dans les meilleurs délais.

Est-ce la fin du caractère pacifique des marches et des manifestations en Algérie ? Sans pouvoir être tranchant sur la question, car des observateurs pourraient bien dire qu’il s’agit d’actes isolés, il n’est pas du tout à exclure qu’un premier virage risque d’être pris par cette révolte qui n’en finit pas. Et dont on ignore tout des tenants et aboutissants.

Tarik Haddouche

1 COMMENTAIRE

  1. L’ Ugta ne draine pas les masses s’ il y a violence c’ est de l’ intérieure du régime qui se sert de cette boîte vide pour domestiquer les travailleurs. Le vrai syndicat ne peut avoir de place dans y e dictature qui oppose embrigadement au libre syndicat

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