Commune d’Aokas : – Un merveilleux bâtiment centenaire fait l’objet d’une destruction

1
439

Un merveilleux bâtiment centenaire fait l’objet depuis une dizaine de jours d’une destruction au grand dam de la population. Cet édifice en question aux formes architecturales que d’aucuns reconnaissent comme « admirables », a été conçu vers la fin du dix-neuvième siècle par des architectes et ingénieurs français. L’ouvrage a été inauguré en I902. C’était une église. Les autorités de l’époque ont voulu répondre à l’attente de la population d’Aokas en matière de religion et de spiritualité. Et soixante-huit (68) ans plus tard, soit au cours de l’année I970, l’église fut transformée en une mosquée. Par manque flagrant d’entretien, le bâtiment a fini par avoir des fissures et certaines parties des murs lézardés. Au lieu de faire appel à une entreprise spécialisée pour y apporter des travaux de restauration, les autorités locales ont tout bonnement décidé de l’octroyer à une association religieuse.

Celle-ci, au lieu de combler les lacunes des autorités a tout bonnement décidé de détruire carrément le bâtiment. Un vrai désastre en matière de patrimoine immobilier. Pour la population de Béjaia en général, d’Aokas en particulier, c’est un véritable coup de poignard dans le dos. En effet, personne ne s’attendait à voir cette association religieuse ordonner la destruction pure et simple de ce joyau. La décision ordonnée dans ce sens a été si rapide que personne n’a eu le temps de stopper l’acte des destructeurs.

Cependant, les citoyens ont été désagréablement surpris par l’APC d’Aokas qui est gérée par les éléments issus du Rassemblement pour la Culture et la Démocratie (RCD) qui a mis entre les mains d’islamistes le sort d’un bâtiment centenaire, considéré comme un patrimoine à la valeur inestimable. Certains citoyens trouvés sur place ont même accusé l’équipe dirigeante du RCD d’avoir fait collusion avec les islamistes contre la population.

D’autres esprits, plus analystes, ont tout simplement déduit que le RCD est victime d’une dangereuse infiltration islamiste. L’habit ne fait pas le moine, dit le vieux dicton. En effet, beaucoup d’individus aujourd’hui sont des islamistes de cœur mais dans le souci et dans le besoin de cacher leur véritable obédience, s’habillent d’une manière civilisée, C’est-à-dire, ils portent un costume moderne et se rasent le menton et utilisent même la lotion d’après-rasage.

Le RCD est connu pour son attachement à la laïcité et surtout son respect pour toute chose qui a une valeur certaine. Il est donc difficile d’imaginer le RCD en tant q’appareil ordonner la destruction d’un patrimoine.

Une chose est sûre : les citoyens d’Aokas, outragés par la destruction de ce bâtiment centenaire, ont réservé leur virulente attaque aux responsables directes de l’acte destructeur, l’association religieuse locale en l’occurrence. En effet, dans une déclaration rendue publique le 5 juillet de l’année en cours et intitulée « SOS, patrimoine en danger ! », les citoyens d’Aokas ont écrit : « L’empressement d’une poignée d’illuminés à parachever leur ignoble forfait, et qui n’est que la destruction de l’ancienne église, ne peut nous laisser indifférents pour cause… En effet, comment peut-on décider du sort d’un monument d’une telle importance dans la précipitation sans étude sérieuse au préalable (…) ». « Mais que l’on ne s’y trompe pas ! Les gesticulations faussement innocentes de ces agitateurs obéissent à une feuille de route bien arrêtée par leurs maîtres wahhabites : l’éradication de toute trace d’authenticité et d’universalité dans notre paysage culturel ». « La preuve est que, poursuivent les rédacteurs de la déclaration, après avoir fait subir à l’édifice des transformations sauvages (…), voilà que ces intégristes en herbe, qui devraient d’abord payer pour leur acte de destruction, reviennent, toute honte bue, nous proposer ni plus ni moins que la démolition du monument le plus important de la ville alors qu’il peut faire facilement l’objet d’une opération de restauration (…) ». Le pamphlet des rédacteurs à l’endroit des islamistes, responsables de cette démolition du bâtiment centenaire, s’est longuement poursuivi encore.

Saïd Tissegouine

1 COMMENTAIRE

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici