Contre l’avis de Paris, Merkel veut renégocier les traités européens

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L’Allemagne n’exclut pas de proposer « certains évolutions » sur le fonctionnement institutionnel de l’UE, réforme que refusent plusieurs pays dont la France.

Fraîchement réélue chancelière, Angela Merkel a plaidé, mercredi 18 décembre devant le nouveau Parlement allemand, pour une évolution des traités européens, à quelques heures d’une visite en France, où le sujet fait figure de chiffon rouge.

A la tête, depuis mardi, d’un nouveau gouvernement de « grande coalition », associant conservateurs (CDU-CSU) et sociaux-démocrates (SPD), Mme Merkel a souhaité que « l’Allemagne continue à jouer un rôle responsable et soit un moteur de l’intégration européenne », lors d’un discours dans la continuité de ses allocutions précédentes.

Pour faire progresser l’Europe, « nous faisons partie de ceux qui disent que si les bases juridiques ne suffisent pas, il faut faire évoluer les traités », a-t-elle affirmé, refusant que l’Allemagne endosse le rôle du pays « qui se met en travers de certaines évolutions ». « Qui veut plus d’Europe doit être prêt à modifier la législation de certaines compétences », a-t-elle encore dit.

Avec cette position, déjà exprimée par le passé, Mme Merkel prend le contre-pied de Paris, où elle devait être reçue dans la soirée par François Hollande, pour le premier déplacement à l’étranger de son troisième mandat. La France fait partie des pays hostiles à une modification des traités fixant l’architecture institutionnelle de l’Union européenne. Elle plaide pour des avancées concrètes en Europe sur des questions précises, dans le cadre des traités existants, repoussant à plus tard un éventuel bond en avant institutionnel.

M. Hollande a dit à plusieurs reprises qu’il ne voulait pas renégocier les traités européens. L’union bancaire en gestation doit, par exemple et selon lui, se faire sans toucher aux textes. Beaucoup de capitales partagent son scepticisme. Certaines devraient demander leur avis aux citoyens, par exemple par référendum, une démarche périlleuse en ces temps de désaffection à l’égard du projet européen.

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