Inauguration d’une mini-bibliothèque publique à Aokas

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mini-bibliothèque d'Aokas

AOKAS (Tamurt) – La station balnéaire d’Aokas ne cesse de faire parler d’elle notamment dans le domaine de la culture. Après avoir imposé au pouvoir colonial l’organisation sans autorisation de conférences au niveau du centre culturel de la localité, voilà que le collectif citoyen a ouvert, hier, la première mini-bibliothèque publique.  Elle permettra aux jeunes et moins jeunes de lire pour garder le plaisir de le faire.   

Implantée au niveau de la cafétéria d’une pompe à essence, celle-ci a été inaugurée à l’occasion du deuxième anniversaire du décès d’Abdelkader Rahmani, natif de la localité, qui fut le premier président de l’académie berbère. Son corps a été incinéré en France puisque il était interdit d’entrée en Algérie, son vœu est que ses cendres soient jetées d’un hélicoptère au dessus du large d’Aokas. Même à titre posthume, ce vœu ne risque pas d’être exaucé car le pouvoir algérien a peur même des morts. Il est utile de rappeler qu’Abdelkader Rahmani était un officier de l’armée française, d’origine algérienne à qui il devient plus difficile que jamais de concilier ces deux parties de lui-même.

D’ailleurs, il est souligné dans des quotidiens qui parlent de lui que « C’est par la plume qu’il décide d’agir avec d’autres officiers. Par une lettre adressée en février 1957 au président français René Coty. Ils sont 52 à signer. « J’étais détaché à l’état-major des Forces armées, explique Rahmani dans ‘l’affaire des officiers algériens’ ; mes camarades me confièrent la délicate mission de rechercher la voie la plus directe, la plus sûre et la plus discrète pour remettre cette lettre au chef suprême de l’armée. » Le courrier rend compte du malaise de ces militaires, tiraillés entre la fidélité au drapeau et celle au pays natal. « Notre situation d’officiers algériens, écrivent-ils au président français, est rendue intenable par la lutte sanglante qui oppose nos camarades français et nos frères de sang, ceux-là mêmes qui les libérèrent il y a douze ans, aux côtés des Forces françaises libres. Lutte visant à approfondir davantage le fossé entre deux éléments appelés à cohabiter pacifiquement » Et ils proposent au chef des armées leur aide pour la recherche d’une solution : « Officiers français d’origine algérienne, nous sommes conscients de l’écrasante et douloureuse responsabilité qui nous incombe face à la France, face à l’Algérie. Nous sommes et pourrons faire un lien solide entre nos deux peuples. » Les officiers algériens vont frapper aux portes des principales figures politiques de la IVe République pour essayer de convaincre. Ils rencontrent aussi des représentants du FLN. Prend alors corps l’idée d’une contribution plus précise à la recherche de la paix. Celle d’une médiation : « Pourquoi ne pas essayer de jeter un pont entre, d’une part un gouvernement et une armée à laquelle nous appartenons, et d’autre part un peuple qui est le nôtre ? »

Amaynut

1 COMMENTAIRE

  1. Cette démarche est sabordé, d’un coté, par le grand colonat qui est resté sur les schémas du 19e siècle, de l’autre par les éléments ide Nacer et autres sous-fifres de l’internationale arabiste (à qui, par ailleurs, le système colonial a préparé le terrain depuis un siècle avec le politique arabe). Il est vrai que ce sont les premiers nommés, les grands colons, qui avaient les clefs du problème : ils sont au pouvoir à Alger, avaient l’Etat, l’armée, l’économie, tous les moyens, le soutien de la métropole. Et les extrémistes affidés de Nacer n’attendaient que ça. La position que défendait Mass Rahmani devenait de plus en plus intenable au fur et mesure du développent du conflit, de l’allongement de la liste des victimes des deux cotés. L’enlisement du conflit renforçait, au fur et à mesure, les positions des extrémistes des deux bords.

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