Il y a 31 ans, Mouloud Mammeri…

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Mouloud Mammeri
Mouloud Mammeri

KABYLIE (TAMURT) – Il y a trente-et-un ans, nous quittait à jamais Mouloud Mammeri qui a voué une grande partie de sa vie à la recherche dans le domaine de la linguistique et de littérature kabyle et amazighe de manière générale. Il reste le repère incontournable dans ce domaine.

C’est Mouloud Mammeri qui a enseigné pour la première fois la langue tamazight à l’université d’Alger, de manière informelle en prenant tous les risques que cette audace pouvait engendrer à l’époque de la dictature du parti unique. Mouloud Mammeri agissait avec conviction et passion car il savait mieux que quiconque que l’Algérie n’était pas arabe. C’est la raison pour laquelle il n’a pas hésité à troquer sa carrière de romancier, qui s’était pourtant annoncé prometteuse, contre celle de chercheur dans le domaine de la langue et de la culture amazighes. Il a compris qu’il y avait péril en la demeure et qu’il était urgent de faire quelque chose pour sauver une langue et un patrimoine culturel menacé de vraie disparition.

Il a donc entrepris de réaliser ses recherches dans le domaine de la langue kabyle jusqu’à mettre au point la grammaire kabyle (Tajerrumt n tmazight). Mouloud Mammeri devient le repère dans l’écriture de la langue amazighe et dans son enseignement à tel point que la transcription latine de la langue des amazighs, en Kabylie, est aujourd’hui appelé communément « Tamaâmrit ». Cet adjectif reste de mise en dépit de tous les progrès qu’a connus l’enseignement de la langue tamazight depuis « tajerrumt n tmazight » de Mouloud Mammeri. On dit toujours « tamaâmrit » quand il s’agit d’évoquer les caractères latins utilisés pour la transcription de la langue kabyle. Dans le domaine de la recherche dans le volet culturel amazigh, Mouloud Mammeri est aussi et surtout le chercheur qui a permis de sauver de l’oubli toute une œuvre poétique monumentale des anciens poètes kabyles à l’instar de Si Mohand Ou Mhand, Cheikh Mohand Oul Hocine, Youcef Oukaci et tant d’autres bardes immortalisés par l’œuvre colossale de Mouloud Mammeri.

On ne peut pas terminer cette évocation de ce grand homme sans rappeler que c’est l’interdiction de la conférence que devait donner Mouloud Mammeri à Tizi Ouzou sur son livre « Poèmes kabyles anciens » qui a engendré le printemps berbère d’avril 1980, représentant le premier soulèvement pacifique contre le pouvoir algérien visant à exiger de ce dernier de reconnaitre l’amazighité sous toutes ses facettes. On retrouve donc Mouloud Mammeri sur tous les terrains de l’amazighité. Trente-et-un ans après sa mort, il demeure le pilier de cette même amazighité. Un statut que tout le monde lui reconnait à l’unanimité.

Tarik Haddouche

3 Commentaires

  1. La langue de nos vrais ancêtres les berbères d’Afrique du Nord, reléguée au rang de dialecte par les imposteurs arabo-islamistes et colonisateurs de ces contrées amazighs. L’Algérie arabo-islamiste a été inventée pour faire disparaître la Numidie et pour effacer le peuple berbère.

  2. Azul . Bonjour . C’est un Monument dans le combat pour la renaissance de Thamazight qui restera éternel dans L’Histoire de Thamazgha .malheureusement le criminels bâthistes qui dirigeaient le FLN à l’époque , sentant le vent du contexte politique tourner , ont décidé de son assassinat , croyant qu’il en sera fini de cette langue ancestrale . Que Dieu bénisse les USA qui ont élaboré ce merveilleux outil qu’est Internet et comme une bombe à retardement , voila Toute la Vérité de L’Histoire est diffusée , relayée et les mensonges tombent par terre , un par un . Nous devons êtres des Alliés indéfectibles de cette Nation Divine , comme me le disait si souvent mon Grand Père – athirehma Rebi.

  3. il ya 31 ans , un arbre tombas du ciel sur la voiture conduite par Feu Mammeri pres de la fontiere marocaine ou il voyagait de retour du Maroc ou il avait donne une conference. UN autre assassinat politique du regime qui terrorise le pays depuis 62! Ce n’est pas juste la Kabylie qui perdit l’un de ses meilleurs enfants mais l’Algerie et le reste du monde perdirent un ecrivain, un scientifique et un humaniste.

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