Des dizaines de kilomètres à parcourir pour récupérer son courrier – Akfadou : Y a-il un facteur dans la commune ?

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La commune d’Akfadou, située à 60 kilomètres au sud-ouest de la ville de Bougie, est très enclavée et ne dispose même pas des commodités les plus élémentaires d’une vie digne. Si dans d’autres régions recevoir son courrier n’est qu’une chose banale, dans cette petite bourgade ce n’est guère le cas.

En effet, le bureau de poste implanté dans le village Taourirt, n’arrive pas à servir les citoyens convenablement. En général, il n’y a que deux agents qui travaillent dans cette « presque poste ». Parfois on ne trouve qu’un seul fonctionnaire qui fait toutes les tâches tout seul. Mais pour le courrier, ce sont les villageois, eux-mêmes, qui se déplacent pour le recevoir sur place. Certaines personnes parcourent 10 kilomètres, à pieds, pour une simple lettre. Même le courrier important n’arrive souvent pas aux destinataires. Les habitants de ces collines oubliées, nous affirment qu’ils ont du mal à recevoir leurs télégrammes au bon moment. Chaque jour un volontaire vient de son village jusqu’au lointain bureau de poste pour ramasser les lettres de tout son village. Et si ce dernier oublie ou néglige une lettre, personne ne peut la réclamer, comme si c’est tout à fait normal de perdre une lettre de quelqu’un.

Des citoyens ont perdu un courrier très important à cause de ce laisser-aller généralisé. Un poète de la région a publié un livre en France et n’a pas pu voir son manuscrit, bien que son éditeur parisien lui a envoyé une dizaine d’exemplaires de son petit recueil de poésie. Il a tenté de réclamer auprès des services de la poste mais on n’a même pas jugé utile de prendre en charge ses doléances.

« On n’a jamais eu un véritable bureau de poste. Soit on n’a pas de facteur, alors, il faut recruter au moins un, soit il existe, et dans ce cas il faut qu’il fasse son travail. Nous avons longtemps réclamé un facteur mais en vain. Nos enfants ont même raté des examens importants à cause de ce courrier qui est inaccessible. Certains villageois ont même changé leur adresse postale vers Sidi-Aïch (situé à 20 kilomètres), pour sécuriser leur lettre, comme s’il s’agit d’une denrée rare ou un trésor. Nous avons ras-le-bol et nous voulons avoir nos droits comme tout le monde. C’est la moindre des choses que les autorités peuvent nous assurer », estime Da Mokrane, un homme de la région.

Les habitants de ce petit patelin, qui a tant donné pour l’indépendance de ce pays, espèrent que les autorités locales interviennent pour régler ce problème qui a longtemps perduré. Ils espèrent aussi voir, un jour, leur commune se désenclaver.

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