Amazigh : – Appel à contribution en faveur d’un détenu victime de tortures aux USA

0
390

En lisant un message que je viens de recevoir de la part de l’Ong Amnesty International, comme presque quotidiennement, cela m’a profondément touché et a ravivé les souffrances, les sévices, les tortures que j’avais subis dans les geôles gérées par les dictateurs et tortionnaires algériens. Mon corps est devenu un instrument de torture contre moi. Il n’y aucun doute sur le fait que la détention prolongée à l’isolement provoque des dégâts irréparables sur la santé physique et psychologique d’une personne. Il est tout aussi irréfutable que l’administration pénitentiaire est consciente des effets de cette pratique vicieuse, pensée intentionnellement dans le but de briser l’esprit de la personne.

[…] Après une période prolongée de perte de poids et d’autres symptômes, on m’a diagnostiqué une infection à l’estomac. Mon état s’est détérioré et il a fallu avoir recours à des médecins privés pour identifier une énorme tumeur à mon foie et diagnostiquer un cancer du foie à un stade très avancé. Si, comme c’est la norme, un suivi biannuel de mon hépatite C avait été réalisé, ce cancer aurait pu être découvert et soigné il y a des mois, voire des années ». C’est par ces mots qu’Herman Wallace, l’auteur et expéditeur dudit message, détenu dans un pénitencier des USA, victime de tortures, mis à l’isolement depuis plus de 40 ans, décrit le cancer incurable du foie qui le ronge. Il ne répond pas au traitement par chimiothérapie et, s’il n’est pas libéré pour raison humanitaire comme Amnesty International et 95 000 citoyens – dont moi-même – à travers le monde le demandent depuis juillet dernier, il ne pourra pas être soigné correctement.

Aujourd’hui dans un fauteuil roulant, très amaigri, son esprit reste combatif comme en témoigne sa lettre aux sympathisants d’Amnesty International… Quelques jours seulement après le lancement de la campagne d’Amnesty International pour libérer Herman Wallace pour raisons humanitaires, celui-ci a été sorti de l’isolement pour la toute première fois depuis de nombreuses années.
Cela montre qu’ensemble, nous pouvons défendre les victimes d’injustices.

Le 17 avril 1972, Herman Wallace, a été placé dans une unité de confinement cellulaire du pénitencier d’État de Louisiane, plus connu sous le nom de prison d’Angola. Il a été inculpé, puis reconnu coupable, du meurtre d’un gardien de prison – ce qu’il a toujours nié. À l’exception de très brèves périodes, il a été maintenu à l’isolement. Par ailleurs, il n’a bénéficié d’aucun véritable réexamen des motifs justifiant son isolement. Herman Wallace, atteint d’un cancer du foie, apprenait en juin 2013 qu’il n’avait plus que quelques mois à vivre. Amnesty International continue à se mobiliser pour Herman Wallace en exigeant sa libération auprès du gouverneur de Louisiane.

Créée en 1961 par l’avocat britannique, Peter Benenson, Amnesty International est un mouvement mondial et indépendant rassemblant des personnes qui œuvrent pour le respect, la défense et la promotion des droits humains.

La vision d’Amnesty International est celle d’un monde où chacun peut se prévaloir de tous les droits énoncés dans la Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948 et dans d’autres textes internationaux relatifs aux droits humains. Afin d’être fidèle à cette vision, Amnesty International se donne pour mission de mener des recherches et des actions visant à prévenir et faire cesser les atteintes graves à l’ensemble de ces droits.

La solidarité internationale, qui est au cœur de toutes ses actions, se nourrit de ses principes d’indépendance et d’impartialité. Amnesty International est indépendante de tout gouvernement, de toute tendance politique, de toute croyance religieuse et est donc en mesure de dénoncer les violations des droits humains partout dans le monde, en toute impartialité. Elle fonctionne et finance ses actions grâce au soutien financier de ses membres et de ses donateurs. Elle n’accepte aucune subvention ou don des Etats, des partis politiques et ne sollicite pas les entreprises.

En cinquante ans, Amnesty International a profondément évolué. Son champ d’intervention, initialement limité aux prisonniers d’opinion, s’est étendu à l’ensemble des droits civils, politiques, économiques, sociaux et culturels inscrits dans la Déclaration universelle des droits de l’homme. Prix Nobel de la paix en 1977, Amnesty International rassemble aujourd’hui plus de 3 millions de membres et sympathisants et compte des sections ou structures dans 72 pays.

Amnesty International, comme je l’avais écrit dans mon livre La Grande Poubelle, Journal d’un ancien détenu politique en Algérie, (paru à Paris, aux éditions L’Harmattan), avait contribué à ma libération et même à mon après-libération. Cela me rappelle notamment, qu’à sa demande, comme aux demandes d’autres organisations internationales de défense des droits de l’homme, le pouvoir algérien, par l’intermédiaire de la direction du pénitencier de Berrouaghia, ordonna
au médecin y exerçant, de leur fournir un certificat médical certifiant mon « bon état de santé ». Et ce, pour justifier le prolongement de ma détention. Le médecin céda à la pression et établi ledit faux certificat. Après lui avoir exprimé ma révolte et ma menace de le dénoncer auprès des instances internationales dont Amnesty International, quant à sa complicité avec le pouvoir dictatorial, complicité contraire
à la déontologie de sa profession, le médecin déchira ledit document préétabli et ordonna mon évacuation à l’hôpital public extérieur. Sans oublier, les faits qui suivront après ma libération, faits pour lesquels Amnesty International adressera un courrier aux autorités algériennes, leur demandant des explications. Etc.

Pour toutes ces raisons, comme me le demande expressément Amnesty International, je voudrais partager avec vous, Amazighs (es), Hommes et Femmes Libres, solliciter la contribution de chacun et chacune. Qui que l’on soit, où que l’on soit, nous pouvons d’une simple signature numérique, aider et sauver un être humain où qu’il soit. Pour ce faire, il suffira de signer la pétition diffusée par Amnesty International. Votre honorable signature contribuera à la libération, à mettre fin au calvaire carcéral de ce malheureux détenu américain. Les USA sont connues pour les affreuses conditions carcérales de leurs prisons et les pratiques inhumaines de leurs exécutions capitales. Et surtout leurs injustices comme celle qu’avait subie un ex-condamné à mort américain, Curtis Mc Carty, innocenté en 2007 après 21 ans de couloir de la mort. J’ai eu l’occasion de le rencontrer, à Paris, le 11 décembre 2010, lors d’une rencontre organisée par l’association Ensemble Contre la Peine de Mort (ECPM).

Amnesty International, à l’instar d’autres Ong de défense des droits de l’homme, mène quotidiennement plusieurs actions. Entre autres, celle pour soutenir la loi rétablissant les droits des femmes violées et autres victimes civiles torturées pendant la guerre en Bosnie. J’ai eu ce vendredi 20 septembre, une bonne nouvelle : grâce à Amnesty International et à nos signatures, Madame Nasrin Sotoudeh, avocate iranienne injustement emprisonnée pour son action en faveur des droits humains, est définitivement libre depuis mercredi, 18 septembre 2013, avec au moins 11 autres militants politiques iraniens. Elle a pu rejoindre son mari et ses deux enfants après plusieurs années d’emprisonnement. Cette victoire, Amnesty International l’a obtenue grâce à ceux et celles qui ont signé la pétition.
Sans notre soutien, elle n’aurait pas pu faire pression sur le gouvernement iranien et connaitre un tel succès. Ce succès nous encourage à continuer à réclamer la libération immédiate et sans condition de tous les prisonniers d’opinion et exiger le respect des droits humains partout dans le monde. Ce succès est aussi la preuve qu’ensemble, en se mobilisant tous, nous pouvons œuvrer pour un monde plus juste.

Ensemble, donc, soutenons et participons avec Amnesty International, pour son action en faveur de Herman Wallace. Il y a urgence. Le temps est compté. Lors de ma détention, un médecin, l’honorable Dr Salmi, qui m’avait reçu en urgence à l’hôpital public de Berrouaghia, m’avait dit, au sujet de nos dictateurs et tortionnaires : « Ne vous inquiétez pas Mr Medjeber, je vais leur régler leur compte à ces minables ». Ce qu’il fit. D’où ma libération qui s’ensuivra. Réglons aussi leurs comptes aux minables tortionnaires et dictateurs de par le monde.
Pour participer à la présente action urgente, aux pétitions que diffuse Amnesty International et pour toute demande d’information, merci de vous rendre à cette adresse :

http://www.amnesty.fr/contact/ai-france

Smaïl Medjeber (ancien détenu politique, condamné à mort)

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici