Amara Benyounès se réunit partout sauf en Kabylie

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Amara Benyounès
Amara Benyounès

KABYLIE (Tamurt) – Amara Benyounès, ancien cadre du RCD et ancien démocrate devenu un enfant du système politique algérien depuis l’arrivé de Abdelaziz Bouteflika à la tête de l’Etat, organise depuis quelques mois, des meetings populaires partout en Algérie sauf en Kabylie où il sait qu’il est et restera persona non gratta.

C’est donc un homme politique ne savant plus sur quel pied danser qui tente de se fabriquer, en vain, un semblant de crédibilité dans les régions arabophones car en Kabylie, il sait qu’il ne peut plus tromper personne. Les contradictions de Amara Benyounès ne cessent de le pourchasser partout. Il n’évoque plus ses convictions des années quatre-vingt dix comme la laïcité. Il ne veut plus entendre parler des idées qui étaient les siennes durant les années quatre-vingt-dix. Amara Benyounès, qui était l’adjoint de Said Sadi pendant des années et dont le seul programme politique consiste aujourd’hui à soutenir le régime pour que ce dernier lui tende une miette représentant un poste ministériel, n’ose plus rencontrer les citoyens de Kabylie. Que leur dira-t-il après tant de revirements depuis 1999 ?

L’incertitude continue de poursuivre Amara Benyounès car, à la veille des élections présidentielles de 2019, il n’ose pas franchir le pas et assumer un soutien indéfectible à Bouteflika car craignant que l’option du cinquième mandat soit remise en cause à la dernière minute. Il souffle alors le chaud et le froid dans le but de ne pas lâcher la proie pour l’ombre. Amara Benyounès est un exemple édifiant de l’inexistence d’aucune cohérence dans le parcours du personnel politique algérien. Démocrate, laïque, opposant au régime du FLN, anti-intégriste, berbériste farouche, « ami » de Matoub Lounès etc.

C’était ça Amara Benyounès avant 1999. Aujourd’hui, Amara Benyounès soutient le régime politique algérien donc le FLN et son fils illégitime le RND, s’allie avec les islamistes du parti Taj de Amar Ghoul (un dissident du parti de Mahfoud Nahnah), ne s’exprime jamais en kabyle, ne se rend que très rarement en Kabylie. Quant à Matoub Lounès, la laïcité, la démocratie, tamazight, ils sont devenus de vieux « cauchemars » voire des « démons » dont Amara Benyounès ne veut plus entendre parler.

Tarik Haddouche

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