La centralisation et la bureaucratie font encore des ravages dans la wilaya de Tizi-Ouzou

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La centralisation et la bureaucratie font encore des ravages dans la wilaya de Tizi-Ouzou. En dépit des multiples promesses des hauts dirigeants de l’Etat algérien d’endiguer ces maux, deux des principaux facteurs du déficit économique, politique, social et culturel, il n’en demeure pas moins que vu leur ampleur toujours omniprésents, ils (maux) ont encore de beaux jours devant eux.

Les institutions maîtresses, c’est-à-dire celles sollicitées au quotidien par le citoyen, à savoir la direction des Moudjahidine, la chambre du commerce, la caisse nationale de retraite, la CASNOS, la CNAS et la justice en sont les principaux témoins.

Toutefois, la CNAS constitue un cas moindre puisque cette institution commence à ouvrir des agences un peu partout à l’échelle des daïras de la wilaya. Pour les autres institutions citées, elles sont toutes concentrées au chef-lieu de wilaya. Ainsi, pour une simple pièce administrative, les citoyens sont condamnés non seulement à affronter la longue distance pour arriver au siège de l’institution où ils ont affaire mais aussi affronter comme ses semblables la fameuse « chaîne ». Pour arriver au guichet où l’on demande sa pièce, il faut souvent plusieurs heures d’attente. C’est normal puisque c’est presque tous les citoyens à qui l’on demande ces pièces. Et malheur au citoyen à qui il manque un quelconque papier administratif lequel est nécessaire pour l’obtention de sa « pièce administrative ».

Les employés chargés de la délivrance des pièces en question souffrent également le martyr. Souvent, pas plus de trois employés pour tous les citoyens de la wilaya. Dans pareil cas, les algarades dans les chaînes sont légion. Bien sûr, certains citoyens manquent de civisme, d’autres sont sujets à un stress et, par conséquent, tentent de « brûler » la chaîne d’où les protestations des autres lesquelles aboutissent dans de nombreux cas à des brutalités physiques.

L’exemple constaté aujourd’hui, jeudi I6 janvier 20I4 à la CASNOS sise à la Nouvelle-Ville (Tizi-Ouzou) est édifiant. Plus de 500 personnes se sont présentées aux guichets de cette institution pour solliciter la délivrance d’une attestation de non affiliation à cette caisse (CASNOS). Le service compétent à cet effet est composé de trois personnes seulement. Deux hommes et une femme. Un agent appariteur veille au respect de la chaîne et à faire entrer les personnes au service concerné par groupe de six personnes. Les trois malheureux préposés au guichet travaillent sans répit de 8H30 jusqu’à midi, heure de la pause déjeuner. La reprise se fait à I3 heures pour se terminer ensuite à I6 heures. Dans pareil cas, la pression pèse aussi bien sur les employés que sur les citoyens.

Au niveau de la chambre du commerce, la situation est pire ! Les espaces d’accueil du citoyen sont exagérément réduits. Les citoyens sollicitant des pièces administratives au niveau de cette institution viennent de toute la wilaya de Tizi-Ouzou.

Au niveau de la direction des Moudjahidine, la situation n’est guère meilleure même si les services de cette institution n’accueillent les citoyens que durant trois jours par semaine – dimanche – lundi et mercredi – .

La solution à ce calvaire est pourtant simple pour peu que la volonté politique existe. En effet, il est possible d’aller vers une décentralisation en créant des antennes et des bureaux à l’échelle des daïras et des communes pour chacune de ces institutions citées et « envahies » au quotidien par la demande citoyenne. Les dividendes à en tirer sont au moins au nombre de deux. Le premier : permettre au citoyen d’éviter les grands déplacements et au même temps gagner du temps dans la délivrance de ses pièces administratives. Le second : un excellent moyen d’absorber un pourcentage non négligeable de chômeurs. Il existe naturellement d’autres dividendes endogènes et exogènes. En effet, il sera permis aux fonctionnaires et agents des institutions régionales de retrouver un rythme de travail non seulement régulier mais aussi d’assurer un meilleur contrôle sur les antennes et bureaux des daïras et communes. Ensuite faire gagner du temps au citoyen demandeur de pièce car lui aussi est travailleur ; donc assurer meilleur rendement dans les différents secteurs d’activité. Enfin, faire baisser le stress et l’adrénaline aussi bien des fonctionnaires et des citoyens.

L’autre élément qu’il faut combattre est naturellement l’excès de pièces demandées pour tout dossier administratif. Pourquoi ne pas éliminer certaines pièces jugées que d’aucuns jugent comme « facultatives ». On peut faire mieux encore ! Assurer une plus longue longévité à certaines pièces comme celles dites d’état-civil ». Pourquoi par exemple ne pas rendre un extrait d’acte de naissance valable dix ans et un certificat ou fiche de résidence valable un ou deux ans ? Et pourquoi ne pas supprimer carrément une fiche de résidence puisque le certificat peut la remplacer ou les rendre toutes les deux d’un même niveau de portée juridique et administrative ? Pareille option servira aussi bien le citoyen que l’Etat.

En tout cas, celui-ci (Etat) cessera d’être « maudit » sur ce point. Et certainement, c’est en bonne partie à cause de la bureaucratie et la centralisation qui fait maugréer le citoyen vis-à-vis de l’Etat. Alors, chiche, mesdames et messieurs les dirigeants !

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