La fin de l’errance politique du peuple kabyle

3
478
Kader DAHDAH
Kader DAHDAH

D’après les révélations de certains journaux, Aït Ahmed, président du front des forces socialistes, qui était un habitué du boycott, aurait négocié par l’intermédiaire du défunt Abdelhamid Mehri sa participation aux législatives contre un quota d’une quarantaine de députés lors de son voyage secret l’été 2011 à Alger.

Le FFS prendra ainsi la place du RCD tel un mannequin dans la vitrine du même pouvoir qu’il n’a cessé de combattre, habillé à la dernière mode, respectant ainsi les traditions et coutumes du pays par ses penchants et position pro-islamistes afin qu’après les élections, l’Algérie soit bien assortie au paysage Arabo-islamique environnant.

Pourtant les deux partis kabyles ont une haine féroce envers les tenants du pouvoir, si l’on se fie à leurs déclarations et meetings dans lesquels ils ne cessent de fustiger le clan Bouteflika et le DRS. Mais apparemment, il est difficile de résister à l’appel des sirènes qui indiquent la course vers les mangeoires de la république.

Par contre le RCD non satisfait du quota d’une dizaine de député que lui aurait fixé le DRS, et par peur d’être la risée dans une assemblée à majorité islamiste, a décidé de rendre le tablier; il s’est rangé du coté des boycotteurs. Rappelons que le MAK (mouvement pour l’autonomie de la Kabylie) a été le premier à appeler au boycott et ne participera à aucune autre élection que celle du référendum pour l’autodétermination de la Kabylie.

Connaissant dans le passé les résultats des multiples alliances et soutiens du FFS au pouvoir qui se sont toujours soldés par des trahisons et par son rejet pour sa kabylité, il est pertinent de poser la question sur la motivation du chef historique et sur le rôle que pourra jouer ce parti dans la future assemblée avec la dizaine de député que lui concédera Bouteflika, au lieu de la quarantaine promise par le DRS.

Ces deux partis kabyles s’accordent sur le fait que les assemblées élues en Algérie ne sont que des simulacres d’institutions servant de décor pour l’extérieur, et de moyens pour tromper le peuple. Les maires, les députés, et les présidents de l’assemblée de wilaya (P/APW) n’ont aucun réel pouvoir de décision.

Au niveau de la commune le chef de daïra, qui est un agent du DRS nommé par décret présidentiel, est en réalité le véritable maire. Au niveau de la wilaya le commandant de secteur militaire et le wali sont les seuls maîtres à bord, la justice locale leur est inféodée, et leurs principales missions sont le maintien de l’ordre par la prévention de toute manifestation dangereuse pour le pouvoir, et leur enrichissement personnel ainsi que celui de leurs proches.
Au lieu de prendre des positions politiques courageuses et responsables en travaillant ensembles pour faire avancer les causes qui leur sont communes, ces deux partis continuent toujours de s’auto-neutraliser et rendent alternativement service au pouvoir avec leurs participations.

L’État régionalisé pour l’un et la régionalisation positive pour l’autre, qui sont inscrites dans leurs programmes politiques, ne sont que des leurres pour tromper les Kabyles naïfs afin des les maintenir dans leur parti et pour les mettre au service du pouvoir anti-kabyle moyennant des subventions colossales.

Les forces militaires en surnombre qui sont affectées aux abords des villes et villages kabyles pour le contrôle et la surveillance de cette région, sont des sœurs jumelles des armées de Kadhafi et d’El Assad, elles sont aussi capables de réaliser le génocide auquel rêve Ali Belhadj et ses alliés du pouvoir.
Les réseaux de prostitution, de drogue et du banditisme sont organisés en Kabylie par les commis de l’état, aidés par des trabendistes locaux, pour maintenir la population kabyle dans un état semi végétatif.

Pendant les dernières intempéries, nous avons bien constaté l’absence de l’État en Kabylie. Le peuple Kabyle a été abandonné au froid et à la famine durant cette catastrophe naturelle, mais il a su démontrer par un sursaut de nationalisme, de patriotisme Kabyle et par une excellente gestion de la crise, qu’il doit se libérer de la tutelle du pouvoir d’Alger, qui est son bourreau et son oppresseur.

Quel que soit le parti kabyle qui servira d’alibi et de soutien au pouvoir mafieux d’Alger par sa politique algérianiste, il ne pourra arrêter la dépersonnalisation des Kabyles par le rouleau compresseur de l’arabo-intégrisme conduit par une majorité qui lui est hostile. Même si l’un d’eux arrive au pouvoir, ce qui est mathématiquement impossible, il sera obligé d’appliquer la politique de la majorité opposée à Taqbaylit.

La démocratie et l’unité territoriale ne pourront être assurées en Algérie que par une égalité des droits fondamentaux entre ceux qui se revendiquent Arabes Algériens et les Amazigh/Kabyles, ce qui permettra à ces derniers de sortir du statut d’indigènes qu’ils subissent depuis 1962.

Pour le moment seul le MAK par sa popularité grandissante en Kabylie et le GPK par ses succès diplomatiques sur la scène internationale ont la ferme intention de mettre fin à notre errance politique par le projet d’autodétermination qui permettra aux Kabyles d’êtres les seuls maîtres de leur destin. Desserrer l’étau qui étrangle Kabylie revient à libérer son potentiel démocratique avec lequel elle pourra servir l’Algérie, comme elle l’a fait entre 54 et 62.

Dans un combat semblable à celui de novembre, notre génération a la lourde responsabilité de prémunir la Kabylie et nos enfants de la barbarie et de la sauvagerie contagieuse que vivent actuellement tous les pays arabo-musulmans. Ces comportements inhumains sont dus à l’endoctrinement religieux de leurs populations et à leur dressage au rejet et à la haine de l’autre.

L’autonomie est la seule et unique voie qui nous permettra de nous soustraire à cette arabisation effrénée pour rester et demeurer Kabyles, d’assurer un avenir de paix et de prospérité à nos enfants et de pouvoir apporter notre contribution au progrès humain.

OUI A L’AUTODETERMINATION DU PEUPLE KABYLE.
VIVE LA KABYLIE LIBRE ET AUTONOME.

Kader DAHDAH

3 Commentaires

  1. Y a-t-il un seul Kabyle qui peut nous dire ce qu’il entends par l’autodétermination? Si historiquement le peuple kabyle a été le seul peuple amazigh en Algérie et en Afrique du Nord qui a été capable de judaïser, puis de christianiser et en dernier lieu d’islamiser toute l’Afrique du Nord, c’est parce que ce peuple naturel toujours sûr de lui-même est doué d’une intelligence qui lui a toujours permis de rester pragmatique tout en étant créatif.

    Le monde d’aujourd’hui impose au peuple kabyle de persévérer dans son pragmatisme pour échapper a la mort et sauver le reste de Tamazgha. C’est pour cette raison qu’il invite avec toutes ses forces les peuples amazighs arabaisés ou non à tourner définitivement le dos à l’araboislamoterroristocratie ou l’araboislamosauvageocratie tyrannique et génocidaire dictée par les dirigeants archaïques, sauvageons, diaboliques euro-étasuniens.

    Vive la nation kabyle libre! Vive l’Algérie amazighe libre et indépendante! ET VIVE TAMAZGHA LIBRE!

  2. Qu’elle triste constat. Pauvre Kabylie tant tot à cause des Kabyles du fln, du rnd, ou du rcd tant tot de ceux du ffs qui sont là que pour foutre le bordel dans son existence chacun a son tour.

  3. Cette analyse est superbement bien ficelée et fait état d’une réalité à couper au couteau. J’aurais aimé en voir des centaines comme celle-ci diffusées partout afin d’éveiller les Kabyles naïfs avant qu’il ne soit trop tard car la dernière heure est sur le point de sonner.

    Ad inigh tanemmirt s tusda i Kader u ad as-arnugh: ma illa ternid’ agh-d akka kra am tigi atan cfu-k-id ad tgerrez tegwnitt!

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici