L’Algérie face au dossier des disparitions forcées des années 90 – Le Collectif des Familles de Disparu interpelle le gouvernement Algérien

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« Le Collectif des Familles de Disparu(e)s en Algérie (CFDA) ne peut que s’indigner face aux réponses apportées par le gouvernement algérien au Groupe de Travail sur les Disparitions Forcées et Involontaires des Nations Unies (GTDFI), qui ont été transmises à l’association le 10 janvier 2013 », lit-on dans un document du CFDA.

Le même document révèle que « sur les 61 cas de disparition forcée déposés par le CFDA, le gouvernement algérien n’apporte aucune réponse satisfaisante et terni au contraire la mémoire des victimes en les classant de manière systématique dans la catégorie « décédés : éléments armés au sein d’un groupe terroriste neutralisés au cours d’opérations antiterroristes ». En effet, dans la plupart des cas, il est attesté, précise le CFDA, que la personne disparue a été arrêtée par des militaires, des gendarmes ou des policiers en uniforme, à son domicile ou sur son lieu de travail, souvent en pleine nuit, sous les yeux de la famille, du voisinage ou des collègues. De plus, nombreuses sont les personnes disparues qui ont été vues en vie juste avant leur disparition.

Le collectif des familles disparu estime que « face à ces éléments précis recueillis par le CFDA sur la base des témoignages des proches de disparus, le gouvernement algérien se contente d’apporter une réponse systématique et largement insuffisante. Ainsi, il ne fournit aucune explication ou précision sur les circonstances entourant l’opération anti-terroriste, ni sur ce qu’il entend par « neutralisés » et encore moins sur les faits qui lui permettent de classer la personne disparue dans la catégorie décédés ». En outre, ajoute le CFDA, le caractère systématique de cette réponse démontre qu’aucun examen individuel des dossiers n’a été effectué, traduisant ainsi le manque de volonté des autorités algériennes de collaborer de manière effective avec les instances onusiennes.

Au CFDA de demander donc au gouvernement algérien d’apporter « une réponse claire et précise aux circonstances des disparitions, en menant des enquêtes effectives, en arrêtant et jugeant les responsables et en assurant une réparation adéquate aux victimes » et d’informer qu’il continue également son combat pour l’établissement de la Vérité, pour que les droits des familles des disparus soient respectés et pour que l’impunité autour de ces crimes soit levée. Il déposera ainsi très prochainement devant le GTDFI de nouveaux dossiers concernant des disparitions forcées des années 90, qui viennent de lui être signalés.

Mohand T.

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