La Kabylie à la croisée des chemins : La Kabylie, état des lieux

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Uqbel a tzerɛeḍ timẓin
Ẓẓer qbel amek yegga wakal

Avant toute semance
Verifie la qualité du sol
Lounis Ait Menguellet

La déchéance d’un peuple et sa longue agonie ainsi que sa disparition à terme, est le résultat de plusieurs facteurs dont les plus évidents sont les aléas de l’histoire. Tout le monde est unanime sur ces causes et cela ne fait aucun doute. Pourtant, il existe aussi des causes insidieuses, non dites et souvent fuites, sur lesquels on hésite à s’attarder tant leurs évidences gênent et troublent et nous placent devant un embarras sans pareil.

Ces causes qui minent le peuple comme détruisent les métastases un corps, sont l’indifférence, le sentiment non avoué d’être humilié et surtout la haine de soi. Tout peuple qui nourrit ces complexes est voué à disparaitre à court ou moyen terme. Le cas de la kabyle est édifiant en ce sens.

De tout temps on a aimé présenter cette région comme étant le fief de la révolution – à juste titre d’ailleurs puisque les artisans de la révolution de novembre 1954 sont pour la plus part issus de cette région à l’image des Krim Belkacem, Abane Remdane, Ait Ahmed Hocine, Ouamrane, Amirouche pour ne citer que ceux-là – mais aussi de toute les revendications démocratiques qu’a connu l’Algérie post indépendante- la revendication culturelle, la question de la langue amazighe, celle des droits de l’homme, la laïcité, la liberté de conscience, le droit de la femme- et de fait d’aucun auraient pensé que la Kabylie se devait de connaitre un essor économique, social et culturel des plus fulgurant. Il n’en est rien et pour cause !

En effet la Kabylie qui a produit dans les années 70/80 une élite politique de premier plan à l’instar de Ferhat Mhenni, Said Sadi, Djamel Zenati, Moqrane Ait Larbi, Mustapha Bacha, Said Khelil, Hend Sadi et tant d’autres porteurs d’espoir, mais aussi de grand chanteurs qui portaient haut et fort les luttes sociales et politiques de la région comme Idir, Ait Menguellet, Matoub Lounes , Imazighen Imoula et qui ont consacré la chanson kabyle sur le plan international cette kabylie qui était à l’avant-garde de toutes les luttes a vu, malheureusement , son élan freiné à l’orée des années 2000 et cela suite a l’avènement du mouvement citoyen né dans la douleurs des atroces événements du printemps noir. Il n’en pouvait être autrement.

L’humiliation qu’ont subi les kabyles lors de la fameuse marche du 14 juillet à terni le MOI collectif du peuple et a refroidi ses ardeurs revendicatives. Du coup, et à cause des incohérences du mouvement citoyen tiraillé par des déchirements et des calculs occultes, les kabyles se sont retrouvés au creux de la vague. Leur MOI étant lézardé par l’échec et la méfiance envers la chose politique ils se sont refugie dans ce suicide qui ne dit pas son nom : le mutisme et l’indifférence envers les luttes démocratiques. Moult facteurs ont contribué à cette dégradation de la conscience kabyle. Parmi elles le silence effarant de le grande partie des animateurs du feu MCB( mouvement culturel berbère), la compromission des animateurs des mouvements de archs avec les deux partis politiques à encrage kabyle le FFS et le RCD mais et surtout la politique d’usure du pouvoir en place qui a rendu les revendications de la plate forme d’Elkseur caduc.

Fatigués, blasés les kabyles sont devenus insensibles envers la chose politique. Cela se vérifie dans leur absence de réaction face aux coups ourdis contre leur propre région. En effet il est difficile aujourd’hui de mobilier les gens autour d’une revendication quelconque. Les tentatives de le faire furent un échec puisque rares sont encore les gens qui veulent ou daignent manifester. Des ténors de la politique (Mis à part le mouvement pour l’autonomie de la Kabylie qui parvient tant bien que mal à sauver l’honneur) ne drainent plus les foules comme au tout début du multipartisme.

Le constat de blocage de la société kabyle étant fait, quelles solutions pour rallumer la braise de la lutte ? Comment redorer le blason des kabyles pour qu’ils redressent l’échine ? Les questions sont d’audace mais d’une importance vitale, car qu’on le veuille ou non le destin de la Kabylie est de tirer vers le haut les autres régions de la Bérbérie ( tamazgha) et c’est pour cela qu’il nous semble que la Kabylie n’a pas le droit de baisser les bras.

Ait Slimane Hamid

7 Commentaires

  1. Excellente réflexion et juste constat de la situation politique kabyle. Par contre, il serait réducteur de dire que c’est le mouvement des archs seulement qui a freiné l’essor économique kabyle des années 2000. Il serait plus juste encore de reconnaître que la Kabyle étant colonisée n’a pas jamais eu l’opportunité de s’émanciper sur le plan économique. Les Kabyles ne sont pas très différents des Algériens sur ce point puisque l’entreprenariat est tué dans l’oeuf par le pouvoir arabo-islamiste.

    Bref, quant au solutions, à mon avis, pour motiver les Kabyles et les convaincre de lutter encore il faut leur présenter un nouveau projet. Ce projet devrait être à mon sens l’indépendance pure et simple de la Kabylie. Il enflammera les esprits et redonnera à la Kabylie sa place de dialogue et de la lutte.

  2. Désormais, la Kabylie n’a pas la vocation d’être une locomotive pour d’autres wagons représentés par les régions d’Algérie.Elle devrait par devoir se suffire a elle-même. Ur n etsughal dh win i tsattafen amezzir i ldjama, akham-is ur thifridh.
    Pour le reste, les discours défaitistes de ses auteurs n’y pourront rien devant un certain et reflexe d’atavisme qui ne pourrait que se regenerer a tous bouts de champs où les bourgeons fleuriront sur plusieurs printemps.
    Qu’ils soient clairs, les kabyles cesseront d’êtres des hôtes et filles d’honneurs du systeme(iqfafen) et être les dindons de la farce a partager le butin a tous sursauts(na3ya n tsawid lhaq i wiyadh).

  3. le MOI majuscule est faux.il s’agit surtout d’un surmoi. Les kabyles ont cru pouvoir faire le travail de la décolonisation pour l’ensemble des populations de l’algérie .
    Par la suite ils ont cru pouvoir faire seuls le travail pour la renaissance de l’amazighité et, de nouveau,nouvelle impasse.
    Le moi surdimensionné allait nous être fatale.
    la prise de conscience actuelle est salutaire et la naissance d’un mouvement comme le MAK en est la preuve.

    • a win at ma mazal ghur k afud a tt sikred afagut negh ifaguten n lezdayer , siker iten kan iman ik , arnu zder ugar aya, ayen i yenna fellag af lezdayer Yerna fellawen , agdud ad yawed_n lqa3 ad yernu ad ye tt ghizi , EZDER YID LEZDAYER , AY azdayri ! TE NWID Y WALAK ID wayed? aten id ala sengaren g mzaviyen , g tergiyen , ketch mazal te nwid i yelhan sghur lezdayer . taqvaylit ye sekhnunes itt urumi , 100 isegwasen defir , te sekhnunes it , il ne faut insulter l’histoire , ad tezi nuva , a d ye zdi iman is i yiman is kan tikelt agi;

  4. La Kabylie est sous les coups de boutoir des wahabistes en ce moment. Meme les preches dans ceratines mosques se font en langue koreishite. Les kamis et hijabs font legions. je n’ai pas de solution.

    • A mon avis la seul solution qui reste il faudrais elire un president ou un representant kabyle pour la kabylie pour regler tous es problemes

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