Algérie : Tamazight sera supprimée du baccalauréat

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tamazight
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ALGÉRIE (Tamurt) – L’absence de volonté politique, ajoutée au pressing permanent des forces ultraconservatrices, a fait que la langue tamazight avance d’un pas et recule de deux pas depuis 1995 et plus particulièrement depuis 2016, année de sa reconnaissance comme langue officielle.

C’est le constat que l’on peut désormais faire. La dernière étape de cette victoire des arabo-islamiques sur les forces progressistes qui se battent pour la modernité et la pluralité est la décision qui vient d’être prise par le ministère algérien de l’Education Nationale consistant en la suppression de la langue tamazight de l’examen du baccalauréat à partir de l’année scolaire 2018/2019. Cette décision injuste et injustifiée a été prise au moment où le discours officiel est truffé de références à l’amazighité et à sa consécration officielle notamment à travers la constitutionnalisation de la langue amazighe comme langue nationale puis officielle en 2016 ainsi que par le décret portant sur la reconnaissance de yennayer (jour de l’an berbère) comme journée de fête nationale chômée et payée.

Tamazight, qui est donc langue nationale et officielle dans les documents de l’Etat algérien, ne l’est en aucun cas sur le terrain puisqu’à chaque nouvelle étape, on constate qu’elle demeure marginalisée et exclue. Tamazight a été écartée du baccalauréat alors que la langue arabe et l’éducation islamique en sont maintenues. Ce qui confirme que tamazight est une langue officielle du deuxième collège. Les forces conservatrices en Algérie ont depuis toujours compris que l’enjeu capital pour endoctriner le peuple demeure l’école et le système éducatif.

C’est pourquoi, il focalise tous ses efforts sur ce secteur névralgique qui, comme tout le monde le sait, est inspiré essentiellement, depuis 1976 (avec la mise en place du système de l’école dite fondamentale) de l’idéologie arabo-baathiste. Aujourd’hui, l’Algérie se retrouve avec plusieurs générations d’universitaires ne maitrisant parfaitement aucune langue alors que les diplômes universitaires algériens ne sont reconnus dans aucun pays du monde. Les enfants des dirigeants algériens, eux, sont envoyés dans les écoles les plus prestigieuses de l’Occident, faut-il le rappeler.

Tarik Haddouche

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