Décès de Slimane Dehilès : Une vie consacrée à la lutte contre toutes les oppressions

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Colonel Sadek, de son vrai nom Slimane Dehilès
Colonel Sadek, de son vrai nom Slimane Dehilès

HOMMAGE (Tamurt) – Le colonel Si Sadek (de son vrai nom Slimane Dehilès), est décédé le 5 novembre à Alger des suites d’une longue maladie, à l’âge de 91 ans.

Le colonel Sadek, de son nom Slimane Dehilès, est né aux Ouadhias le 14 novembre 1920. Très jeune, il est sensibilisé aux luttes. Il adhère aux PPA/PTLD au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. En 1954, il est désigné par Abane pour organiser la Wilaya IV. Il assiste au congrès de la Soummam et compte parmi les principaux chefs politico-militaires de la révolution. Il est membre du CNRA de 1957 à 1962. Il effectue un voyage au Caire en compagnie de Abane, où il est reçu par Nasser qui ne l’a guère impressionné. A l’indépendance, il est élu député de la wilaya de Tizi Ouzou. Il est dirigeant du FFS de 1963 à 1965. Il quitte définitivement la politique en 1965.

Le colonel Si Sadek dirigeait la wilaya 4 depuis qu’Ouamrane était parti pour Tunis pour y installer le C.C.E. Le colonel était une des personnalités les plus originales de l’A.L.N. On dit de lui qu’il était “Grand, maigre, le regard rieur contredisant les traits sévères du visage comme taillé à coups de serpe, rusé à l’extrême, abordant tous les problèmes par le biais de l’humour. Autodidacte pouvait tout aussi bien réciter (ou plutôt interpréter avec saveur !) des poèmes de Si Mohand que des tirades entières de Victor Hugo ou encore de longs morceaux de l’Iliade et de l’Odyssée; sachant que son accent kabyle faisait merveille dans ce genre de texte il en rajoutait. Combattant de la première heure, il était aux côtés de Krim Belkacem quand celui-ci forma les premiers maquis.”

L’assassinat de Abane Ramdane l’avait profondément marqué. La seule évocation des 3 B le faisait sursauter. Pour se consoler sans doute de sa disparition qu’il n’a pas digérée, il recourt à la célèbre phrase : « Les grands hommes ne meurent pas dans leur lit ».

L’assassinat de Abane lui est resté en travers de la gorge, tant les deux hommes s’estimaient et se respectaient. « Abane, rappelle-t-il, a réveillé la conscience nationale par ses écrits et ses appels en direction notamment des intellectuels.

« La Wilaya IV, dont j’avais la charge, était devenue une wilaya intellectuelle, avec tous les étudiants qui y affluaient. Forcément, elle gênait. Surtout le groupe de Oujda qui s’était juré de liquider les intellectuels pour réduire les effectifs de l’intérieur. C’était un plan sordide ».

Le différend entre l’état-major et le GPRA a été, selon lui, « monté de toutes pièces par Boussouf qui voulait tout contrôler en mettant les hommes du MALG aux postes sensibles. Son entreprise a réussi et le cadre qu’il a mis en place, il y a plus de 40 ans, existe toujours ».

Fidèle au Nnif kabyle, le colonel Si Sadek avait répondu négativement au régime qui l’avait sollicité durant les évènements tragiques du printemps Noir pour une médiation avec le mouvement citoyen. L’âge et la maladie n’avaient pas altéré son sens de l’honneur et de responsabilité. il a choisi la justice contre l’arbitraire du régime qu’il a combattu dès 1962.

L’G.P.K., dont il avait salué la naissance en privé, s’incline à sa mémoire et présente à sa famille ses condoléances.

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