Algérie : Le milliardaire kabyle Ali Haddad arrêté par la police

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Ali Haddad et Malika Matoub
Ali Haddad et Malika Matoub

ALGERIE (TAMURT) – La situation commence sérieusement à prendre une tournure dangereuse en Algérie où la guerre entre le clan de Gaid Salah et le clan présidentiel (Bouteflika Abdelaziz et Said) semble de plus en plus féroce. En tout cas, l’arrestation par la police de l’homme d’affaires kabyle Ali Haddad à la frontière tunisienne illustre l’ampleur de la crise.

Ali Haddad n’est plus un homme intouchable. Lui qui a été toujours protégé par son mentor, Said Bouteflika, frère du président de la République et également conseiller de ce dernier. Mais d’aucuns présentent Said Bouteflika comme étant le vrai décideur en Algérie depuis 2013, c’est-à-dire depuis que Abdelaziz Bouteflika avait été victime d’AVC. Jusqu’à un passé très récent, toutes les tentatives de « toucher » Ali Haddad, qui était jusqu’à il y a trois jours, le président du Forum des Chefs d’Entreprises, ont échoué. Même quand l’ancien Premier ministre Abdelmadjid Tebboune avait tenté de mettre « légalement » en demeure Ali Haddad, c’est lui-même qui en a payé les frais puisqu’il a été limogé par Said Bouteflika à peine trois mois après avoir été désigné.

Mais cette fois-ci, Ali Haddad a été carrément arrêté par la police dans la nuit de samedi à dimanche dernier au moment où il tentait de quitter le territoire national et se rendre en Tunisie avec son passeport britannique. Ali Haddad a été appréhendé par les services de sécurité au niveau du poste frontalier de Oum Tboul. Jusqu’à la mi-journée de ce dimanche, Ali Haddad n’a pas encore été libéré par ses détenteurs. Il est encore retenu au niveau de la police des frontières, a-t-on appris de diverses sources. Pour rappel, depuis quelques jours, Ali Haddad, à l’instar de plusieurs autres personnalités algériennes, a fait l’objet d’une mesure d’interdiction de quitter le territoire national à cause du contexte que vit l’Algérie depuis le début de la révolte populaire le 22 février dernier.

Le fait que Ali Haddad ait été interdit de quitter l’Algérie et aussi le fait qu’il soit interpellé par la police démontre que Said Bouteflika a perdu pas mal de ses pouvoirs ces derniers jours à la faveur de la montée au créneau de l’armée qui s’oppose fermement au maintien de Bouteflika à la tête de l’Etat après le 28 avril prochain, date de l’expiration de son quatrième mandat. Mais la guerre entre les deux clans est loin d’être terminée à 100 % car, semble-t-il, le clan de Bouteflika aurait scellé une alliance avec le général Mohamed Mediene, alias Tewfik, revenu aux affaires miraculeusement depuis quelques semaines.

Le clan de Bouteflika est également soutenu par le général Athmane Tartag qui n’est autre que le premier responsable du DRS (les services secrets). Le feuilleton continue donc.

Tarik Haddouche

4 Commentaires

  1. Si l’on veut être honnête, ce n’est pas le 22 février qu’a commencé ce mouvement mais le 16 février à Kherrata.
    Mais chut !!! Il ne faut pas le dire, car Kherrata est en Kabylie !!!

  2. parlons des certitudes celles politiques qui déterminent cette instabilité politique structurelle et pas de ses effets quand tout croule en verticale. Ils ne nous ont pas convié avant ni devrions perdre de vue le vrai objectif.
    Une preuve que l’ arabisation de l’ État couve un vide sémantique et politique. Si c’ était deux mouvements d’ hommes qui partageaient aussi bien l’ arabisation islamisme d’ État une constitutionette et des institutions formellement fonctionnant. Le tout est juste une façade reluisante vendable à l’ étranger. Par contre le processus constitutionnel a une source de valeurs vécues qui tissent les codes culturels lesquels alimentent en continue la partie formelle. Or, l’ arabisation ne repose pas sur un vécu anthropologique qui puisse veiller à toute la relation éthique et politique. En réalité il y a une foule communément appelée peuple arabe, qui n’ a aucune référence identitaire où puiser les valeurs, d’où la nécessité de l’ islam étatique. Tentez de creuser et vous découvrirez que le vide sidéral que couve ce magma incandescent. Soit du côté des uns ou des autres. Le sens du collectif basé sur le religieux est l’ unique matrice de cette Algérie arabe. Les kabyles jusqu’à nos jours continuent dans l’ autocensure pour favoriser cette même Algérie – nihiliste. Plutôt que d’ offrir et partager l’ unique vision/ pays endogène moderne il tendent plus à aider les faux arabes de faire mieux. Saad qui parle de deux drapeaux ( berbère et algérien islamique) qui se seraient unit, puis se faire renvoyer balader par les internautes, voilà le FIS et sa feuille de route pour une deuxième république( les jeux de miroirs). Pas de vent favorable pour celui qui ne sait pas où y aller

  3. Ali Haddad n’a pas été arrêté, c’est une opération psychologique a double coups destinée à sidérer les kabyles, pour les tenir éloignés des recompositions entraint de se négocier dans la haute hiérarchie et de faire semblant d’avoir répondu à une exigence de la rue de mettre hors d’état de nuire les corrompus. Sauf que, comme nous l’avons déjà signalé depuis longtemps, les services psychologiques veulent concentrer et orienter toute la haine des manifestants sur le KDS Haddad, pour sauver tous les autres, kouninef Tahkout et le reste.

  4. Pas de vent favorable pour qui ne connaît son port d’attache. C’est le cas du ffs et du rcd, ainsi que de leur ancien personnel politique qui n’ont plus d’attache politique véritable avec la kabylie. Tout est là, dans cette sagesse. tous ceux qui rament dans le sens du vent, risquent d’être emporté dans le tourbillon qui s’annonce. Et ce n’est certainement pas Said Sadi qui vient d’être renvoyer a ses pénates, qui nous contredira. L’algérie arabe est exclusive, elle ne tolère aucun écart, parler de « Drapeau berbère » est vu comme une atteinte à la sacro-sainte « unité nationale ». Seul le drapeau de messali et ce qu’il véhicule comme idéologie et commsymbolique de liaison géopolitique est accepté, exit tout le reste, même si de temps en temps, on donne un os à ronger à une pseudo élite kabyle qui se pense révolutionnaire.

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