L’Algérie sans gouvernement depuis 14 jours

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Gouvernement algérien
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ALGERIE (TAMURT) – Quatorze jours après la démission de l’ex-Premier ministre Ahmed Ouyahia et son remplacement par Nourredine Bedoui l’équipe gouvernementale de ce dernier tarde à voir le jour. L’Algérie est donc sans gouvernement depuis deux semaines, ce qui ne fait qu’exacerber la crise et bien malin celui qui pourra pronostiquer, avec exactitude, l’issue.

Nourredine Bedoui fait face à d’énormes difficultés pour constituer son équipe. D’abord, pour dénicher les perles rares qui feront l’unanimité dans les rangs de la population contestatrice, ce qui n’est pas du tout une sinécure. Secundo, il faut préciser aussi que parmi les personnalités susceptibles d’être acceptées par les Algériens en ces temps de crise et de révolte, il y en a sans doute celles qui n’hésiteront pas à rejeter l’offre de Bedoui quand bien même nous sommes dans un pays où un poste de ministre ne se refuse jamais. Toutefois, le contexte extrêmement particulier que vit l’Algérie depuis le 22 février peut changer certaines données qui pouvaient sembler être des règles inamovibles dans un passé récent. Le fait que Bedoui peine à mettre en place son équipe gouvernementale reflète un vérité de plus en plus incontestable : l’ampleur de la crise algérienne est sans précédent. Pourquoi ?

Il semblerait que le clan présidentiel fait tout pour gagner du temps pour aller jusqu’au 28 avril et ce, dans le but de négocier une participation au futur pouvoir même après le départ de Abdelaziz Bouteflika qui n’est pas acquis entièrement, faut il le rappeler. C’est ce qui explique d’ailleurs les discours antinomiques qu’on retrouve aussi bien dans les rangs du FLN que dans ceux du RND depuis trois jours. Au moment où les deux porte-paroles de ces deux partis, qui sont les piliers du régime algérien, se démarquent de plus en plus du clan présidentiel, ils ne cessent toutefois d’être « corrigés » par des supposés directions nationales de ces deux formations politiques.

Les tiraillements en cours au FLN et au RND ne facilitent guère la mission de Nourredine Bedoui. Un autre élément qui confirme que le clan de Bouteflika a encore une certaine mainmise sur le cour des événements, c’est le fait qu’il y a deux jours, Bedoui a convoqué l’ensemble des ministres du gouvernement Ouyahia afin de leur demander de renouer, provisoirement, avec leurs portes-feuilles en attendant la nomination de leurs successeurs. Il y a toutefois une grande inconnue dans cette nouvelle équation algérienne : les opposants aux éléments du clan présidentiel, aussi bien au FLN qu’au RND, et qui étaient jusque-là des défenseur ardents et zélés de Abdelaziz Bouteflika, roulent pour quel clan ? C’est le cas plus particulièrement de Seddik Chihab, porte-parole du RND et président du bureau régional du même parti à Alger.

Il en est de même de Hocine Khaldoun, porte-parole du FLN qui a emboité le pas à Seddik Chihab, hier en s’en prenant de manière explicite aux initiatives prises par le clan présidentiel dont le prolongement de son mandat et l’organisation d’une conférence nationale inclusive.

Tarik Haddouche

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