Entretien avec la chanteuse Taninna

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Tamurt : Qui est Taninna ? Présentez-vous à nos lecteurs.

Taninna est un auteur compositeur interprète kabyle née il y a environ
35 ans un certain 19 septembre, comme l’illustre Slimane Azem.
Je suis originaire n At Yiraten mais suis née et vécue toute ma
vie à Paris. Titulaire d’un bac A1 (Philo – Maths), j’ai poursuivi des
études de linguistique à Paris VIII -Vincennes.
J’ai fait mes premiers pas là-bas dans le milieu associatif et
militant et suis tombée d’amour pour la chanson kabyle.
Par ailleurs, j’ai toujours écrit, en français surtout, depuis mon
jeune âge, puis j’ai approfondi mes connaissances sur la culture
kabyle en cumulant mes études de linguistique avec un cursus d’études
de berbère à l’INALCO de PARIS.
C’est à cette époque que je composais mes premières chansons.
L’écriture, la chanson et la revendication culturelle ne m’ont plus
jamais quittée. Toutes trois font ce que je suis. Quelqu’un d’entier
jusque dans l’expression de ses émotions, fidèle à tous ses combats.

Tamurt : Vous avez un parcours atypique comparativement aux autres chanteuses kabyles. Est-ce pour vous un atout ou un frein dans votre carrière ?

Je ne sais pas exactement ce que j’ai d’atypique, même si chaque
artiste est unique. Ne connaissant pas la totalité des chanteuses
kabyles ayant produit quelque chose (d’ailleurs je lance un appel aux
amoureux de notre culture afin de sauvegarder ce patrimoine qui a
besoin qu’on le protège), je ne saurais me comparer à elles.
Cependant, si différence il y a, elle se situerait probablement au
niveau de mon lieu de naissance (je suis de la génération de ceux qui
vivent ailleurs car ils y sont nés et non parce qu’ils ont choisi d’y
immigrer) ou peut être du fait que je compose, écris et chante mes
propres chansons.
Honnêtement, je pense que c’est une chance inouïe car j’écris mes
émotions, celles que je vis, celles que je vois chez autrui, celles
que je ressens à travers des images, des récits et cela n’a pas de
prix.
Militantisme ? Quiconque est fier d’être kabyle (ou plus largement
amaziɣ) a le devoir de militer et de se battre pour son existence
propre. Parler le kabyle et l’écrire est le premier acte militant qui
soit. C’est pour ça que via des associations de quartiers, j’aide à
former les jeunes lycéens qui préparent le kabyle au Bac.

Tamurt : Pouvez-vous nous parler de votre dernier album « Océan d’émotions » ? Est-il différent des deux précédents albums ou bien est-il une suite logique ?

Mon dernier né est arrivé le 30 mai dernier en Kabylie (et le 21 Juin
sur toutes les plateformes de téléchargement pour le monde entier)
après quasiment 8 années de travail. En Juillet 2011, nous avions
produit avec Aya Production un premier clip extrait de l’album (Ay
Idir) qui a très bien marché et m’a fait gagner en visibilité sur le
net.
L’album en lui-même contient 10 morceaux, aux sonorités très modernes.
Achour Systeme et Abdelghani Torki se sont chargés des arrangements.
Said Ouyed quant à lui, s’est occupé pour moi de toutes les démarches
nécessaires à la sortie en Kabylie.
Ce fut une expérience extraordinaire.
Après la réussite du concert humanitaire que nous avons organisé
Josette et moi en février dernier (concert humanitaire où musiciens et
chanteurs ont répondu présents pour collecter des fonds pour aider la
Kabylie sinistrée par la neige), la sortie de l’album a fait de 2012
une année riche en émotions.

Tamurt : Avez-vous d’autres projets en cours ou à venir ?

Immensément. Je viens d’entrer en studio pour enregistrer de nouvelles
chansons même si je n’ai pas encore planifié de date de sortie.
Parallèlement à cela, j’écris l’album de deux chanteurs qui débutent.
Je leur apporte l’aide que je n’ai pas forcément trouvé à mes débuts.
Côté écriture, deux recueils de poésie sont prévus pour le courant de
l’année 2013.
Un nouveau clip arrive aussi. Le site officiel.
Puis le meilleur pour la fin, une méga surprise arrive avant l’été
2013, je travaille dessus méticuleusement avec des musiciens de renom.
Je pense qu’on en entendra parler longtemps. Mais chut, je n’en dis
pas plus (rires…)

Tamurt : Un dernier mot ? Quel message souhaiteriez-vous faire passer à vos fans ?

A mes fans ? Un merci aussi grand que mon océan d’émotions d’être là,
merci d’exister, merci de m’apporter toute cette tendresse dont j’ai
besoin pour avancer.
C’est vous qui m’avez faite comme je suis, et je ferai tout pour être
à la hauteur de vos attentes.
C’est toujours avec émotion que je vous lis et vous rencontre. Alors
je vous dis à très vite, sur scène !

Entretien réalisé par Aqbayli.

2 Commentaires

  1. La clarete’ de regard, de pensee et de parler de cette demoiselle, fait vraiment plaisir . . . Il faut bien l’avouer que sans la femme Kabyle il n’y aura plus de Kabylie sur bien des plans . . .

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