« Ce voleur qui… » – Saïd Mekbel : 20 ans déjà !

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« Ce voleur qui…

Ce voleur qui, dans la nuit, rase les murs pour ­rentrer chez lui, c’est lui. Ce père qui recommande à ses enfants de ne pas dire dehors le méchant métier qu’il fait, c’est lui.

Ce mauvais citoyen qui traîne au palais de justice, attendant de passer devant les juges, c’est lui.

Cet individu, pris dans une rafle de quartier et qu’un coup de crosse propulse au fond du camion, c’est lui. C’est lui qui, le matin, quitte sa maison sans être sûr d’arriver à son travail. Et lui qui quitte, le soir, son travail sans être certain d’arriver à sa maison.

Ce vagabond qui ne sait plus chez qui passer la nuit, c’est lui. C’est lui qu’on menace dans les secrets d’un cabinet officiel, le témoin qui doit ravaler ce qu’il sait, ce citoyen nu et désemparé…

Cet homme qui fait le vœu de ne pas mourir égorgé, c’est lui. Ce cadavre sur lequel on recoud une tête décapitée, c’est lui. C’est lui qui ne sait rien faire de ses mains, rien d’autres que ses petits écrits, lui qui espère contre tout, parce que, n’est-ce pas, les roses poussent bien sur les tas de fumier.

Lui qui est tous ceux-là et qui est seulement, journaliste. »

Ce billet prémonitoire de Saïd Mekbel, directeur et billettiste du journal le Matin, est paru le jour de son assassinat, le 3 décembre 1994. Ce jour-là, il est midi, Saïd Mekbel déjeunait avec une collègue du Matin, Nissa Hamadi, à la pizzeria Marhaba (« bienvenue » en arabe), rue Belhouchet, à Hussein-Dey, à moins d’une cinquantaine de mètres des locaux du journal, avant qu’un homme surgissant des toilettes ne lui tire une balle dans la nuque. Saïd n’est pas tombé. Il est resté assis, tenant entre ses mains un couteau et une fourchette, la tête légèrement inclinée comme s’il ­regardait le contenu de son assiette. Il respirait encore quand, accourus avec deux collègues du journal, ­Abdelwahab Djakoun et le photographe Hebbat Wahab, dans ce restaurant vidé soudainement de ses clients habituels, nous lui avons demandé de tenir avant l’arrivée des secours. Le crime est resté impuni et n’a jamais été revendiqué.

Saïd Mekbel était le 33e journaliste assassiné depuis qu’un certain ­Mourad Si Ahmed, dit Djamel Al Afghani, alors « émir » du GIA (Groupe ­islamique armé), avait ­décrété, en 1993, que « les journalistes qui combattent l’islam par la plume périront par la lame ». Trois autres journalistes du Matin, Amar Ouagueni (trente-six ans), Saïd ­Tazrout (trente-sept ans) et Naïma Hamouda (vingt-huit ans) tomberont à leur tour sous les balles des tueurs islamistes.

2 Commentaires

  1. L’ELITE LIQUIDEE par LE POUVOIR MILITARO-MAFIEUX !

    Pour restructure le  » système autoritaire, militaro-mafieux  » , le Clan fort / puissant (amarré à la puissante SM) ayant pris les rênes du pouvoir au lendemain des émeutes populaires d’Octobre 1988, réprimées sauvagement, avait dans un premier temps procédé à un  » fausse ouverture  » ou  » ouverture contrôlée  » par un  » façonnage artificiel du champ politique et médiatique  » ou  » poker menteur « , une opération manœuvrière par laquelle la SM avait crée une pléthore de partis-officines, des associations-relais et des organes de propagande. Puis, en de 1990 à 1992, la SM met en place la  » stratégie de la bipolarisation  » , les Généraux se posant alors comme le recours ou le rempart face aux Islamistes……qu’ils ont enfanté, soutenu, manipulés……puis cassés par le Coup d’Etat de Janvier 92, inscrit et programmé dans le calcul initial……

    LA LIQUIDATION DE L’ELITE QUI ALLAIT …

    ….contribuer à  » la construction de l’Etat de droit « , exactement comme le Commandement militaire colonial avait liquidé l’Elite qui  » allait  » construire l’Etat indépendant « . Voilà un parallèle troublant, qui explique les assassinats politiques ayant visé les journalistes, intellectuels, écrivains, artistes et opposant durant  » les années de plomb  » que l’on peut appeler aussi  » la Stratégie de la tension  » similaire à celle engagée par les Dictatures militaires d’Amérique centrale et méridionale ( avec le soutien de la CIA)….

    LE COMBATPOUR LA MEMOIRE ET LA JUSTICE…..

    est le combat de tous les opposants au Pouvoir militaro-mafieux et ses  » alliés Les Extrémistes et les Pseudo-démocrates « . Il faut fructifier la mémoire de toutes les victimes, exiger la vérité et la justice, et soutenir leurs familles. La  » guerre interne  » (1991-2014 -qui continue- a fait plus de 250 000 mots, 300 000 orphelins, 40 000 veuves, 20 000 disparus, 2000000 d’exilés, XXX milliards de dégâts…..

    MEKBEL, MAMMERI, MATOUB, YEFSAH, MAHIOU, ASSELLAH……

    .victimes du Terrorisme d’Etat en œuvre depuis 1962. Il faut sans cesse dénoncer tous ces crimes d’Etat, écrire, en parler et / pour mettre fin à l’oubli…….

  2. M’smar djeha.. On ne peut oublier Ses croustillantes tirades.Ce maffia nous a privé même de nourriture spirituelle. Repose en paix seigneur!
    Comme c’est hallucinant de lire des choses pareilles…
    Marhaba («  bienvenue  » en arabe) tout est arabe; même le terme kabyle tiré de l’ancienne appellation de la région des caballe ou cabayles dont je ne me rappelle pas bien ..
    Comment une ethnie de bédouins qui n’a rien crée y compris son écriture et grammaire devient une civilisation arabe par la magie des usurpateurs?
    Le plus terrible ce sont les victimes qui acceptent leur imposture et qui font leur propagande mensongère et la promotion alors cet arabe est le fruit de 7 langues anciennes dont tamazight en premier chef ,comment accepter ces aberrations qui voudrait qu’une langue crée avec l’alphabet syriaque au presque 12 siècle si l’on se réfère à l’alfyia d’izwawen prête à une langue millénaire des mots?
    …Nous les kabyles, on ne finira jamais avec les mensonges dont nous faisons nous même la promotion sinon comment explique à chaque être obliger de signaler des berbères arabisé et les faire passer pour de l’arabe dont justement la grammaire a été établi par un berbères de kabylie.dixt* jaques Lanfry l’ethnologue dans son étude sur izwawen..
    -marhaba, c’est de l’arabe comme lhemmam, zitoune ,awalen, et.. de m’rehva à merhaba.

    Mais arrêter de dire des conneries! si la langue française est composée à 90 % e mots étrangers l’arabe l’est à 99,99.Il faut savoir que ces imazighens qui sont à l’origine et ont traduit l’algèbre, les chiffres et tant d’autres choses dans plusieurs domaines .
    Avez-vous entendu un jour les faux ou vrais arabes dire que tel ou tel mot vient d’une autre langue ou culture alors tous les mots dit arabes sont étrangers à la langue que l ‘on qualifie d’arabe écrite avec l’alphabet syriaque.. Les arabes une ethnie infime devenu un monde ,ont rien inventé sinon les mirages, les falsifications et l’imposture aidés par l’occident qui refuse des concurrents africains civilisateurs. On leur a tout crée et donné pour réduire à néant les civilisations et leur substituer les attributs des envahisseurs. Il suffit juste de voir pourquoi on s’acharne à vouloir imposer l’arabe à l’Afrique des berbères? .http://lecoran.over-blog.com/article-32063689.html

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