Le clan de Bouteflika défie le peuple

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Bouteflika
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ALGERIE (TAMURT) – Au moment où l’opinion publique, de manière générale, s’attendait à l’annonce du retrait de Abdelaziz Bouteflika de la présidence au maximum le 28 avril prochain (date de l’expiration officielle de son quatrième mandat), il se trouve qu’en ce lundi 8 mars, c’est tout à fait le contraire qui s’est produit. Bouteflika vient « d’écrire » une nouvelle lettre. Une de plus, une de trop qui risque d’attiser le feu.

Ce lundi donc, veille du 19 mars, qui correspond à l’anniversaire de la signature des accords d’Evian, ceux qui parlent au nom de Abdelaziz Bouteflika ont encore rendu publique une lettre adressée au peuple algérien. Dans cette lettre, il est question de tout sauf du retrait de Abdelaziz Bouteflika exigé par la rue depuis le 22 février 2019. En effet, les rédacteurs qui attribuent la lettre en question à Bouteflika, insinuent clairement que le départ de ce dernier n’est pas à l’ordre du jour. Car, est-il expliqué, il y a aura plusieurs rendez-vous politiques qualifiés d’importants avant que Bouteflika ne quitte le navire qu’il est en train de continuer de faire couler.

Ainsi, en plus de la conférence nationale dite inclusive, il y aura carrément une refonte profonde de la Constitution algérienne. Après quoi, des élections ou plutôt un référendum populaire pour valider cette Constitution. Ces chantiers « grandioses », comme on peut le deviner vont nécessiter beaucoup de temps. Il pourra s’agir de plus d’une année. Une période sur laquelle mise le clan présidentielle afin que la mobilisation populaire s’essouffle et pour s’éterniser ainsi au pouvoir. Les appels de la rue et de tout le peuple sont-ils à ce point tombés dans l’oreille d’un sourd ?

Tout porte à croire que c’est bien le cas. Le clan présidentiel est en train de jouer avec le feu en persistant à ne pas répondre le plus vite possible à la revendication principale de tout le peuple : le départ immédiat de Bouteflika. Chaque jour qui passe démontre à quel point le clan de Bouteflika n’est pas prêt à céder.

Un scénario qui rappelle malheureusement des épisodes vécus dans d’autres pays arabes et qui ont fini par aboutir à des drames et à des tragédies. Si en Algérie, pour l’instant et fort heureusement, tout se passe dans le calme depuis le 22 février, rien ne garantit, en revanche, que les choses puissent mal tourner si on continue d’ignorer les appels de la rue.

Tarik Haddouche

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