Kabylie : L’implication de l’artiste et de l’intellectuel

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L'artiste
L'artiste

CONTRIBUTION (Tamurt) – Dans tous les combats politiques, l’implication de l’artiste et de l’intellectuel est la sève de la lutte. Ils sont à l’avant-garde, ils guident et ils mènent, ils éclairent et ils éveillent les consciences individuelles et collectives, ils orientent les opinions vers l’objectif, ils amplifient également l’information et ils facilitent les manœuvres politiques et diplomatiques.

Or, dans notre combat émancipateur, le constat est amer: l’implication de l’artiste et de l’intellectuel est quasiment nulle, hormis quelques uns, l’absence de ces derniers conjuguée au black-out médiatique, a réduit le combat à traîner dans le temps. La tache est ardue puisque c’est le simple militant qui tente de convaincre l’intellectuel et l’artiste, et ce disfonctionnement pourrait pousser le combat vers l’essoufflement puisque le militant est tellement absorbé par le terrain qu’il n’a même pas le temps d’améliorer ses capacités intellectuelles qui sont déjà limitées.

La Kabylie est aujourd’hui face à ce dilemme : la quasi totalité des kabyles sont réduits à s’occuper que de leurs taches quotidiennes et dès qu’on essaie d’aborder « la liberté du peuple kabyle», les réponses se tonnent toutes le même raisonnement : c’est trop tard, il n’y a rien à faire. Certes, les moyens qui diffusent l’information sont aussi un handicap majeur, mais l’absence de l’intellectuel et de l’artiste sur le terrain constituent une paralysie dans le développement de la conscience collective qui permettra au peuple kabyle de prendre conscience de la nécessité de prendre son destin en main pour ne pas disparaître.

L’intellectuel et l’artiste sont des vecteurs de messages perçus par les citoyens comme une source objective et éclairée. De ce fait, leur apport sera déterminant dans la lutte du peuple kabyle. Ferhat Mehenni, Matoub, Idir,.. ont été les artistes éveilleurs de notre peuple dans les années de plomb. La relève n’est malheureusement pas assurée. Ce sont les intellectuels comme Mammeri, Bessaoud, Kateb yacine… qui ont donné naissance à la génération qui a fait le printemps Amazigh de 1980.

Les intellectuels et les artistes d’aujourd’hui n’ont pas repris le flambeau de leurs aînés. Que faut-il faire devant leur absence pour ne pas dire leur démission ?
Pour ma part, étant limité, je n’ai pas à m’aventurer quant aux solutions, la seule chose que je propose, c’est de tirer la sonnette d’alarme et appeler l’intellectuel et l’artiste à s’impliquer et à s’engager pour sauver la Kabylie d’une extinction certaine.

Une opportunité se présente pour tous les kabyles soucieux de contribuer au sauvetage de leur Kabylie, les intéllectuels et les artistes en premier, de prendre part à la « Conférence National Kabyle » qui se tiendra le 31 octobre au village d’At Waεvan. Soyons présent pour notre peuple et pour la Kabylie.

P-A

8 Commentaires

  1. eh bien la première chose à faire c’est quand même d’éviter de mettre des initiales quand on appelle les autres à assumer non ?!

    heureusement que l’appel du 31 octobre n’est pas anonyme et que le MAK est fort de ses militants et de ses militantes qui s’assument ouvertement

    quand on donne des leçons, on commence par se les appliquer à soi-même, madame, ou monsieur PA

    • Ce que vous dites est partiellement vrai. Pourquoi partiellement ? Je dis cela parce que non seulement les intellectuels kabyles n’assument leur rôle de « bergers » donc d’élite mais pire que cela ils jouent le rôle de contre élite. Ils sont les maîtres de ce qu’on appelle la stratégie d’évitement , de la lâcheté . Pour eux il n’y a que le ventre et le bas ventre. Ce ne sont pas des intellectuels . Ils sont loin de ce qualificatif . Ce sont les pires ennemis de la patrie Kabyle.
      Enfin pour finir votre illustration est décevante , il manque une figure essentielle , c’est le portrait de monsieur Mouloud FERAOUN. Nous manquons de connaissance , hélas trois fois hélas.
      HONNEUR A LA KABYLIE INDEPENDANTE ET MAGNIFIQUE .

  2. je vous livre en vrac certaines remarques concernant ce sujet
    _l’intellectuel et l’artiste peuvent ne pas être politisés ou sans conscience politique alors que des non_intellectuels peuvent acquérir une conscience politique par la pratique d’une activité partisane par exemple…
    __il faut dire que le dialogue intra ou inter kabyle n’existe pas et ne peut exister pour des raisons déjà matérielles sans oublier les idéologies qui le rendent encore difficile pour le moment …matériellement il est quasiment impossible de réunir plus de cent kabyles pour parler en kabyle des problèmes de la kabylie sans parasitage et même les maquis sont occupés.. vous avez besoin d’une salle gérée par l’état, ou de ses services de sécurité ,ou encore il est là incognito…
    -les intellectuels sont issues de l’ancienne école française je ne suis pas sûr qu’on en aura d’autres de si tôt avec l’école fondamentale.
    _les kabyles qui ne connaissent que la kabylie et ceux installés ailleurs n’arrivent pas à se comprendre
    _le danger de la disparition de cette culture n’est ressenti avec acuité que dans les petits villages sans éléments arabophones sinon même les gros bourgs (azazga ,larbaa nath irathen ,ain el hamam)ou existe une communauté arabophone il y a comme un phénomène d’érosion rampant du fait de la familiarisation avec l’autre au dépens bien sûr du kabyle .ceci commence avec le commerçant qui sert un voisin arabophone en lui parlant en arabe car c’est un client et petit à petit même s’il le croise dehors il lui parle en arabe….
    _si dix arabophones discutent avec un français ce sera en français mais dix kabyles parleront arabe s’il y a un seul arabophone dans le groupe car ils se sentiraient gênés du fait du sens de l’hospitalité..
    _

    • Ayen d-qqaredh yella s tidett, maca wid i yfaqen s temsalt agi, s tidett, ur ssawalen ara tizikert negh tagnawit alamma hwadjen ad qdun lecghal nsen ar waarav. Maca igad ur d nuki ara, aadik widak yeqqnen ar tzallit, widak hder negh qim. Nekkat nessaw asen akken ad bedden ar yedles nsen, maca attas deg-sen ur d-faqen ara ar tura. Mazal iten deg tguni n leqrun uya. Ajedjidh agi ttawint-id ula d iqvayliyen n tmanaght. Zaama ssnen ad hedren taaravt, netta yugh lhal zzagnawit kan, ur tewwidh ara ttameslayt, acku ur tettaru ur ghur-s tajerrumt. Tutlayt nsen mazal iten ttwalin-tt am aken n wexxam kan, gar lfamila. Ma ur k-issin ara yiwen, ur k-d-iheddere ara s teqvaylit ma iberra n tmurt n Iqvayliyen. Werdjin aqvayli yettmeslay i wayedh s teqvaylit ma ur t-issin ara. Ma ttizikert, tezga deg imawen nsen. Illa yiwen as-erregh tajmilt: Atan isserbay leqhawi deg unafag n H. Bumedyen. udem-is d amellal (am ufransis) d udhiif deg udem. Mmeslayet as s teqbaylit ad yefreh nezzh maca winna isedduy-d kra n wawalen s tagi nnegh xas d aarav i yella yiwen. Qbel ad drekbem, addit ar gmatnegh ad swem tafendjalt n lqahwa ar ghur-s. Yernu s lferh ara ken d-isserb imi s tutlat nnegh ara temmeslayem. Tanmirt nwen i kra n widak i tteddifandin tameslayt d uzar negh.

    • Hélas,mille fois hélas car ce qui manque cruellement à la Kabylie c’est une élite digne de ce nom.L’immense Bessaoud Mohand Arav écrivait à propos du peuple Kabyle « Un géant avec une tête d’épingle » ou encore « une grande cause pour de petites gens ». Malheureusement la réalité est encore pire ,non seulement la supposée élite fuit ses responsabilités historiques ,mais elle joue le rôle de contre élite. Cela étant dit , des Kabyles « qui ont vu , qui savent , qui comprennent » , courageux , honnêtes et patriotes existent mais ils sont jalousés par des incultes et des lâches qui tiennent le devant de la scène.Et beaucoup d’autres plus par manque de perspicacité sont complices de ce « jeu » mortel pour notre patrie.
      Votre illustration (photos) est éloquente . Ou (il manque l’accent grave , je ne sais pas le faire)est ce monument de la kabylité (thaqvaylith) Mouloud Feraoun et croyez moi je ne suis pas d’Ath Aissi ,je suis un agawa. HONNEUR A LA KABYLIE INDEPENDANTE ET MAGNIFIQUE.

    • Ou est Slimane Azem qui a été la conscience kabyle à lui tout seul durant les années de terreur du colonel Boumediène (adhissergh rabi ighsanis dheg aman) .

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