Kurdes assassinées à Paris : la piste des services turcs se précise

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kurdes à Paris

MONDE (Tamurt) – La presse turque a livré ces jours derniers de nouvelles informations susceptibles d’éclairer l’assassinat de trois militantes kurdes, commis le 9 janvier 2013, près de la gare du Nord à Paris. Selon cette thèse, les meurtres sont l’oeuvre des puissants services secrets turcs, ou du moins d’une faction opposée à toute discussion avec les autonomistes kurdes du PKK.

Dans son édition du 15 mars, le journal de centre-gauche Cumhuriyet cite l’un des négociateurs kurdes, Cemil Bayik. Ce dernier rapporte les confidences que lui auraient faites Hakan Fidan, le chef du principal service de renseignement turc, le MIT. Fidan est un homme clef du régime islamo-conservateur du président Erdogan. C’est lui qui est chargé de mener à bien les tractations destinées à trouver une issue au conflit au Kurdistan qui a déjà fait près de 40 000 morts.

Fidan serait persuadé que les criminels se cachent au sein de son propre service, le triple assassinat de Paris étant destiné à faire échouer le rapprochement entre deux camps. L' »exécution » de Fidan Dogan, de Leyla Söylemez et de Sakine Cansiz, icône du mouvement kurde, n’a-t-elle pas eu lieu quelques jours seulement avant l’annonce officielle d’un processus de discussion entre Ankara et le PKK?
Deux courants islamistes opposés

Depuis les révélations de la presse, Hakan Fidan ne s’est pas exprimé publiquement. Le chef du MIT n’a donc ni démenti ni confirmé les propos qu’on lui prête dans Cumhuriyet.

Si elles sont authentiques, ses confidences orientent les soupçons vers la « confrérie Gülen ». Emmené depuis les Etats-Unis par l’ancien imam Fethullah Gülen, ce courant politique et religieux reste très influent au sein de la police et de la magistrature turques. Les membres de la « communauté » Gülen ont longtemps été alliés du pouvoir en place à Ankara, avant de s’en éloigner puis de rompre brutalement. Dans les coulisses du pouvoir, les deux courants islamistes, celui d’Erdogan et celui de Gülen, se livrent depuis une guerre sans merci.

Source : L’express

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