Communication d’Abdelatif Toualbia à Tizi-Ouzou sur la chronique judiciaire : – « le journaliste n’a pas le droit de critiquer le verdict du tribunal »

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C’est le journaliste du quotidien national d’information « l’Expression », spécialiste des dossiers judiciaires et des mœurs de la justice algérienne, Abdelatif Toualbia qui a occupé, hier, l’espace de la ligue des Droits de l’Homme et de la Maison du Citoyen de Tizi-Ouzou le temps d’une communication autour du thème : « Chronique judiciaire ».

Devant une assistance fort attentionnée, le conférencier a pu enlever un certain voile sur les mœurs de la justice algérienne et en même temps avertir les jeunes journalistes désireux de se spécialiser dans la chronique judiciaire de ne pas faire l’amalgame entre leur métier qui consiste à rapporter l’information et celui du juge.

Inévitablement, Abdelatif Toualbia a fait un énoncé sur la justice qu’il a qualifiée de « reflet de la société ». Dès lors, le journaliste de l’Expression, spécialisé dans la chronique judiciaire est allé jusqu’à « psychanalyser » la société algérienne.
Abdelatif Toualbia s’est catégoriquement refusé de faire dans la dentelle dans ses jugements mais sans pour autant déclarer « la fatalité » du pays. Dans ce contexte, le conférencier a superbement mis en valeur l’effet manichéen existant dans le secteur de la justice. A travers ses témoignages et analyses, le conférencier a su superposer la catégorie des magistrats intègres et les magistrats touchés par la corruption et la lâcheté. Sur ce registre, la pierre a été jetée sur le pouvoir algérien et son régime qui n’ont pas voulu ou pu faire continuer la lettre et l’esprit de Novembre après l’indépendance du pays.

Poussé dans son élan, le conférencier est allé jusqu’à citer une multitude de noms de magistrats intègres et au même temps révéler le grand malaise régnant dans le secteur de la justice ; ce qui est une lapalissade. En effet, selon le journaliste chroniqueur de l’Expression, le malaise que connaît la justice algérienne est surtout du côté des magistrats intègres lesquels constituent d’ailleurs l’écrasante majorité. La frustration de cette catégorie de magistrats provient du fait que d’un : certains de leurs collègues et confrères n’aient pas su et pu résister à la tentation du matériel, et ce, au détriment de la justice. De deux : le puissant appareil du pouvoir réduisant à l’impuissance, voire au purgatoire, les honnêtetés de la justice.

Par rapport à la chronique judiciaire, le conférencier a rassuré l’assistance que ses adeptes honnêtes finiront toujours par jouir d’une « récompense » et qui n’est autre que la reconnaissance des lecteurs. Abdelatif Toualbia n’hésite pas à citer sa propre personne comme exemple : « j’ai un grand et fidèle lectorat parmi ces magistrat intègres ». Au même temps, il reconnaît que le métier de chroniqueur judiciaire n’est pas à l’abri d’harcèlements judiciaires. « Moi-même, avoue le conférencier, j’ai à mon actif 17 procès et le dernier remonte à l’année 2011 ». « Et à la longue, continue Abdelatif Toualbia avec un ton humoristique, les greffiers, lesquels me connaissaient tous, ont fini par ne m’avertir de mon passage devant la barre que par téléphone ». Notons enfin que la communication du journaliste chronique de l’Expression a été marquée par un débat auquel même M. Arezki About, premier responsable de la Maison du Citoyen de Tizi-Ouzou et juriste de son état, a vivement participé.

A l’issue de ce dit débat, un comparatif a été fait entre la justice algérienne et celles des autres pays. De ces discussions qui ont pris beaucoup de temps, la question de la peine de mort a été évoquée. Certains intervenants se sont montrés partisans de la peine de mort et certains s’y sont farouchement opposés. En ce qui le concerne, l’universitaire Arezki About n’a pas caché son opposition à la peine de mort. L’homme a non seulement décrit « l’enfer » du condamné à mort attendant dans sa cellule le jour de la mise à exécution de sa peine mais a tenté de prouver aussi que des statistiques menées par des experts prouvent l’application de la peine de mort n’est aucunement facteur du recul du crime. Arezki About a suggéré une bonne éducation et l’amélioration des conditions sociales de l’individu pour mieux lutter contre le crime et la délinquance.

Said Tissegouine

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