Députée exclue du FFS : Salima Ghezali démissionne de l’APN

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Salima Ghezzali
Salima Ghezzali

ALGERIE (TAMURT) – Salima Ghezali, députée du Front des Forces Socialistes (FFS), ayant été exclue de ce parti quelque temps après avoir accédé à l’APN (Assemblée populaire nationale), a décidé de quitter cette assemblée issue d’une fraude massive et de l’argent argent sale des Bouteflika, en démissionnant officiellement ce lundi 23 septembre 2019. Les autres députés du FFS et ceux du RCD continuent de percevoir les 40 millions mensuels de cette assemblée tout en appelant le peuple à se révolter contre ce pouvoir qui les arrose si généreusement.

Dans sa lettre de démission, rendue publique, Salima Ghezali a précisé : « je n’ai pas démissionné de l’APN quand le peuple est sorti massivement, dans un mouvement national et pacifique, pour s’opposer à un odieux cinquième mandat et réclamer le départ d’un système autoritaire et corrompu, parce que je me suis laissé convaincre qu’à une demande collective aussi forte, il fallait une réponse institutionnelle qui offrirait une alternative ordonnée et forte. “Djeich chaab khawa khawa !”, scandé par le peuple sur l’ensemble du territoire national offrait une occasion en or de sortie de crise à une ANP dont le bilan de la décennie 90 pèse encore douloureusement sur les équilibres précaires d’une conscience nationale meurtrie par l’arbitraire et les violences, aggravées par les outrances des années Bouteflika ».

La désormais ex-députée ajoute en soulignant qu’après un premier geste d’accompagnement du peuple par la démission forcée du Président et un engagement à bannir la violence, le commandement de l’ANP s’est vite révélé atteint des mêmes limites que la classe politique : Absence de vision stratégique alternative pour le pays réel. « Doublé d’une gestion aléatoire des mêmes pulsions suicidaires qui ont conduit à l’effondrement des Etats dans notre environnement le plus proche. Sept mois après le début du Hirak, aucune offre politique institutionnelle n’est à la mesure des défis à relever : la sagesse se résume à l’inertie et l’audace reconduit les mêmes alignements inconditionnels. Tout l’édifice institutionnel avec son gouvernement, sa représentation politique et son système partisan, son administration et ses médias se sont révélés réfractaires au changement », constate avec dépit Salima Ghezali.

Cette dernière remarque en outre que la situation actuelle du pays, partagé entre partisans et adversaires du scrutin présidentiel, ne fait que jeter, dans les tribunaux et dans la rue, un conflit, généré par et autour du Pouvoir, que ce dernier refuse de régler au sein de ses arcanes, préférant, à son habitude, en faire supporter le poids et les retombées désastreuses sur l’Etat et le peuple, tout en gardant le monopole de la décision. « Ceci est une forfaiture qui s’ajoute aux précédentes. D’autant plus impardonnable que le peuple est sorti, uni, pacifique et organisé en tirant les leçons politiques du passé. Tout au contraire du régime dont la culture arrogante et irresponsable continue d’inspirer les conduites du Pouvoir », enchaine l’ancienne conseillère de Hocine Ait Ahmed qui conclut par déplorer le fait que quand le politique ne peut rien changer, c’est qu’il n’y a pas de politique.

Tarik Haddouche

2 Commentaires

  1. Le FFS adhère au parloir arabe du régime, qui cadenasse le parlement pour imposer un autre de ses hommes, devant une telle barbarie au moins feindre la liberté des « institutions et sortir » aurait donné l’idée que le FFS aurait une ligne politique « pédago-démocratisante » de la républiquette arabe. Que nenni, mimétisés les « députés » feignent un vacarme interne puis tout sombre dans le sommeil printanier jusqu’au réveil cauchemardesque du volcan khawa-khawa. Le FFS a perdu son role, il n’est pas le promoteur du refus du système, donc la rue gomme le faux parlement, le faux opposant fait maison et le faux FFS. Ce parti est victime de son opportunisme. Trop peu et trop tard Mme Ghezali.

  2. Quant on cherche la racine profonde du mal on trouve que c’est le choix idéologique araboislamiste des dirigeants aliénés qui nient de façon pathologique l’identité de la majorité du peuple et empêche ce dernier d’avancer en assumant enfin la dimension amazigh du pays. L’exemple de l’emblème interdite est éloquent à cet égard comme si leur existence même en dépendait. Tout le reste , perte de repères idéologiques viables ,corruption ,dictature extrême découlent de cela . Tant qu’il n’y aura pas de changement de paradigme mental des autorités rien ne pourra changer et on reviendra toujours au point de départ comme un ordinateur qui se réinitialise à ce qui lui semble la sécurité du système ……le 7ème siècle, l’âge d’or de la chimère arabiste.

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